HYPNOSE  MEDICALE  :  l'INVENTION DE L'HYPNOSE
 
Decembre 2012/mai 2013
 
   “  La Parole est Moitié à celui qui parle , Moitié à celui qui écoute “
                    
                                                                       Montaigne  Les Essais  III , 13, 1694
 
Les pratiques rappelant l’hypnose  remontent  aux premiers temps de la communication :   verbale , non verbale . Sous des modalités  diverses ,    la transe  - moment majeur de l’hypnose - a accompagné le développement  et les echanges de l’homme  au cours de ses périgrinations au fil du temps , à travers l’espace .
On ne reviendra pas  içi sur l' histoire  de cette nébuleuse pratique  du lointain  Orient à l'actuel Présent .
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En Europe  le marqueur de départ  est le magnétisme animal  de Mesmer : il est le  pont  entre  la période magico/religieuse  et la période laïque :avec lui on passe des exorcismes de Gassner  aux expériences de  physique ,chimie , électricité , electricité etc    si en vogue à l’époque des Lumières : c’etait l’époque des premières Montgolfières , machines  à vapeur , gaz hydrogéne etc  c’était aussi l’époque où la lanterne magique , largement démocratisée , faisait place au fantascope de Robertson  associé  aux variations d’éclairage de la scène et de la salle :
  ce fut un peu l’ancêtre du travelling cinématographique et la métaphore de quelques procédés d’hypnose .
 
Mesmer  par ailleurs  participa au débat des nouvelles  idées avec les sociétés de l’harmonie Universelle  et cette influence se retrouve dans le façonnage  de la pensée   pré révolutionnaire française , issue des Lumières  .
Darnton en montre l’imprégnation chez nombre d’acteurs du monde politique  culturel et social     fervents adeptes de Mesmer  et des Idées Nouvelles :Mais  il pense  que - à l’instar  d’autres  expérimentations farfelues de ce temps  -  la démarche  et l’attirail  charlatanesque  de Mesmer  ont terni l’essor des Sciences    et  ont obscurci la modernité  ouverte par Voltaire  et  ses alter ego européens  :   cependant les “ spectacles  “ de Mesmer n’occultent pas  les études et travaux  de savants tels  , Condorcet ,  D’Alembert , Diderot , Farhenheit , Franklin  , Galvani ,  Laplace, Lamarck , Lavoisier  et tant d’autres . A dessein  ce long rappel énumératif  témoigne du bouillonnement des  recherches dans tous les domaines : on passe  de l’ére préscientifique à l’ére scientifique , au delà de la pensée magique , des croyances , des savoirs  et  des pratiques   issues de ce courant de pensée que résume l’ Alchimie  que pourtant  Newton n’a jamais abandonné  .
 
Malgré tout le bric-à-brac Mesmérien ,  la Relation ,  au temps des Idées Nouvelles ,  n’oblitére pas  la démarche scientifique ,  hier pas plus qu’aujourd’hui .Celle çi  ne peut non plus en Médecine  faire l’impasse sur la Relation .
 
Elle  n'est pas seulement singulière  ,parfois  collective et les encordements de Mesmer autour du Baquet , autour des reverbères de Paris  préfigurent  les thérapies de groupe si bien popularisées par Irvin Yalom
 
la vogue du  Mesmérisme  surligne   aussi  le retentissement social   du magnétisme animal, l’importance  de la croyance aux interéactions homme/univers et homme /homme , intrapersonelles ,  non seulement dans les classes populaires mais dans les couches les plus instruites de la société , les plus politisées aussi .  La Fayette   s’en enticha , Benjamin Franklin s’en détourna et Mesmer quitta prudemment Paris à l’aube de la Révolution. Bergasse et  Brissot ,  de la Societé des amis des Noirs , le pratiquèrent avant de s’en détourner, lassés aussi  par le mercantilisme   de Mesmer.
 
le Mesmerisme  devient  alors “  la   Contre Révolution des Somnambules “
 
de Puységur fit un  même reproche à Mesmer , regrettant amèrement les cent louis d’or  versés pour connaitre son “ secret “ .
                                                           
 
Ce retentissement fut cependant  si grand à l’époque de Mesmer à Paris  qu’on pourrait  rapprocher la ferveur populaire suscitée par les séances de  magnétisme  des mécanismes de la psychologie des gens en foule ( Le Bon ) : automaticité  des comportements , unicité d’expression de  “ l’âme collective “ , abaissement du niveau de raisonnement .
Mais ce serait une erreur de confondre le phénomène hypnotique  avec  cet automatisme de Le Bon :  l’imitation interindividuelle de Tarde   est bien plus proche de l’hypnose médicale actuelle .
 
Avec des attributs divers-,cette pratique a donc passé - sans encombre mais non sans passions  -  des temps magiques  aux temps religieux  puis au temps laïque  , ensuite au temps psychologique pré scientifique   au sens de Bachelard  et maintenant elle entre dans  le  champ d’exploration des neurosciences auquel elle ne se réduit pas .Elle s’adapte fort bien à notre ére numérique , s'épanouit avec la réalité virtuelle ,  ses interfaces  et ses avatars ..
 
Elle préfigure la réalité augmentée , l’intrusion du virtuel  dans le monde réel , les essais  - et réussites- de commande  motrice par la  pensée (exosquelette),version  moderne de l’idéomotricité tout comme jack Sully dans le film éponyme de James Cameron.
 
Du temps des  Cavernes , des Temples , des Chapelles religieuses et profanes , au laboratoire neurophysio et psychobiologique , aux centres de neuroimagerie  statique ou fonctionnelle ,au labo des neurosciences donc ,  aujourd’hui comme hier  elle reste dans le   champ de  “l’énigme de la Relation “  ( Chertok )
 
 
 
l’état hypnotique conserve sa singularité : n’avoir aucune spécificité  sinon son universalité
celle  aussi de ne “ jamais se baigner deux fois  dans la même  eau du même fleuve  “ ( Héraclite )
 
l’hypnose , un des  processus universel de l’échange  se dérobe souvent à toute analyse exhaustive ,à tous critères de la science actuelle : elle   n’est pas du  champ du constamment  reproductible   , donc hors des sciences dures :
 
elle est ET elle n’est pas ,  d’où l’emploi de cette conjonction de coordination  potentielle , ouvrante , au lieu du  OU conjonction ( op) positionnelle , fermante. Elle est aussi hors du linéaire. Elle est donc hors du cadre de raisonnement et compréhension habituels .
 
Elle   ne se limite pas au champ médicopsychologique   mais parcourt les  salles de spectacle , le cinéma ,  la rue actuelle
( street hypnose )
 
le cinéma par exemple est  un art où l’hypnose tient une grande place , de la scène au public , bien sûr,  mais aussi par l’interréaction  acteurs/réalisateur  : toutes les techniques de l’hypnose y sont utilisées , toutes les possibilités  et effets , des plus caricaturaux aux esquisses les plus subtiles .
 
Raymond Bellour   :“ le corps  du cinéma : hypnoses , émotions , animalités “ donne une analyse  du phénomène hypnotique  plus intéressante   que celle  de  bien des manuels dédiés .
 
la Rue ( street hypnose ) modernise les techniques de fascination ( Donato  )   et de suggestion  (abbé  de Faria )  Hors des techniques de manipulation , on peut y trouver  la semblable attention que Hull et  Erikson attachaient  à la Psychologie relationnelle  ainsi  que   les abords directifs qu’ils pratiquaient en Hypnose  ,  un peu oubliés  au profit des seules  approches indirectes .
 
il n’est donc pas inintéressant de parcourir quelques sites consacrés à ce sujet , parfois plus instructifs que certaines  séances d’initiation.
 
  l’Hypnose permet   une “  découverte “  au double sens étymologique : in  venire :
 
1/ mise à la surface de la conscience actuelle  des éléments d’une autre réalité possible
2/ leur  réarrangement
 
Cette invention   pourra sortir - et pas -  le sujet    de “ l’ hébétude  “  actuelle  ( hypnos ) avec l’aide  du guetteur   /éveilleur    : hypnos  certes  mais au sens  des Feuillets d’ Hypnos de René Char : le guetteur  vigilant ,  celui qui veille sur l’assoupissement  de la nation asservie,  sur la Résistance en sommeil , métaphores du sujet gisant  sous  le mal  qui l’enchaine, sur le combat prêt à reprendre .
 
ambigüité de ce terme qui ne dévoile  guère le champ d’applications des possibles à ce jour , pas plus que la compréhension actuelle  que nous en avons  et que nous reflétons dans nos pratiques au delà des seules pistes des applications historiques ,  des neurosciences - et de la neuro-imagerie - , fort intéressantes  mais peu spécifiques :
 

Le phénomène hypnotique  est fréquent  dans la vie et activités de tous les jours - hypnose dit naturelle -  et emprunte notamment  les circuits neuronaux de la perception , de l’attention , du langage , de la motricité , des aires préfontales au cortex cingulaire , à l’insula , au précuneus  etc sans oublier les connections multiples avec d’autres aires ou structures: l’amygdale limbique , l’hippocampe , l’hypothalamus , le cervelet  et leurs relations avec le cortex sensori -moteur ,  le tronc cérebral , la moelle épinière.
 
les observations issues des techniques  de  Chirurgie eveillé ( prof   Duffau Inserm 1051 /Chu Montpellier  France ) ont bien montré que  les aires cérébrales ne sont pas spécifiquement dédiées  - exemple   l’aire de Broca pour le langage -  mais agissent en connection  avec d’autres  aires ou parties d’aires cérébrales  et non pas seules :   il n’y a pas plus de zone spécifique  propre à l’hypnose qu’à d’autres activités mentales.
 
la Connection ACTIVE , intrapersonnelle, interpersonnelle , universelle est le maitre mot en Hypnose  c’est la Communication
 

Il ne faut pas oublier non plus  le complexe jeu neuro endocrine  ,  les différentes modifications de l’activité electrique cérebro medullaire renvoyant  à une modulation  de la neurogénèse cérebrale  donc à la réalité de la  plasticité du cerveau  , et sans doute à une modulation du système immunitaire  dans le cadre plus général   d’une modification épigénétique de l’expression  des gènes de l’individu , sujet sans doute de futures recherches  au delà des hypothèses  psychobiologiques / génomiques de E Rossi .
 

les travaux  de Maquet/Faymonville et collaborateurs , Ranville et bien d’autres  annoncent  ceux recueillis   lors de situations  de méditation , spirituelle  et laïque  dite  “de pleine conscience “,  travaux mieux documentés à ce jour en particulier  par   D .Spiegel  , A  Lutz  .
 
Quoi   qu ‘il en soit ,
 
une  clé du process  de  l’hypnose ,   est bien rendue   par la conjonction ET :
Passage du vocabulaire    à la syntaxe , elle est la métaphore grammaticale du sens de l’hypnose  , du mouvement  qui dilate  l’espace /temps  ,  et dans cette expansion,  pour reprendre l’expression de Paracelse , l’âme ( l’esprit ) “ va  fabuler avec  l’âme  de l’  Univers “
 
belle prémonition   et belle  métaphore du  “ voyage “  qu’est  l’hypnose , vagabondage  loin de la    « durée « ( Bergson )  des dimensions actuelles spatiotemporelles, dans ce monde interconnecté, l’Unus Mundus , tel que le pensait  Paracelse où du plus grand ( Macrocosme ) au plus petit (Microcosme ) tout se correspond , se répond , se comprend si on en sait en lire  Signes  et Correspondances ....
 

Du stade  de  la Domination , à la Suggestion en passant par la Fascination  jusqu’à la Coproduction actuelle - où imitation , imagination , invention  sont au premier plan  ,l’hypnose est passée par bien des tentatives explicatives  , des types de pratiques   qui firent et font encore  débat .
 

Dans l’étude de l’hypnose médicale , on passe délibérément sur les grands classiques qu’on trouve dans tous les manuels .
beaucoup sont  simplement narratifs  , explicitant les codes de pratiques générales actuelles ,   mais  on ne peut oublier  ceux qui tentèrent  de donner sens  et,plus qu’un énième article sur la pratique en cabinet , à l’hopital ,  de l’hypnose médicale , cet article  tente de se situer dans ce sillage  de reflexion :   qu’est donc l’Hypnose ?
 
cette question a agité de nombreux penseurs ,
: de Maine de Biran à Roustang    en passant par Janet , Chertok pour rester  dans la sphère française   sans oublier non plus les   Philosophes ( Hegel , Schopenhauer , Bergson etc) et Ecrivains ( Poe , Balzac ,Hugo etc) pour n’en citer  de façon arbitraire qu’un petit nombre, sans oublier , primum inter pares , l’inclassable Paracelse dont les methodes spagyriques - séparer et recombiner /relier  - offrent de belles similitudes avec le processus de l’hypnose médicale .
 
Et bien sûr , G de Tarde , père français de la psychologie sociale   dont  l’analyse sur l’imitation  cette “autre  hypnose “  éclaire le processus du fait hypnotique.
 
Platon et Aristote s’étaient déja fortement interessés  au phénomène de l’imitation , notamment dans les Arts
avec une vue  créative , dynamique  de la Mimésis pour Aristote, au delà de la simple copie-représentation attribuée à Platon   : “ Imiter est naturel aux hommes, et se manifeste dès leur enfance et c’est au moyen de celle-ci qu’il acquiert ses premières connaissances  et, en second lieu, tous les hommes prennent plaisir aux imitations “ (Poét, 48 b 5)
 
c’est l’ ancetre  des théories de Andrew Meltzow , sinon du “ désir mimétique,“ dynamique   de René Girard 
avec la triangulation sujet/objet /médiateur proches  des relations interpsychiques de  Tarde dont un substrat neuro anatomique  est bien décrit  par Rizzolatti avec les neurones miroirs .
 
fort de ces travaux , aujourd’hui on peut dire :
 
l’imitation  ne se limite pas à la reproduction  de l’action observée , elle anticipe le mouvement ( le but ) de l’action observée , le complète voire le corrige : elle  n’est plus du seul  domaine de la Représentation mais de  l’Intention   et du Désir .
 
l’Imitation est la clé qui ouvre toutes les portes    a dit Taine .
 
Ainsi  en est-il de l’ Hypnose .
 
au delà  du simple Mime , au delà  de   l’Apprentissage , elle  est  Invention .
 

Spinoza   écrivait déja dans l’ Ethique livre III :
“ et par suite, de ce que nous imaginons une chose semblable à nous affectée d’un certain affect, nous sommes affectés avec elle d’un affect semblable “
 
Spinoza est  un des  précurseur de René Girard ,celui aussi   de l’interpsychologie de Gabriel Tarde .
 
  l’imitation ainsi conçue est une force  analogue pour Oughourlian  à la force gravitationnelle de Newton et aussi universelle qu’elle   . Cette  “ Mimesis “ , pour cet auteur fait que le sujet imitant  a toute son attention captée par le sujet imité: elle est une   force d’attraction  des étres humains les uns envers les autres , déterminant l’intérêt mutuel qu’ils se portent : l’ Empathie , support de la Relation .
 
cette force Mesmer l’a noyé dans une douteuse  interréaction planétaire dont le déréglement  conduit à la maladie .
 
le fluide magnétique - hors du contexte des théories fluidistes - peut etre pris   comme  la métaphore de cette attraction qui permet de retrouver à la fois Mesmer  à la fois la commission Royale qui le condamna  en retenant  néammoins  “ l’influence de l’imagination “  prolongement de l’imitation .
 
ce désir    est projectif :  l’imitation ainsi vue devient   créatrice  tout comme le travail  du patient dans la transe , moment capital de l’hypnose où le patient va dépasser - et pas - le mouvement du thérapeute pour créer sa propre solution .
 
L' imitation   est  le moteur de l’humain  aux premiers stades du développement  (Meltzow )  et ce qui est valable pour la construction de l’enfant est tout aussi valable pour la reconstruction du patient : il va  se “ ré- inventer  “.
avant  Meltzow  ,  J.M Baldwin  ( 1897) l’avait écrit : “ le sentiment du moi se développe par l’imitation de l’autre ,  et le sentiment de l’autre s’enrichit en proportion du sentiment du moi  “
 
bel aperçu de la circularité soignant /soigné ,  de  l’ Attachement ,  donc de l’Environnement ,  tiers élément  de ce trinome .
 
Le patient  s’appuie sur le thérapeute dont les techniques vont lui permettre - et pas - de se mettre dans l’ état - la transe -où ce travail  pourra  - et pas  - se faire :  le thérapeute l’accompagne   il est le pont sur lequel la  “ Crédivité  “( Durand de Gros ) - et non la crédulité -lui permettra de retrouver  sens :
: le thérapeute , médiateur externe ,le renverra vers son désir   : déplacer la problématique actuelle ,  franchir le pont entre  deux niveaux de perception ou de conscience ,  ouvrir la porte pour  retrouver un autre chemin   de pensée , de création qui va faire sens  et cela par des  procédés  comme la métaphore ,   l’avatar , le jeu classique ou virtuel dont Caillois a souligné l’importance ,   véritables  médiateurs internes   de   l’ Invention du sujet.
 
cette Invention de l’individu  - travail interactif  -est un marqueur  de l’ Hypnose .
 
On retrouve à la base  le   triangle de réciprocité mimétique - géometrie du désir -( r. Girard )
 
Le désir du patient rivalise avec le désir du thérapeute et le dépasse pour  imposer à l' objet commun : la “ guérison “ le  contour et le sens que lui seul définit .
 
c'est la seule “ violence “ de l'hypnose médicale , violence nécessaire pour l'arracher à l'hystérésis qui le paralyse .
 
Montaigne souligne cet aspect  de rivalité  : si la parole est partagée , si l’autre parle à travers moi , il ne faut pas oublier le caractère compétitif de cette parole , anticipant la rivalité mimétique : Montaigne compare ce dialogue à une partie de jeu de paume , donc à un affrontement où il s’agit pour l’autre de se compter ( se mesurer ) avec l’un : ainsi en hypnose : le thérapeute ne va pas forcément se réduire au champ , à la pathologie du soigné , le soigné ne va pas se limiter à la présentation du thérapeute mais transformer et dépasser son expression .En  paraphrasant  Montaigne ( III ,I,1239 ) on pourrait dire  que içi :
 
“ un parler ouvert ouvre un autre parler et le tire hors ,  comme fait le vin et l’amour  “
 
au delà de la pâle photocopie du désir de l'autre , il y a création originale du sujet qui retrouve ses capacités de projection .
 


Ce triangle  anime  désirs et croyances base de l’interpsychologie de Tarde  :  l’imitation  agit comme “ une onde ou un courant magnétique “ qui se propage entre les individus .
 
on redécouvre  aussi   le magnétisme animal  où le terme “animal  “ exprime   l’ affectivité   comme les “ esprits animaux “  animent le corps , comme  “ l’âme sentante  “ prend le pas sur  l’âme raisonnante,   , tout comme la sensorialité archaïque primitive  , à l’instar  de celle unissant le foetus  à sa mère ( Hegel ),  prend la place d’une  sensorialité plus élaborée  .
 
  c’est ainsi que  l’état hypnotique   a perduré à travers  le temps  magique , religieux , laïque , préscientifique sans perdre son originalité : d’être et  de  ne pas être   selon la capacité à établir une relation inter et intra personnelle  .
:
ce fait échappe  a toute rationalité scientifique  : l’hypnose n’est pas du champ de l’ E.B.M si par E.B.M  on  traduit  le terme “ évidence “ par preuve : les termes - subjectifs - de témoignage , de fait constaté ,  conviennent  mieux  à cette pratique qui n’a jamais prétendu comme d’autres , telles  la psychanalyse  ou l’homoéopathie,- autres pratiques  de la pensée magique -  a quelque appartenance à la démarche scientifique , aux sciences dures donc .
 
et ceci comme pour tout autre pratique psychologique ne lui enlève aucune valeur thérapeutique si on ne cherche  pas à la sortir du champ de subjectivité interdividuelle mais plutôt à en exprimer toutes les possibilités .
 

Hegel déja le disait à propos du magnétisme animal : “ dans  ce champ, pour croire  cela même que l’on voit avec ses propres 
yeux et plus encore pour le concevoir , la condition fondamentale est de ne pas étre intimidé par les catégories de l’entendement  “
 
on croit entendre Paracelse renvoyant les disciples  d’ Avicenne  et Rhasès ( Alexandre Koyré ) à leur ignorance de la Nature - Vie et de ses  Courants   (De natura naturalium ) ,  rejoignant ainsi  Héraclite  dans le flux vital   : pas plus Héraclite que Paracelse  ne catégorisaient entendement et raison .
 
“ On ne se baigne jamais deux fois dans la même eau du même fleuve  “.  De même on ne refait jamais la même hypnose .
 
cette métaphysique du devenir se retrouve dans l’Impermanence  Boudhiste , le chemin - Tao -  de Lao Tseu: l’état  hypnotique reflète bien  la dynamique  de  ce  flux .
 
le travail  en Hypnose  est dialecticien , le flux et le reflux des interactions réciproques n’est pas toujours évident :
 
on retrouve le travail spagyrique Paracelsien : Séparer  et Recomposer , Recombiner , Relier.
 

“ l’ Harmonie invisible vaut mieux que celle qui est visible “ dit aussi   Heraclite  .On peut rapprocher  cette citation  de la Relation , Variation énigmatique ......
 
Cette  relation - de quelque façon qu’on décrive ce rapport ,  est  la base  sine qua  non du fait hypnotique   et pour reprendre un terme psychanalytique , une alliance pour un but commun  , pas toujours atteint par les moyens utilisés mais souvent par la propre inventivité  du sujet stimulé qui lui fait prendre des chemins différents pour un possible gain toujours commun .
 
le thérapeute  “ imite “  le patient , le patient  “imite “ le thérapeute , chacun s’enrichit des potentialités de l’autre ,
 
Encore  Montaigne :  le détour par l’autre permet le retour sur soi  et la connaissance de soi est un prélude  vers un autre possible, ou pour reprendre P Ricoeur  “  se voir soi même comme un autre ‘
 

pas de position up ni down  , éloignement nécessaire  des savoirs au profit d’une attention vigilante ( cf le  guetteur Hypnos ), réciprocité des courants d’affects , plasticité  d’attitudes et de réponses , présence surtout  de l’empathie , définie ( Decety ) “ comme la capacité à comprendre  et partager les états émotionnels  et affectifs de l’autre  “.
 
les   neurones en fuseau   découverts par Von Economo il ya longtemps semblent jouer un rôle  dans l’empathie  à l’image des neurones en miroir  ( Rizzolatti/Gallese ) pour l’imitation.
 
on retrouve aussi la notion d’  “attachement “( Bowlby) qui renvoie à l’image du foetus et de sa mère ( Hegel ) : il est porté par l’âme de sa mère tout comme le sujet  est porté par le rapport établi avec le soignant ,  attachement  “ sécure “ bien sûr  au sens de  mary Ainsworth .
 
Sans oublier cependant  la nécessaire distance  qui évite  d être dépendant et otage  du sujet 
 
René Girard le dit « L’imitation ne se contente pas de rapprocher les gens, elle les sépare, et le paradoxe est qu’elle peut faire ceci et cela simultanément. »
 
  “  épouse et n’épouse pas ta maison  “  ecrit aussi rené Char dans   les feuillets d’ Hypnos
 
en résumé  “ l’âme sentante “de l’un ( Hegel ) rencontre l’ l’âme sentante de l’autre dans un mouvement réciproque de sensorialité    et,  un pas de plus ,  si on reprend Paracelse - un peu oublié sur ce sujet  - l’âme “créante “de l’un  rencontre  l’ âme  créante de l’autre  et de ce double mouvement - sensation /action nait - et pas -  une autre réalité   et donc la sortie de l’état actuel.
 
Merleau Ponty  (1945) le disait aussi  “ tout se passe comme si les intentions de l’autre habitent mon corps ou comme si mes intentions habitent le sien “
 
le travail en Hypnose est mouvement  et évolution : Il Sépare et il recompose , relie .
 
On retrouve de nouveau  içi Paracelse et la Spagyrie  
 
cette vue de la relation  thérapeute /patient   fait  aussi songer à la double hélice de Watson et Crick , dont l’agencement réciproque  est le support de l’information  génétique  tout comme  “l’agencement  “ patient/soignant  est une condition indispensable  et le support d’une possible reconstruction .
 
En immunologie aussi l’affinité anticorps/antigène - paratope /épitope - conditionne la réponse immunitaire .
 
ces similitudes - pour reprendre un terme plus Occultiste  que  Hahnemannien -  replacent  dans le contexte premier du magnétisme animal de  Mesmer , sans oublier les visions Paracelsiennes  : les  planètes  et  leurs “ influences “- que n’a pas negligé Jung -  peuvent  étre prises  comme métaphore /médiateurs de la relation tout comme on a pu réattribuer au terme   “ animal “ son rapport  etymologique avec l’ âme  qui s’en va “ fabuler “ avec  celle de l’univers ....
 
Du  microscome au Macroscome
 

Du désir mutuel et des  croyances  associées , synchronisées  de ce binome  sortira - et non - le travail dynamique - projectif  de l’état hypnotique  dans un espace hors de l’espace/temps actuel mais dans un espace /temps élargi , lors de cet état de conscience modifié - selon  la terminologie en cours - en tout cas état de conscience non habituel , surtout état  de perception augmentée  -    état /moment  de perceptude selon Roustang - où le sujet  se connecte au non-conscient du moment .
 
cette imitation est gestuelle , verbale,  explicite , implicite , environnementale ou restreinte, toujours évocatrice  , mais  sans cette intersubjectivité   rien de positif ne peut se faire   et c’est cette synchronicité  qu’on retrouve par exemple dans le cinéma :  de l’acteur au metteur en scène ,  de l’ecran au public  , dans le rebond  des émotions lors de la lecture d’un roman , la vue d’un paysage , d’un tableau etc
 
tout ce processus  - non spécifique à l’hypnose  - mais présent dans tous les échanges  se traduit bien par l’activation des différentes aires cérébrales retrouvée à la neuroimagerie  qu’eclaire le réseau des neurones -miroirs au delà de l’activation du SNC et SNA, au delà de la cascade immunologique et endocrine .
on la retrouve aussi dans la neurocinématique , dans les pratiques  de ciblage  du  neurocommerce  et tout  banalement dans nos echanges quotidiens  avec le voisin .
 
- ce duo interactif  soignant /soigné est nécessaire à l’hypnose car il permet son induction par le lien de l’interdividualité
 
le rôle  du lien , de l'attachement  par le geste, la parole , le regard , la mimique, la musique , la danse  etc  au delà de la simple imitation est capital  et les travaux récents  ( sciences 2015) soulignent le rôle de l'ocytocine dans l'établissement de la relation  et pas seulement dans le cas mère/enfant .
 
- ce dipôle   est donc biface  de la“ réciprocité mimétique “ ( Oughourlian  ) : il n’y a pas en effet  d’imitation sans suggestion et réciproquement et cela  sans se limiter au seul champ de l’hypnose mais dans tous phénoménes de développement et d’echanges :
 
/ biface aussi  car il va entailler “ l’entendement “ c’est à dire la perception consciente limitée par le raisonnement actuel .
/biface également  car il va entailler l’enkystement du sujet  et de cette ouverture pourra naitre tous les possibles .
 
duo interactif , dipôle , biface , bien des expressions pour  cette relation interdividuelle ,  mais aussi selon la belle formule d’ irvin Yalom : compagnons de route.  Chemin faisant , la Dialectique engendre la Dynamique : l’Hypnose n’echappe pas à cette loi générale ,  du questionnement préalable au suivi  post  hypnotique .
 
l’imitation  au sens d’intention   est donc bien démontrée :  René Girard par  le désir mimétique  , andrew Meltzow par  les études  sur le développement du bébé et de l’enfant  , Gallese/Rizzolatti par la mise en évidence  des neurones miroirs  ( ou peut etre du fonctionnement des neurones en mode miroir ? ) dans cet espace interneural où se déroule l’essentiel de l’hypnose .
 
et c’est bien dans  cette interdividualité,,  dans cette intersubjectivité active dont le lieu et l’espace est la transe  que va se faire - et pas - le travail productif de l’hypnose , au delà de la seule imitation .
 
on retrouve   le marquis de Puységur , defricheur  de la psychologie relationnelle :  sceptique sur l’attirail magnétique  de Mesmer , il a bien vu que le rapport suggestif ,  verbal -, dans le cas de victor Race - entrainait l’apparition des phénomènes somnambuliques  et on ne peut s’empecher de voir dans la “ lucidité  “du jeune paysan  l’imitation du  “désir  de guérison “ du marquis -appelée içi volonté  - qu’il reproduit .
Le   marquis note :  “ c’est avec cet homme que je m’instruis, que je m’éclaire . Quand il est dans l’état magnétique , ce n’est plus un paysan , c’est un être que je ne puis nommer . Je n’ai pas besoin  de lui parler , je pense devant lui et il m’entend , me répond . Vient-il quelqu’un dans la chambre ?   il le voit si je veux , lui parle , lui dit les choses que je veux qu’il dise , non pas telles que je les lui dicte mais telle que la vérité l’exige. Quand il veut dire plus que je ne crois prudent  qu’on en entende , alors j’arrête  ses idées  , ses phrases, au milieu d’un mot  et je change  son idée entièrement “
 
tout est dit dans ce passage où volonté et désir  se confondent dans les mots dont chacun pèse .
 
le marquis de Puységur passe à juste titre pour un des  pères de l’hypnose actuelle  car il a dit l’importance de la relation  que Mesmer  a caché sous ses artifices .
 
un degré au dessus  , l’imagination  inventera  “ désir  et croyances  “ en création 
 
l’ Imagination  n’est ni la  Fantaisie de Paracelse  ni le  Fantasme de Madame Bovary
 
Elle est indissociable du mouvement de l’imitation qu’elle exprime .
 
et l’hypnose tire toute sa richesse de cette possibilité .
il ne s’agit donc pas de fantaisies ou illusions  : Paracelse ce  grand vagabond des rites , mythes , contes tirés du fonds populaire le précisait  déja  .
Il ne s’agit pas non plus de quelconque Bovarysme stérile à la jules de Gaultier mais il s’agit  bien de la production non seulement d’images porteuses d’un possible changement mais aussi d’actions positives  qui débordent de l’écran vers l’espace personnel,   comme  au cinéma les images passent de l’écran au public:  celui çi absorbe à sa façon  le message qu’il décode ,  traduit et peut activer - et pas - à travers sa  propre sensorialité ,intelligence et motricité :
 
il  ne sépare pas entendement et raison  .
 
il peut  ainsi créer  un scénario, avec son propre esprit , son propre  imaginaire mélés  à celui du metteur en scène , ceux des acteurs  et in fine le réaliser : Panta Rei , tout s’écoule , on change de niveau ,pas de réalité mais d’échelle de perception.
 
L’imaginaire , la sensorialité du patient   se mélent à celle du soignant  , chacun se  charge des affects  de l’autre par  un désir commun dont sortira peut étre le “ self -between  “
 
ce “ moi-entre-deux “ point de départ  vers un “ autre moi “ que celui qui pose problème.
 
et ce moi autre surgit  de la géométrie  du  désir mimétique
 
c’est ce “moi “ nouveau  qui désormais portera le soigné  délié  des enchainements du passé .
tout comme l’enfant  se détache de son point d’attachement par l’acquis des imitations répétées .
 
la relation thérapeute /patient est donc complexe , dynamique, mouvante ,  du stade du questionnement préalable à celui  de l’induction , de la transe et de sa sortie,  de la phase post hypnotique .
 
elle s’éclaire par le triangle de la réciprocité mimétique - soignant/but/soigné - au delà de  la  rivalité mimétique marquée içi par le désir du soigné de s’approprier  la thaumaturgie .
 
“ Dire que nos désirs sont imitatifs ou mimétiques  signifie qu’ils  s’inscrivent non dans leur objet  ou en nous mêmes, mais dans un tiers , le modèle ou médiateur  dont nous imitons le désir dans l’espoir de lui ressembler “ dit rené Girard
 
avant de passer au stade autonome de la création .
 
  tout ceci , au delà de la littérature et de l’anthropologie , est contenu dans l’echange humain .
 
Déja dans le  “ close up “ du questionnement préalable , le patient n’est pas passif mais réactif face au thérapeute :Il  n’a pas mis de coté tout son savoir , mais il “ s’ouvre “au patient .
 
Les réponses du patient  sont des boucles rétroactives qui vont influer le cours du questionnement , l’attitude et les perceptions du soignant ,  et  par voie d’enchainements pas toujours conséquents ,  les   “ paquets “ d’echange avec le soigné : il se forme un “ entre-deux “ instable où l’émotion le dispute à la raison.
 
Le talent du soignant sera alors  de déméler les signaux que lui renvoie le sujet  qui interpellent sa propre sensorialité   , perception et compréhension   de façon à  déterminer  si l’hypnose est bien appropriée et quelle approche est la plus adéquate au cas présent   pour que  s’établisse un pont adéquat au travail reciproque , - sensitivités accordées -une fois l’état de transe installée- esquisse qu’il pourra  retoucher, conjointement  aux réactions  du patient qui deviennent la trame de son propre travail -  au fur et à mesure du déroulement , du mouvement de cette évolution  .
 
c’est un peu la même approche qu’un réalisateur de film  qui par touches successives  installe le scénario avec des situations propres à déclencher   le meilleur des capacités    des acteurs qui réagissent avec leur sensibilité et leur talent ce qui peut réorienter le réalisateur  dans le plan  de la scène .  Par ricochet  les scènes projetées vont  stimuler - et pas  -  l’imaginaire du spectateur qui absorbe et restitue l’action selon sa propre sensibilité  et capacité d’analyse  .
 
Ainsi en hypnose  : au delà du simple mime du “désir  “ que le thérapeute exprime par le choix de son approche , le patient prend la vague et surfe à son gré , à charge  pour le soignant d’etre vigilant en observant les réponses  dont  les signes corporels - les mimiques - que lui renvoie  ce dernier .Et bien sûr en calant sa stratégies sur ces signaux .
 
Dans cette phase  préalable,  le patient peut enfin  se focaliser sur une question ou bien celle çi declenche chez lui une réaction qui anticipe le travail même de l’hypnose  : il  “imite“  le questionnement   et  en se “ retrécissant “ sur un point précis ( Janet) il peut déja entrer   “ en hypnose “
le processus est identique dans le questionnement homéopathique (  cf Homeopathie et Hypnose , similitudes sur ce site )
par ailleurs  la “ réciprocité  mimétique “  de l’accompagnant / accompagné  se retrouve aux niveau de leurs interéactions : l’insight et les “  perturbations “ potentielles du soignant  peuvent se “traiter  “dans le  va et vient du transfert/contretransfert pour reprendre le terme  psychanalytique qui image la relation en hypnose  :
 
georges  Devereux a souligné ce fait dans “  Psychothérapie d’un Indien des Plaines “ : chacun devient peu ou prou le thérapeute de l’autre . Après une séance active , aucun des deux n’est tout à fait  le même : panta rei , disait Héraclite ......., tout s’écoule  se change et   s’echange .
 
Paracelse l’a  dit  aussi ( A. Koyré)  :  “personne ne peut entendre ce qu’il n’a pas eprouvé lui même , personne ne peut comprendre un autre s’il ne peut - en une certaine mesure - s’identifier avec lui , faire revivre en soi ses sentiments , se mettre à sa place , sentir comme lui  “
 
les cicatrices de  G. Devereux lui ont permis  de mieux saisir Jimmy P , l’indien des plaines *
et jimmy P a permis à  G.Devereux  de mieux  s’accommoder  de ses propres coutures .
 
Nul besoin  bien sûr   d’eprouver en soi le ressenti du patient mais les propres expériences de vie aide à mieux comprendre et traiter .
 
Il ya là une des causes d’echec  de l’hypnose , comme de tout autre thérapie .
 
en résumé pour cet entretien préalable :
 
- empathie vigilante  et attention
-éloignement - mais pas disparition -  du savoir acquis
-approche non seulement intellectuelle  mais  “  sensitivomotrice  “
-réactivité  et adaptation aux signaux du patient.
-coopération  enfin .
 

enfin  le soigné  ne fonctionne  pas seulement  - au moins à ce stade - en état de conscience d’un “ observateur caché  “ tel que le décrit Hilgard , mais il  est aussi   un  “ observateur avisé  “ : en état de détente physique ,  il  reste mentalement concentré et focalise  içi  son attention sur le questionnement qu’il peut orienter selon sa propre sensitivité , ses propres connaissances et croyances , il “ perçoit “ aussi le soignant  , ce qui peut conditionner le résultat : ce fait éclaire ainsi les  “ ruptures de courant  “ dont Mesmer à été quelquefois victime .
 
Et explique  une partie des échecs de cette pratique .
 

L’attention du soigné est  en effet  divisée :  une partie focalisée , une partie  flottante: mais cette partie flottante reste comme un nuage    sur la tâche en cours - , l’activité cérebrale   est forte   avec une concentration  soutenue  sur ce que le patient  fixe ; image , récit , gestuelle  etc : comme avec un téléobjectif , il s’extrait  de l’ensemble du tableau  pour se focaliser sur une  seule partie: on retrouve la notion d’aveuglement attentionnel pour le reste du tableau . et l’ouverture seconde du champ des possibles .
 
Et cette partie , il va d’abord la chercher dans l’expression du soignant  avant de se l’approprier et de la remodeler .
 

Du fait de cette subjectivité , l’hypnose est donc souvent faillible . D’où la nécessité  de la pratiquer  non pas de façon isolée mais en réseau : l’hypnose est un des maillons de la chaine thérapeutique à coté d’autres approches psychologiques ou pharmacologiques,  classiques ou alternatives .
 
/l’Induction  de l’Hypnose : c’est tout simplement le décalage ou le brouillage des perceptions actuelles  . Ceci permet un déplacement - donc un mouvement - du sujet - le plus simplement du monde  et Roustang le dit fort bien : un changement de posture  peut etre source de modifications de perceptions donc de changements .
: le soigné est toujours en observation  du thérapeute et  chacun de ses gestes  est “ imité “ et cette imitation , on la vu ,  tend vers la  création , la réalisation d’un  but  qui est içi la résolution de la problématique
 
et ce simple déplacement entraine une autre perspective  , une autre relation  avec la problématique , une autre perception aussi  et la possibilité de deplacer , de “ dépasser “  l’entrave actuelle .
 


“  l ’hypnotiseur a pris la place du moi  “ a dit un jour Freud  Il n’est pas passé loin du désir mimétique    . Mesmer  empétré dans  cordes , baquets et limailles n’est pas passé loin de la relation   Paracelse lui  au contraire ,s‘ est plongé - et souvent  noyé - dans cet bouillonnement   qu’a bien mis en évidence le marquis de Puysegur .
 
mais pour beaucoup cela rappelle la Fascination ;  Donato en  est une grande figure historique :
Street Hypnose et Spectacle  en sont les héritiers directs .
Braid, le père du terme  “hypnotisme “ se  “ focalisa “ sur la fascination visuelle : le sujet  en se retrécissant  sur l’objet fixé  se “ dissociait “ au sens de Janet .
 
le regard a donc surtout été retenu  , mais la voix , les bruits , l’odeur  , les gestes ,les danses , l’exécution des  rites  sont tout autant déclencheurs :
 
loin de notre société occidentale  les rites yoruba le montrent bien ;  le rythme des drum roll , des percussions , les battements  de main scandés , les mélopées répétitives du choeur de l’assemblée,les danses , l’odeur des herbes brulées ont un effet aussi puissants  que les breuvages avalés ,que  les incantations ,  offrandes et sacrifices .
.En s’y fixant (focalisant ), le “ criseur “ se dissocie et va chevaucher le loa , trouver - et pas - réponse à son problème , à ses interrogations  dans le fil renoué  des ancetres , de son appartenance culturelle , autre image de l’interréaction universelle :
mais ceci  nécessairement    avec le  Houngan médiateur dont il imite le désir pour mieux lui ressembler  et le dépasser .
 
sur un autre continent les “chuchoteurs de voix “ induisent le même processus :  le film  “ l’homme qui murmure à l’oreille des chevaux  “ ( R.Redford) montre le travail  d’un de ceux ci  et le double résultat  sur le cheval et la jeune fille,  par   la double interréaction  , initiant la double “résurrection “
 
criseur /chuchoteur , métaphore du binome  soigné/soignant .
 
le rôle de la musique est évident au cinéma : de la bande annonce  à l’accompagnement de la scène qu’elle éclaire , supporte , renforce : l’ Harmonica  de Ennio Morricone   (Il était une fois dans l’ Ouest ) ne  rappelle pas seulement le glassArmonica  de Mesmer , il accompagne la lente évolution des séquences  tout comme les “ cordes crissantes “ de Hermann (Psychose  de Hitchock ) soutiennent et renforcent l’intrigue jusqu’au final . Badalamenti ( B.O  de Twin  Peaks )  décrit bien ce rapport musique/cinéma  : donner un autre sens au temps , donner  un autre temps   à la durée  , donner une autre durée à  l’espace : toutes ces modifications  se fondent dans les changements  de plan , la succession des scénes : Lao Tseu n’est pas loin
.
Ceci souligne la  place importante que  la musique tient dans le processus libératoire de l'Hypnose
 

“ les parfums , les couleurs ,  les sons  se répondent “ ecrivait Beaudelaire
 
john Steinbeck est évocateur  ; “ il y avait dans l’air une odeur  d’herbes roussies  qui se mélaient aux senteurs amères de l’écorce des saules  et au parfum des lauriers  “ ( Au Dieu Inconnu )
 
toutes ces perceptions /sensations ressenties  se retrouvent  bien en hypnose .
 
la fascination visuelle est cependant la plus pratiquée  dans l’histoire de cet empirisme  -Elle est  intéressante à considérer dans l’ E.M.D..R .
 
le balayage de la main devant le visage  peut entrainer  chez le  sujet , focalisé sur sa problématique , des mouvements des globes oculaires  permettant selon les tenants de cette pratique  de déstructurer les émotions pathogènes , préalable à une reconstruction cognitive : 
un toucher rythmé- alterné  - d’une partie du corps (genoux )  peut produire le même effet .
c'est le Tapping anglo saxon .
 
Il souligne l'importance  fondamentale de ce toucher  dans le retour  de l'individu à son  intégrité  et surtout le rétablissement de liens sociaux souvent  distendus ou rompus dans les pathologies mentales .
 
on retrouve le couple :  hyperfocalisation ( sur la problématique ) /dispersion attentionnelle ( balayage oculaire , tapping  )
 
cette pratique serait surtout intéressante dans les suites de traumatisme  dont l’ ESPT .
 
là aussi - sans préjuger de la valeur de cette méthode qui est du domaine général de l’hypnose -  on retrouve bien la Fascination  qui n’est autre  que l’imitation par le soigné d’un mouvement  analogue à celui exécuté par le  soignant  et cette imitation  n’est içi aussi que  que le substrat du  réel désir- supporté par l’activation des neurones miroir - pour  le but recherché- la guérison - vers qui  tend le binome soignant/soigné  avec la boucle rétroactive imitation /invention.
 
“‘Ce n’est pas pour rien que le miroir, le bouchon de la carafe, voire le regard de l’hypnotiseur sont les instruments de l’hypnose. La seule chose qu’on ne voit pas dans l’hypnose, c’est justement le bouchon de carafe lui-même ou le regard de l’hypnotiseur, à savoir la cause de l’hypnose. La cause de l’hypnose ne se livre pas dans les conséquences de l’hypnose.(Lacan, 2004 : 132) “
 
la fascination - içi du regard car il ne s’intéresse guère à la voix ou autre  -  serait donc pour  Lacan la cause de l’hypnose :
 
dans le film  Inception la toupie  est un “ totem “ selon Chris  Nolan
 
son mouvement  marque  l’induction  et son prolongement la transe  :  tant qu’elle tourne  ,  Cobb  reste dans l’ état de “  rève “
 
or ce n’est pas dans le regard , ni dans le mouvement de la toupie  qu’il faut chercher la cause de l’hypnose  ,  du rève de Cobb , mais sans doute  dans ce qui est sous jacent à ce regard , à ce mouvement  :
 
le désir mimétique  et sa coproduction ; le mouvement d’une  déstructuration évoluant  vers une reconstruction : celle d’un  “  Moi “ autre que l’actuel .
 
le patient imite et  prolonge , répéte  un  mouvement  vers la guérison qui est la production conjointe du  désir soignant/soigné . Cette répétition  se fait au long des séances d’hypnose  qui supportent le patient dans le travail de déliaison /construction, travail qui dépasse la simple imitation /répétition .
 
et tout comme chez René Girard  tout ceci ne se passe pas sans violences mais une violence intérieure , intrapersonnelle  et non sociétale ,  qui se manifeste par des mouvements corporels  qu’il faut savoir décrypter tout au long de  de l’élargissement du temps et de l’espace, de ce passage  de l’induction à la transe  et y participer par la voix  et ses intonations , la gestuelle ou le silence .
 
/la Transe :  ce n’est pas un état , plutôt le moment suspendu  d’un mouvement arrété .
Cet arret , ce blocage signe la problématique pathologique à partir desquels   se constitueront les enchainements pathologiques - les agrégats selon Janet -qui bloquent  le soigné  . La transe  est donc ce moment hors du temps/espace présent où pourra - et pas  - se faire l’évolution du soigné  vers le  dénouement des liens pathologiques et la reconstruction cognitivo comportementale : la prise de conscience que Jericho est possible , qu’un homme nouveau pourra diverger  du  passé après la fusion du désir soignant/soigné , chimère transactionnelle , passage parfois obligé tout comme la porte  peut
symboliser le chemin de l’avant à l’après , comme dans la théorie de l’évolution des divergences phénotypiques  peuvent succéder à des périodes de fusion  du matériel génétique .
 
la Transe est donc un mouvement vers une autre dimension que la conscience actuelle , nouvel espace/temps de perlaboration , espace plein où le thérapeute n'est pas absent mais au second plan  , espace de travail où  le patient - avec ou sans aide - se reconstruit sur les éléments qui l'ont désorganisé pour refonder une nouvelle entité qu'il pourra  projeter  dans le nouvel actuel qu'il se crée  et qui désormais va le porter .
 
&&&&
 
*  NB Nous sommes dans cette perspective loin  de “ l'Hypnose distractionnelle “ fort bien  utilisée  parfois en anesthésie  ou pour des soins douloureux : Dans ce cas , il s'agit simplement d'un écartement   du temps actuel , celui de l'intervention chirurgicale , du soin  et non d'une pratique à visée thérapeutique .
.Le patient est invité à rejoindre un espace /temps agréable  dont les sensations supplantent  celles de l'intervention ou du soin .Il n'y a donc pas intervention sur une quelconque pathologie de l'individu .
Cette hypnose  "  légère  "  nécessite  certes un apprentissage  mais pas aussi approfondi . Elle est  en fait peu différente  de celle du Conteur , tout aussi efficace . Seules la voix et la capacité à  éveiller l'imaginaire comptent  .
Elle peut être utilisée dans toutes situations  où l'émotion   amplifie la situation comme les soins s de première urgence .
Elle  sera sans doute  remplaçée par des CASQUES DE REALITE VIRTUELLE * diffusant images et sons , libérant ainsi un personnel  plus utile ailleurs dès  que  ces casques - et les images et sons de synthése   -  seront  plus abordables financièrement .
 
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Paracelse , aussi décalé que cela puisse paraitre ,  n’est pas loin : au lieu de la transmutation des métaux qu’il n’a jamais pratiqué , il “ transmute “ la matière primitive , le Mysterium,   en une forme nouvelle , dynamique  , par un travail de désintégration : la classique fermentation/distillation/ calcination /alchimiste  jusqu’ à obtenir la quintessence   et passer de la “ nature naturante “ à la “ nature naturée “.   Ainsi , en hypnose , la libération des agrégats  permet de trouver  une nouvelle dynamique et la possibilité d’un autre futur  .
 
Une autre Forme de l’individu , idéalement " le plus haut sens  " dirait Rabelais .
 
ce travail est déja commencé  lors de l’induction qui brouille et décale les repères actuels : cette dissociation se poursuit avec l’aide du thérapeute qui utilise voix ,musique ,  gestes, silences ,  . Ceux ci  permettront au soigné  de construire la propre sortie du tunnel où il se trouve .
 
la symbolique de la Porte  est évocatrice : l’ouvrage de Pascal  Dibie  le démontre bien .
 

- il peut s’agir de métaphores , - l’utilisation  des auteurs classiques fait merveille .
-il peut s’agir de jeux , jeux de stratégie , réels ou virtuels dont on ne dira jamais assez l’importance .
--il peut s’agir de simples exercices physiques   selon les dispositions du soigné :
Il peut s'agir aussi de musique , de danse etc
 
  et dans ces cas sous  le classique  relâchement du tonus corporel  général , il ya une vigilance accrue  dont témoigne   l’activation de certaines zones cérébrales retrouvées en neuroimagerie ,par mesures du débit cerebral ,  de l’activité electrique du cerveau, du recueil des données hormonales .
 
l’hypnose ne se standardise pas  en quelques  schémas.
 
et il n’est pas interdit au thérapeute de quitter son bureau et comme Mesmer dans les rues de Paris , comme de Puységur dans la campagne , d’accompagner extra muros le patient :
 
a titre d’exemple ,
 
on peut emmener  le soigné - et sa problématique -soit  de façon statique en salle de gym  soit de façon dynamique en vélo sur piste cyclable  pour un trajet de trente minutes et quelques  kms , commenté avec les paysages , les obstacles sur la piste , a coté de la piste  , en liant cela avec la  distance qu’il reste à parcourir , les obstacles que rencontrent le sujet , qu’il peut voir , heurter, contourner , le cycliste devant dont il peut  aspirer la roue comme il peut accélérer le processus de déliaison  de la pathologie ,  la vue qu’il peut admirer - la mer comme les montagnes couronnées de nuages ou de neige- tout cela comme   une difficulté qu’il peut surmonter , le but désiré  qu’il peut atteindre .
il s’aligne , se synchronise , - corps et esprit - sur la gestuelle , le rythme de la progression tout comme il peut imiter le rythme , l’allure  des autres cyclistes   et cette évolution va entrainer une évolution de  sa perception   , un mouvement  de son être actuel vers un possible devenir  :
 
cela peut s’accompagner aussi  d’une remontée de souvenirs - cheminement  bien préférable aux termes   discutables  de  “ régression en âge “  d’origine  psychanalytique -   au fil de la balade , au fil des obstacles rencontrés , contournés / surmontés , au fil du changement  du paysage environnant  , tout comme au cinéma  l’esprit du spectateur se modifie au fil des scènes  et ce mouvement  peut aussi l’amener à une évolution d’émotions , de sentiments  sinon de résolutions si pour lui  - comme la randonnée - le film résonne de changements potentiels :
 
Qui n’est sorti d’une salle obscure , l’esprit changé , parfois comme “lavé “ les yeux ouverts sinon désillés ,  avec un état d’esprit nouveau  ?
 
le sujet peut suivre - et pas - le script de la promenade  ,   s’en aller dans son propre ailleurs  mais il est rare que des fragments ne ressurgissent  et se coordonnent , que de nouvelles associations ne se créent , liées -  et pas - à la thématique de cette balade : ces associations sont évolutives , elles l’  accompagnent dans la progression du parcours .
 
parallélement  le thérapeute “ accompagne “ le soigné dans les étapes de  son changement  d’esprit . il se cale  sur les signes  corporels,  respiratoires , gestuels, exclamatifs etc en modifiant ses propres réactions sur lesquelles le soigné va pouvoir rebondir - et pas -
 
cela il  peut aussi  se faire lors d’une sortie avec un claustrophobe , un agoraphobe  etc
 
cet accompagnement physique est  en général très positif  et ce que l’on dit , les gestes qu’on fait n’ont guère d’importance ; le sujet  “dépasse “ les paroles , la gestuelle ,  l’ intention  et va - et pas - réaliser le but commun   ce qu’on appelle un peu à tort  la “ guérison “ qui est la sortie  de l’ enfermement sur le ou les symptômes qui l’enkystent pour retrouver une vraie  mobilité mentale, une pensée claire , un agir   signes  de la bonne santé .
 
Il en est de même  dans les techniques d’expression corporelle - Tai Chi par exemple - , dans les expressions artistiques  - dont  le Théatre - , fort utiles pour permettre au soigné  de retrouver la fluidité du mouvement comme de la pensée au  delà de son “ actuel “ qu’il dépasse ,tout comme  la  Danse  et  la   Musique - déplaceuses d'émotions -  déja évoquée plus haut .
 
  avec l’intéret en plus  du renforcement mental par  l'exercice   physique dont on sait aussi  le bienfait sur cerveau   mémoire , cognition , comportement .
 
 
 
on rejoint les thérapeutiques Mind/Body , dont les   programmes MBSR initiés  par Jon Kabat-Zinn aux USA  dans la gestion des maladies du Stress , à base de techniques dérivées  de Relaxation/ Méditation/Yoga/TCC  puis appliquées aux etats depressifs -  MBCT - et aux états de stress post traumatique :- programmes  M -FIT de l’ armée US ( Mindfulness Based Fitness Training )
 
  dans l’exemple çi dessus - randonnée cycliste -  l’hypnose peut etre substituée   par un programme de ce type : Il y a  complémentarité  de ces approches , bien que le socle neurobiologique  et le mode d’action soient  différents .
 
et tout ceci peut se prolonger  en travail post hypnotique , car la répétition est nécessaire  à l’apprentissage , au nouveau cablage du réseau  cérebral .
 
Si  l’hypnose ne crée pas stricto sensu   le réel selon l ‘expression de Melchior , en surfant sur ce lien mimétique qu’est le désir ,  elle  peut permettre ,  de façon aléatoire - mais selon le scénario choisi par le patient parmi les multiples possibilités ouvertes pendant  la transe ,  une évolution positive  hors des enchainements  automatiques  pathogènes qui le lient ,  vers un nouveau réel :
 
c’est ce  changement de  position  face aux pensées , affects , émotions  du présent  qui marque le travail de l’hypnose , dans un espace/temps autre que l'actuel:  Il ouvre  la possibilité de la “ guérison  “ qui n'est pas la restitutio ad integrum mais  la refondation d'un autre réel ,différent de l'avant , par l' éloignement , l'effacement     de l’entrave pathogène .
 
et  le thérapeute va  lui aussi évoluer  au cours  de ce “ voyage “comme le thérapeute de Jimmy P ( l'indien des plaines )
 
Cette démarche thérapeutique  n’est pas réductible aux sciences dures ,
 
elle peut etre - et pas - une Invention commune de qui l’imagine , la construit  et de qui l’amorce .
 

ainsi fluctue l’ Hypnose .
 
On peut prendre  le fluide universel de Mesmer comme métaphore , et  prolonger cette métaphore  
en estimant provisoirement ou partiellement -   car l’hypnose est tout sauf statique , chacun pouvant apporter sa pierre à cette construction en perpétuel devenir :
 
qu’au delà d’une coproduction où chaque partie est active par ses sensations , sa culture , son imaginaire , ses désirs  etc
 
elle est un mouvement , une évolution , une force  d’attraction et de réarrangement  :
 
Universelle au sens des interéactions générales   de l’Unus Mundus  ( Paracelse )
 
Mimétique  au sens de désir ( Spinoza    R Girard )
 
Dynamique   au sens de mutation évolutive  ( Darwin)
 
Dialectique   au sens  de mouvement  (  Héraclite , Boudha , Lao Tseu )
 

Par  l’hypnose médicale  le patient peut - et pas  - se  remettre dans le flux universel de la vie .
 
                                                            §
 
les  Mouvements de l’ Hypnose susciteront toujours  des Moments d’Intérêt et de  Passion .
 
                                                            §
                                                             
 



Ziguinchor  Sn  décembre  2012
 
Mis en Ligne 31 mai 2013
 
Mise à jour 30 septembre  2013
 
Relecture et corrections  decembre 2014
 
                                                       texte protégé  © 2013   www.devernon.org
 

alain Lemoyne de Vernon
Docteur en Médecine
06000 Nice
 
     CMV
 
devernon06@gmail.com
www.devernon.org
 



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OUGHOURLIAN  j.M: genèse du désir  carnet nord 2007
 
MELCHIOR  THIERRY : créer le réel : Hypnose et thérapie :Seuil  collection psy 
 
RAINVILLE  P, Duncan GH, Price DD, Carrier B, Bushnell MC. Pain affect encoded in human
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RIBOT  THEODULE   essai sur l’imagination créatrice  Partis 1900 F Alcan
 
RIZZOLATTI /SINIGAGLIA les neurones miroirs ( odile Jacob )
ROUSTANG FRANÇOIS: Le secret de Socrate, pour changer la vie  Odile Jacob
ROUSTANG FRANÇOIS  Qu'est-ce que l'hypnose?,   Minuit, 1994
 
SPINOZA    l’ Ethique   :   collection Folio Essai
TARDE  (de)  GABRIEL :  Les Lois de l’imitation  1890, rééd. Kimé, 1993
 


                      
 




  
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HYPNOSE
INVENTION DE L’HYPNOSE
UNE COPRODUCTION
MIMETIQUE ET DIALECTIQUE
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