bibliographie
John steinbeck : au dieu inconnu folio
h BERGSON: la Pensée et le Mouvant ( PUF)
HILGARD : Dissociation and theory of Hypnosis in E Fromm et Nash ( eds) contempory hypnosis research 69-101 N Y Guilford
P Janet : l'automatisme psychologique
Maud Mannoni et G Haag le travail de laM)etaphore ( Denoel )
RICOEUR / DERRIDA l'enjeu de la Metaphore - philosophies /Etudes
RIZZOLATTI /SINIGAGLIA les neurones miroirs ( odile Jacob )
 
Alain Lemoyne de Vernon 
Docteur en Médecine
06000 Nice Fr
 
devernon06@gmail.com
 
www.devernon.org
 
07/08/2019
Monarch Pass
 

Le Roman est un miroir qu'on promène le long d'un chemin   Stendhal l
 

le romancier john Steinbeck est né à Salinas , Californie ; La rivière  Salinas 
 
marquera souvent son oeuvre.
 

cet auteur est d'origine germanique et irlandaise : de ces deux pays  il gardera
 
une certaine sensibilité rêveuse et une communion de  l’homme et  de la
 
nature , une weltanshauung chère aux romantiques allemands
 
  Goethe  schiller   entre autres
 

Plus connu par ses romans sociaux  ( en un combat douteux , les raisins de la colère ),
 
et  humoristiques ( tortilla flat , rue de la sardine )  il donne cependant quelques
 
oeuvres empreintes de ce " fluide magnétique " où l'homme et ses  oeuvres
 
interagissent avec l’ universel qui l’entoure  dans une sorte de cosmogonie d’où
 
émergent les  mythes originels , bibliques souvent chez lui .
 
" Une ville ressemble à un animal. Elle possède un système nerveux, une  tête
 
des épaules et des pieds. Chaque ville diffère de toutes les autres : il n’yen a pas
 
deux semblables. Et une ville a des émotions d'ensemble. “
 

Il se définissait de façon assez drôle comme "pigasus"  contraction  de “ pif”  et de
 
" pegase " cochon volant , qui tel le celebre albatros a peine à s’arracher de la terre
 
avant de  rejoindre  “ l 'ether “  comme le patient a une  certaine peine à d’élever seul
 
vers la " perceptude " chère à Roustang .....
 
un bel exemple : cette oeuvre un peu oubliée " au dieu inconnu “ où on peut trouver
 
la méaphore du Passage métaphore paradigmique  du Réel  atteint
 


la Gorge de J Steinbeck peut rappeler par certains aspects  Eschyle , Sophocle  et
 
le défilé de Daulis { Oedipe ) , Homère et  le detroit de Messine {Ulysse )
 
défilés qui tous deux changèrent aussi la destinée des heros , au gré aussi
 
des interprétations successives : ainsi Oedipe revisité par Freud
 

.
la métaphore en hypnose permet  au sujet - dans cet état émotionnel particulier,
 
, la transe , avec souvent des modifications corporelles expressives
 
-de trouver ou retrouver un espace cognitivo- comportemental qu'il va mettre au
 
niveau de la conscience qui va devenir autre :
 
soit   il  remets en perspective le fonds , les contours , les mouvements
 
soit  il va la reconstruire  avec les propres briques  de son Etre , réarrangées
  grâce à cette métaphore portée par le praticien -
 


le sujet se cale et imite le praticien et à partir de lui , de sa gestuelle ,  de ses paroles 
 
, il va partir dans ses propres pâturages .
 
Au delà de l ‘histoire générale que lecteur découvrira en parcourant ce  roman ,
 
on retient le seul franchissement de la Gorge,faille  au fond de laquelle coule
 
la rivière Salinas ,fil argenté trame du destin  d’ Elizabeth , nouvelle épousée
 
sous la conduite attentive de Joseph , son époux  en direction  de leur nouveau
 
foyer,  au fond  de la vallée , cheminement aussi difficile que celui du patient
 


ce récit est la  métaphore que mène magistralement Steinbeck :
 

/le miroir   du cheminement  d’  Elizabeth
 

/ le travail de passage de l'état de jeune fille à l'état de femme mariée au cours
 


duquel Elizabeth éprouvera et revivra avant de les dépasser - peur et souffrances sur
 
fonds  de paysages grandioses et escarpés .
 


avant de retrouver soleil , sérénité et féminité  assumées  au bout de la vallée
 
ensoleillée .
 
.
 

tout cela magnifiquement campé dans une description magistrale où à la beauté
 
sauvage  du décor abrupt
 

répondent les états d'âme d' Elizabeth qui " dissocie " sa souffance d'enfant - enfouie
 


pendant l'adolescence -comme elle va dissocier sa peur -reflétée par l'hostilité du
 
paysage en s’ appuyant sur Joseph  .
 

Elisabeth et Joseph vont traverser le défilé dans un commun  état  étrange   de rêveries
 
cosmogoniques qui  se rejoignent   dans le bruit de fonds d’une  souffrance universelle
 

- la souffrance de la traversée fait oublier à Elizabeth les souffrances de l'enfance
 
- la souffrance cosmogonique de Joseph est le point d'appui de l'accordage d' Elisabeth
 
Elle  lui permet de dépasser  sa peur  en s’appuyant sur celle de Joseph
.
Et  la complexité de Joseph  se dévoile :
 
non seulement pont du voyage d'Elizabeth , il est un élément clé de la métaphore :par
 
sa souffrance personnelle intime et existentielle , qu’il arrive peu à peu à exprimer, au
 
delà du désarroi de ses pensées  , dans le passage vertigineux qui terrorise Elizabeth
 
“ nous sommes içi à une ligne de démarcation ….
 
Voici notre mariage - à travers la Gorge - nous pénétrons dans ce passage comme le
 
sperme et l’oeuf devenu une seule unité de fécondité …”
 
Union de l’ Interieur et de l’ Exterieur  :Paracelse n’est pas loin …
 

“ Elizabeth , le mariage , de toute éternité , est contenu dans notre  moment “
 
universalité de cette union qu’il joint avec le lien profond  qu’il ressent avec  la Terre
 


  Au delà des croyances cosmogoniques de Joseph , et de la puissance
évocatrice du texte de Steinbeck
 
,  dans la cybernetique de l’hypnose , l’émotion est partagée et interactive
 

Pour  Meares  la réponse hypnotique est  inséparable de" the  space between “
 
"- cet espace- entre -deux -qui fait lien interpersonnel , pont  émotionnel  vers
 

vers une  connaissance enfin trouvée
 

l'hypnotiseur et le sujet devant maitriser cette dissociation cognitvo -èmotlonnelle
 
pour obtenir le réaccord final du réel ( re) trouvé
 

ce fait n'est pas suffisamment souligné
 
Pourtant  , déja pierre Janet soulignait l'etroite interdépendance entre la qualité
 
de la relation thérapeute/ patient et la qualité des résultats obtenus en
 
hypnose , qualité allant  se  dégradant au fil du temps ,
 
Chertok a résumé  ceci en parlant de l'inconstance et de la variabilité des
 
résultats  de  l’hypnose
 


pour en revenir à la seule Elizabeth
 

Au fil du voyage,  on retrouve le canevas  de  l’hypnose  de l’induction à la  transe , à la
 
solution
 


,
INDUCTION
 
c'est le départ en train de Monterey par la route de la vallée de Salinas,
 
détachement progressif du quotidien au fil du rail, Il devient lointain tout
 
comme le paysage jusqu'alors familier, et s'estompe de gare par gare trajet
 
qui peu à peu détache Elizabeth de l'actuel
 

puis au chemin de fer succède l'attelage et la poursuite du cheminement en carriole
 
au rythme puissant des chevaux vers le confluent des rivières : les eaux de la Nuesta
 
Senora disparaissent , la Salinas va bientôt s'enfoncer et serpenter dans la gorge
 
bordée d'escarpements abrupts : le chemin - le passage- se dessine lointain et
 
pourtant si près , inquiétant fil obligé qui coupe le flanc de la montagne abrupte
 

" au confluent des deux rivières ,joseph arrêta les chevaux
 
pour voir les eaux  scintillantes  de Nuostra Serena s'enfonçer paresseusement
 
et disparaitre dans le sable blanc du  nouveau lit  “
 



comme l’actualité du sujet petit à petit s’estompe  au fur et à mesure  que la
 
TRANSE  s’installe
 

Steinbeck continue sur le mode descriptif" " les grands saules qui bordaient la route
 

frôlaient leur tête et parfois une baguette longue et flexible s'attardait comme une
 
caresse sur leurs épaules "
 
puis la description glisse insensiblement au sensoriel : au toucher , à l'auditif
 

" les criquets dans les chaudes broussailles faisaient un bruit aigu et perçant , les
 

sauterelles volantes bondissaient avec un léger vrombissement dans un eclair d'ailes
 
blanches ou jaunes et retombaient à l'abri des herbes sèches "
 

et vient l'olfactif
 

"il y avait dans l'air une odeur d 'herbe roussie qui se mêlaient aux senteurs amères de
 
l'écorce des saules et au parfum des lauriers"
 

subtil entrelacement des sens qui peu à peu déconnecte du présent
 
tout en gardant le contact avec le réel
 
" les parfums, les couleurs , les sons  se répondent “ ( Beaudelaire )
 



" ils se trouvaient dans un état voisin du sommeil mais plus inconscient , plus profond
 
que le sommeil "
 

" pour les deux jeunes gens , assis derrière les chevaux qui peinaient ,
 
l'heure se dissolvait dans l'inconstant intervalle d'une pensée à l'autre "
 

Bergson n' a' pas mieux décrit ce temps qu’on ne peut  réduire à  à une durée
 
mathématique
 
le praticien doit etre attentif à cette " dissolution " qui - fait peu souligné -le touche
 
aussi :
 
En accompagnant le patient vers la transe , lui aussi change d’état
 
de vigilance , s’éloigne du cognitif vers l'émotionnel
 
rôle essentiel de l'empathie  :  équilibre entre écoute  ressenti et distance
 

ce fait a fait reculer Freud : Il installe à distance  le client sur le canapé
 

En interéaction avec le patient - il doit rester maitre de ce changement  d’état
 

maitre de la métaphore /source dans laquelle il ne doit pas s'abimer :
 


 

"joseph se pencha en avant , et remua la tête pour secouer l'envoûtement ,
 
comme un chien secoue l'eau de ses oreilles "
 
l'hypnotiseur - comme Joseph qui  sait qu’il arrive à la gorge -
 

doit mettre désormais en place sa stratégie pour permettre au patient après le " lacher
 
prise " d'aborder la difficulté et à ce stade il peut ressentir parfois la réticence   du
 
patient à affronter le chemin vers la solution tout comme Elizabeth qui crie sa peur
 
d'affronter le défilé vertigineux et l'inconnu si différent de ce qu'elle sait jusqu'alors de
 
la vie
 

Recul  que le praticien devra dépasser voire contourner si bien sûr cette résistance
 
n’est pas structurelle et irréductible
 

la transe c'est donc le travail du passage de la gorge, le passage de l'enfance à
 
l'âge adulte ,le passage d'une souffrance à l'autre , celle de l'enfant à celle de
 
l'adulte , le passage de  l’état de fille à femme
 
   “ l’amertume  d’etre femme peut se muer en ravissement  “
 
sous la conduite de Joseph qui la guide  et la soutient dans ce cheminement à
 
travers le défilé ,  avec en fonds sonore  le murmure de la rivière qui vient se
se fendre dans un fracas sourd contre le monolithe du rocher dont elle perçoit la
 
froide  dureté
 
Superbe  décor , image et son , du déchirement libérateur
 
travail de déplacement espace/temps puis de construction de la femme mariée
 
qu'elle sera désormais ,au bout de la Passe
 
travail pas facile souligné par le rappel des mots de sa mère " Quand tu seras grande ,Elizabeth, tu connaitras la souffrance
 
mais ce ne sera pas la souffrance à laquelle tu t'attends .ce sera une souffrance
 
qu'on ne peut guèrir avec un baiser "
 
et elle ajoute
 
" je veux y aller maintenant Joseph " soulignant ainsi cette prise de conscience ,
 
que Joseph est son passeur
 
et qu'elle est desomais prête - au delà de ses craintes - à franchir le grand
 
Passage
 
Un fois la Gorge franchie , c’est l’émerveillement de cette nouvelle  vallée
 
“ le paysage dansait  dans le miroitement  du soleil et des arbres, des chênes
 
blancs regroupes par petits clans , s’agitaient légèrement au vent  “
 

Contraste avec les parois abruptes de la gorge , la froideur de la pierre que fend
 
l’eau …
 
Elizabeth  ratifie le franchissement   de  ce Passage :
 
“je vais y aller Joseph ,dit-elle lamentablement ; il faut que j’y aille mais je vais me
 
laisser moi même en arrière ; je ne me reverrai plus que debout à cet endroit ,
 
regardant la nouvelle Elizabeth qui sera de l’autre côté ….Tout ce que j’ai été ou
 
pensé restera de ce côté  du défilé , de l’autre côté je serai femme faite “
 
Elizabeth est non seulement “ l’observateur  caché”   ( Hilgard) mais aussi 
 
l’ acteur de sa propre transformation.
 
la traversée  du passage de la gorge lui donne une force nouvelle
 
“ nous passerons en plein milieu de la ville …..
 
Ils ( les gens ) me regarderont sinon je les forcerai à le faire  “
 
la Force retrouvée du phobique  d’affronter la foule
 


Steinbeck donne une magistale description littéraire du  passage /translation d'une  description à une autre situation
 
et  qui permet de revenir à l'analyse de la métaphore    et pour revenir à la phrase de Stendhal ;  "miroir "que le praticien 
 
promène le long du chemin plein d'ornières où est embourbé le patient  pour lui faire "inventer " ( in venire ) une autre voie
 
" le mot de métaphore sert à désigner des phénomènes mal circonscrits et si variés
 
qu'il n'est pas toujours facile de savoir de quoi l'on parle au juste" (ireneTamba -Mecz, )
 
.
Entre  rhétorique et philosophie - ce sujet est l'objet d'etudes  aussi approfondies qu'arides , d' Aristote à Lacan , entre Derrida et Ricoeur etc
 

on va partir d' Aristote pour essayer de la cerner en rappelant les imprécisions
 
Aristote : “La métaphore est le transport à une chose d'un nom qui en désigne un autre, transport ou du genre à l'espèce, ou de l'espèce au genre ou de l'espèce à l'espèce ou d'après le rapport d'analogie “
et plus simplement le petit Robert : Transfert de sens par substitution analogique
 
dont on extrapole le déplacement de l’ espace/temps actuel à un espace /temps réel dévoilé
 
sans entrer dans la complexité des analyses de la métaphore , on a là l'essentiel des
 

éléments qui vont expliquer l'interet de la métaphore en hypnose
 
mais d'abord un rappel
 

la métaphore est sémiotique c'est à dire s'inscrit dans le domaine de la signification ,
 

-de sa production à sa communication
 
- de l'évocation à la translation sinon  à l'extrapolation
 
/qu'elle soit non verbale ( gestuelle , visuelle , auditive  etc )
 
/qu'elle soit verbale
 
et là on retrouve
 
- la linguistique - le langage -
 
- la rhetorique -l'art de bien parler -
 
le substrat commun étant l'imitation , clé de la "torsion " ( Derrida ) entre l'actuel et le
 
réel , épissage au coeur de la trame de l'hypnose.
 
on voit déja se complexifier ce que beaucoup considèrent comme une banale ressource
 
en hypnose mais qui est en réalité un process divers  dont la
 
connaissance permet d'analyser de façon plus fine les " jeux " multiples
 
qui peuvent déterminer le mouvement et le sens vers  la " Solution "....
car
LA METAPHORE  EST PORTEUSE DE CHANGEMENT:
-TRANSFERT  ENTRE L'ACTUEL ET UN  AUTRE  RÉEL
-DEPLACEMENT DU CURSEUR de L'AXE ESPACE/TEMPS
 
Elle n'est pas seulement linéaire , narrative comme le conte ou n'importe quelle histoire
 
Elle est CREATRICE   par sa dispersion de l'espace/temps actuel.
 
Elle remonte à la protohistoire de l'humanité dont elle suit la longue marche :
avant d'être verbale ; il y a tout un passage non verbal basé sur l'imitation et recoupant
 
bien la théorie du neurone en miroir de Rizzolatti.
 

le chasseur primitif par sa gestuelle fait comprendre à la troupe la démarche de la chasse ; l'approche , le placement , l’attaque du gibier  et donc les gestes à faire
 
:toute cette mimique fut vite codifiée dans les premiers protocoles initiateurs de la quète de subsistance :
 
le geste devient dynamique opérante de ce processus vital , vite rituel
 
il en est de même du cueilleur , sa mimique et sa gestuelle - par l'imitation -est instructive pour le clan
 
la métaphore est bien primitivement non verbale
 

au fur et à mesure du developpement humain la Gestuelle s'accompagne du Son
 
facilement imitable puis progressivement
 

se développera la parole et la phrase au fur et à mesure que se perfectionne le larynx
 
et les sons deviennent langage et verbalisations  dont certaines deviennent  routinières  accompagnées de procédures répétitives où se mêlent  paroles  considérées comme sacrées , décoctions facilitantes ,  gestuelles  déclinées en
danses propices à la transe , musiques diverses
 
Dans la culture yoruba , par exemple, la parole est agissante : l'énonciation des vertus attribuées à la plante en susciterait l'effet ( P.VERGER 1972)
 
S''intallent donc rituels et magie et c'est la voie  du chamanisme et des médecines sacrées en particulier
 
dont progressivement au fil du temps l'hypnose se détachera sans quitter totalement
l'aspect " poudre de sympathie " qu’elle garde encore un peu  sous le nom d’empathie
 
pendant que les avancées de la science nous permettent de mieux appréhender le substat neuronatomique et physiologique de ce comportement et de le sortir de l'idéologie et de la philosophie ( conscience , inconscience subconscience ) pour l'integrer dans le champ de la connaissance scientifique .
 
on sait en effet qu'au delà de l'excitation neuronale générale non systématisée qu'induisent par exemple stress , traumatismes, douleurs ou toute autre situation pathogène , sous hypnose il y a à la fois diminution de cet état frustre et réorganisation
des circuits d'activité neuronale du cortex préfrontal aux structures hypothalamiques , limbiques , hippocampe etc sans que ceci soit spécifique mais se reproduit dans tous les process de mémoire, d’attention  et  de comportement :
 

il n'y a heureusement pas d'aires spécifiques dédiées à l'hypnose même si en imagerie fonctionnelle on peut y retrouver des activations évocatrices de cette réorganisation comme celles de tout processus d'adaptation à une situation donnée
 
ceci correspond à nos connaissances actuelles sur pensée et support neuro bio physiologique qu'objectivent l'imagerie et la biochimie cerebrale .
 
la métaphore est un facteur facilitant certain de cette transe hypnotique et des modifications neurobiophysiologiques qui l’accompagnent tandis que le sujet  reste observateur avisé (, notion peu explorée .
 
Ainsi Elizabeth se "dissocie " de la souffrance de l'enfance et mets en place les éléments de sa future vie de femme dans son foyer , dans la société où elle va vivre
 
elle est observateur cachée de la dissolution de son état de jeune fille et observateur avisé de sa maturité
 

Il est donc necessaire de porter un regard neuf sur la métaphore en s'aidant de la semiotique,  en abandonnant toute comparaison plus ou moins fleurie car bien sûr
 
la métaphore est tout sauf une comparaison ,tout sauf une similitude, tout sauf un conte au sens litteral du terme,
 
mais un theatre où entre l'imaginaire du praticien centré sur la demande et l'imaginaire du patient centré sur la solution ,
se joue la pièce du patient , acteur de son changement tout au long de ce déplacement dans le champ du Réel
/Evocatif , interactif et libre , ce scénario n'est pas figé mais susceptible des variations que lui donnera le sujet
 
/Non littératif , il ne fige pas non plus le patient dans une direction forcée ou suggérée ( au contraire du conte où l'histoire est construite )
 
mais peut laisser libre cours - au cours de la transe - c'est à dire dans une perception étendue ,
à la résurgence thérapeutique des éléments pathogènes ,
à la maitrise des mécanismes amenant -dans un espace/temps hors de l'actuel - vers une solution acceptable dans un  réel  devenu  présent ,
d'où l'extrème variabilité de l'hypnose et de ses résultats ( Chertok )
 

On ne peut clore ce sujet sans dépasser l'intéret de la seule métaphore verbale , en
 
soulignant le rôle de la musique - bien connu - celui de l'olfaction - moins connu et
 
pourtant il existe déja en France ( Garches ) un laboratoire olfactif expérimental
 
dont le but est de trouver par l'odeur la mémoire de faits disparus ou enfouis et
 
pourquoi pas alors -si les résultats s'avéraient concluants - acquérir des perceptions
 
nouvelles supportées par les fragances .
 
on voit donc qu'au delà du verbal , la métaphore peut prendre tous les aspects sensori moteurs à notre disposition .
 
et un pas - ou un pont plus loin - le monde virtuel lui aussi ouvre des possibilités - pour la plupart encore virtuelles -- mais certainement destinées à devenir une voie d'exploration dans un futur peut etre pas si lointain :
 
au delà du jeu interactif déja urtilisé dans les TCC ,au delà des technologies haptiques , difficiles à mettre couramment en oeuvre actuellement - et pourtant promesses d'interactions fort intéressantes entre émotions /intentions /décisions-
au delà des murs d'images changeant selon les pathologies et modifiables par le patient , au delà des avatars de second life qui peuvent mettre le sujet en situation de réagir de son propre grè à telle problèmatique
en lui autorisant toutes les corrections necessaires,
 
, on peut supposer l'evolution de la métaphore actuellement restreinte à - l'entre-deux -
 
vers un mode de type " pervasif "
 
réseau de données et banque d' éléments "agnostiques " d'origines diverses où chacun
 
pourrait se relier ,sans se lier de quelque façon que ce soit à une unité centrale précise
 
Baudelaire l' a écrit :
 
" tout l'univers visible n'est qu'un magasin d'images et de signes "
 




la Métaphore est le  champ symbolique d'un nouveau devenir
 
et nos grands écrivains , Balzac, Hugo etc  ont beaucoup moissonné leur temps pour
en exprimer la réalité que nous connaissons par  leur  peinture de l’époque . 
 

Nice le 07/04/2008
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