BIBLIOGRAPHIE
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Alain Lemoyne de Vernon
Docteur en Médecine
06000 Nice Fr
devernon06@gmail.com  
à Paris , quelque part un Mur - Mai 1968
le traumatisme parait  certes minime mais fortement dévalorisant à cet age:
- la non  transgression d'un interdit arbitraire
-l'enfermement dans un environnement hostile
- la fuite dans la honte et la culpabilité
-la perte d'estime et de confiance en soi
- et désormais la crainte de l'environnement devenu hostile
- " c'est bien d'avoir pu sortir de l'ombre cet épisode , ce serait mieux d'arriver à recomposer
cette scène dans le contexte qui aurait etre celui de cet événement "
"la prochaine séance , sous hypnose , peut etre pourrez vous reconstituer cet épisode tel qu'il aurait du se
dérouler mais avec le regard et l'objectivité de l'adulte que vous étes maintenant "
"et les quinze jours qui viennent vous pourriez utiliser par exemple un de vos jeux de stratégie - même les
plus violents - pour vous entrainer à dominer la situation : en effaçant un par un les adversaires comme les
images intrusives mais aussi en vous mettant en situation de maitriser tel ou tel scénario que vous
substiturez aux éléments du jeu de telle façon que vous arriviez à devenir maitre du déroulement "
telle fut le travail post hypnotique suggéré
L'utilisation de jeux de simulation - en TCC- est maintenant chose courante au moins aux USA et si cela
peut paraitre assez inhabituel en Hypnose ,
il s'agit d'abord d'une application posthypnotique avant d''en devenir une pratique
intégrée au même titre que la métaphore
le jeu virtuel - aussi violent soit-il - est évidemment à manier avec précaution mais si les risques de
déréalisation de la vie ordinaire et d'addictions sont bien réels quoique encore minimes en France ( +-3%)
, dans un cadre thérapeutique bien encadré il peut etre fort utile, surtout - contrairement à ce cas - pratiqué à
deux : praticien et patient face à l'ecran
car dans le jeu , on introduit facilement une dissociation virtuelle qui se superpose
à la dissociation originelle , bien réelle , et va pouvoir l'effacer
on peut reprocher à certains jeux leur violence en oubliant que cette violence n'est qu'un reflet
condensé et quelquefois caricatural de la violence où baigne la société , violence d'ailleurs diffusée au
quotidien par les supports médias les plus courants
le principe est simple : par imitation des séquences du jeu on arrive à substituer aux images violentes
une violence - virtuelle - destinée à effacer par les mêmes mécanismes les images traumatisantes comme
on efface par exemple un " ennemi " , comme on dépasse aussi un autre véhicule sur un circuit etc
ce ceci peut se faire seul ou en binôme avec le thérapeute - cas encore trop anécdotique en France -
et là on voit bien que cette fascination entraine le patient dans une " transe " fort hypnotique où adresse ,
intelligence de la situation , habileté sont exploitées .....
et si le praticien participe , on entre certainement dans cette " folie à deux " ( ian Hawcking ) si peu
explorée en fait dans l'étude de la transe hypnotique ....
également par replay , rembobinage d'une scène , on peut arriver à effacer la ou les sequences originelles
au même titre qu'une electrode enfoncée dans une aire de l'hypothalamus ventral peut
effacer un souvenir traumatisant
" le cercle que j'imagine donne une impulsion tout aussi nette quoique plus faible que
le cercle que je perçois "
en rapportant cette citation de Chevreul , pierre Janet eclaire l'apport futur du virtuel
et de ses applications , içi le jeu .
Il serait donc dommage de se priver de cette possibilité qu'offre le monde virtuel , en insistant sur
la necessaire ethique
Car le monde virtuel va devenir de plus en plus présent - non seulement dans les TCC pures mais en
Hypnose , se substituant ou faisant suite à la la Métaphore Verbale , non Verbale elle même dérivées de la
gestuelle primitive : on retombe sur un mécanisme sans doute originel de l'hypnose ,
De l'imitation suscitée par la métaphore, le jeu , l'attitude du praticien etc on va pouvoir tirer lés éléments
d'apprentissage qui vont permettre de se réassocier et selon l'heureuse expression de thierry Melchior
" créer le réel "
retrouver l' homme fondamental ou s'inventer un pays natal ?
.
et pour revenir à l'anedote de cette thérapie ,
on ajoute :
- Jeux : 45 minutes maximales par séance - deux séances par semaine
Il est en effet important de limiter dans le temps cette " exposition " et que le patient reflechisse ensuite
sur la conduite des séances suivantes , les modifications à apporter etc car le jeu est une sorte de QCM
où parmi les réponses possibles ,une seule pourra etre valable
- Poursuite de la Paroxetine à 20 mg et mailer en cas de problèmes
en précisant que parfois - même si la séance est apaisante - il peut se produire un rebond
décrit comme libérateur
et c'est effectivement ce qui se passa le lendemain
deux crises de panique toujours dans les mêmes conditions : lieu renfermé , difficultés à sortir : il etait en
réunion de projets: Il eprouve les sensations neurovégétatives habituelles , moins fortes ,mais il a été obligé
de sortir la première fois " en pretextant un besoin urgent "
cette fois , il l’a dit .
je reponds par mail : Paroxetine et jeux
quinze jours après vient le temps dela deuxième seance :.la reviviscene
mais d'abord " défusing " de la quinzaine
dès le deuxième jour il se sent mieux , capable de relativiser , d' évoquer de façon plus cool cette scène
traumatisante . Ce créateur de jeux va utiliser un jeu de violences urbaines :
-:il s'efforce d'effacer chaque " ennemi " qu'il débusque et c'est un peu de la dimension hostile
de sa défaillance d'alors qui s'estompe avec en corollaire un sentiment croissant de puissance et de
confiance en soi
mais il a du mal à " tuer "complètement la scène et donc à ne plus eprouver de sentiments de honte et
culpabilité lorsque l'évocation "automatique"- donc involontaire - surgit , intrusive
alors - suivant les conseils - il passe à un autre jeu où il devient " maitre du monde " en créant et recréant à
volonté sa cité idéale
Vient le temps de la deuxième séance
induction semblable à la première , qu'on fait un peu plus longue :
prè et murmure de la rivière -devenue claire - où il se plait à se baigner
repèrage par le praticien du " désarmorçage du présent et du déplacement hors de l'actuel "
c'est à dire la Transe
le terme de déplacement est préféré à à l'habituel " profondeur de la transe " qui souvent induit une
notion passive de pesanteur " non pensante " rappelant trop le somnambulisme des anciens , alors qu'au
delà du détachement du présent - dont rien ne préjuge du sens directionnel -il se produit un vrai
travaild'exploration non réductible à la" vision de l'interieur "des somnambuliques, sujets d'experience du
marquis de Puisegur, mais travail du sujet orienté vers
1) la découverte de la perception du déraillement originel de la pathologie
2) avec en corollaire et complément la recherche active, grace à la néodissociation secondaire par le jeu ,
d'axes de réassociation necessaire au rebond - la fameuse résilience -
Si profondeur il y a , ce n'est pas la plongée dans les abimes de la pensée , détachant le
patient du thérapeute pour le laisser dériver au grè d'on ne sait quelles désagrégations
" sauvages " , mais c'est seulement dans le cadre délimité du champ photographique ,
cinématographique où chaque point - du trouble initial à la " solution " possible - reste
net autant pour le patient que pour le thérapeute car chacun d'eux doit rester lier dans
cette perception commune , dans cet espace/temps où peut etre s'ebauchera la sortie de
" l'etat sauvage " des enchainements automatiques - et restrictifs - du trouble primitif....
Là encore , on voir le rôle capital du lien thérapeute/patient qui ne doit pas se perdre dans les abysses
d'une hypnose prétendue " profonde " présentée à tort comme plus efficace
on peut dire
"l'observateur caché devient aussi observateur avisé " c'est à dire outre l'abandon du présent et
des loques qui l'encombrent , le sujet , retrouve - dans cet etat - la capacité d'une recherche positive de
réequilibrage dans laquelle il s'implique activement sous le "pont " du thérapeute dans un état où le sujet se
retrouve en situation - et structure - du " regard éloigné " de Levi-Strauss
et cet observateur là n'est pas " le secondary self " au sens de Janet , c'est à dire un fragment épars
d'une personnalité disjointe , multiple , désagrégée , mais bien une unité pensante , de l'origine du
trouble à la perception de la Solution , au delà , hors de la dimension du retrécissement
pathologique qu'entraine la perturbation initiale et qui contraint le sujet à répéter les conduites
d'echec qui signent cette phobie
le praticien - aux divers signes idéomoteurs notés - sait que le sujet est désormais entré dans cet etat
de " perception élargie " qu'est la transe
- " vous connaissez bien désormais la scène qui a declenché - à votre avis - vos maux actuels - et
maintenant dans la situation qui est la vôtre , avec le regard que désormais vous posez sur cette scène du
passé , vous allez pouvoir, à votre guise , la reconstituer telle que normalement elle aurait du se dérouler
sans entrainer les consequences facheuses que vous subissez et à l'exemple des jeux que vous créez ,
vous pouvez si vous le désirez en faire un replay ou une scène de film que vous réembobinerez
et ce jeu , ce montage se substuera à l'épisode du passé
vous pouvez le faire maintenant en silence , decrire votre perception ou bien attendre la fin de la séance "
- leger mouvement de la main
- silence pendant dix minutes environ
- ébauche de sourire
" et maintenant je pense que vous avez changé le DVD , substitué cette nouvelle bobine à l'ancienne , vous
allez revenir dans le temps résent et si vous le désirez raconter la scène telle que vous l'avez reconstitué
avec votre regard de maintenant ou bien la garder pour vous et la repasser à votre grè , comme un jeu
qu'on reprends
retour habituel par la rivière et le prè
Pierre ": j'ai revu la salle , la scène et je l'ai modifié comme je le fais avec mon logiciel de retouche
en fait j'ai réecrit le scénario et rien de ce qui s'est passé réellement ne se trouve dans cette nouvelle ecriture
je suis sorti avant la debacle , j'ai repris ma place et j'ai placé une scène de chant choral que j'aime dans
une salle totalement rénovée sous les applaudissement de l'assistance
j'en ai tiré une grande satisfaction "
donc
-disparition de l'enfermement
-effacement du désastre intestinal
- applaudissements au lieu de moqueries
- réapparition de l'estime et confiance en soi
la reviviscence n'est pas la relecture mot à mot , detail par détail de la séquence du passé mais littéralement
la " renaissance à la vie " c'est à dire içi la reconstitution par le sujet de ce qui aurait dû normalement se
passer à la lumière de son jugement présent , en fonction de ce qui'aurait du etre le déroulement le plus
adéquat dans le passé
elle fait suite à la réminiscence à laquelle elle s'articule
et la reminiscence n'est donc pas non plus "l'ombre d'un souvenir " - qu'il soit flottant , incertain ,
involontaire ( Ste Beuve ) mais elle est bien Platonicienne : la connaissance précise -non içi des idées -
mais des faits
cette (re)connaissance - est un invariant de la dynamique de la renaissance
l'hypnotiseur , dans cet entre-deux , a un rôle extérieur : il permet de franchir le guè du présent ,
d'atteindre la perception élargie necessaire à cette connaissance : à partir de ce moment , le sujet jette les
rushes intrusifs et remonte le film dans l'optique d'une réassociation ,comme il peut effacer les intrus d'un
clic de souris
Puisqu'il est victime d'une dissociation primitive' Il va pouvoir l' effacer en s'aidant d'une nouvelle
dissociation dont il rassemble et structure les éléments "guerisseurs "
l'hypnotiseur a également un rôle intérieur , peu exploré , au même titre que l'observateur qui modifie
la chose observée....
Le sujet -tout comme le praticien - devient l'explorateur , l'ethnologue de cette histoire
qui ne se filera , ne se montera que par la double action patient /thérapeute liés vers la
finalité
on est plus près de Lévi-Strauss que de Lacan
le jeu pratiqué içi comme une ressource de l'hypnose a donc virtuellement une double action sur le patient :
- effet premier : dissolution : pouvoir effacer un adversaire , dépasser un concurrent , etc c'est aussi
pouvoir effacer les causes declenchantes du trouble
- effet second : reconstruction : le jeu - la simulation alternative de situations réelles - permet de remettre
en route la capacité réactive émotionnelle préalable à l'action et de pouvoir transposer dans le réel la
solution trouvée grace à l'interactivité du jeu , dans un monde virtuel qui permet de " créer le réel "
et cela bien sûr dans l'espace/temps de la transe que provoque le jeu comme tout autre technique où
l' émotion n'est pas seulement un " feeling "un ressenti au sens de Ledoux mais c'est aussi -au sens des
Damasio un " shock " , un démarreur de cette réaction :
Feeling contre Shock ou mieux Feeling ET Shock : " l'erreur de Descartes " est effacée .....
parmi les réponses possibles que propose le jeu , le patient peut trouver celle qui lui permettra s'actionner
et de retrouver un réel possible et compatible
c'est à dire la Solution à son problème et et le retour à une cohérence au delà de la dissociation originelle
à son trouble ( au sens de Janet )
le Jeu comme Metaphore
et on voit les multiples possibilités que le virtuel offe à l'hypnose ,aux autres thérapies brèves
le virtuel s'inscrit donc dans le continuum des pratiques qui de la magie initiale , aux
aimants , à la métaphore constituent des ressources possibles à la thérapie par
l'hypnose et les autres thérapies brèves
- la Paroxetine est poursuivie à 20 mg pour trois semaines
- continuer jeux : même temps même rythme que précédent
-tenir au courant
-revenir dans 4 semaines
-Il a arrété la Paroxetine au bout de dix jours
-disparition des signes de panique ,il peut assister à des réunions publiques - professionnelles et privéees-
sans ressentir le besoin de ses habituelles béquilles psychiques ( présence amicale )
ce qui n'est pas toujours évident car elles sont souvent tellement ritualiséees qu'il est aussi difficile de s'en
défaire que Gassner de se débarasser de ses reliques .....-
Il décrit cependant une certaine répugnance- - sans manifestations somatopsychiques- à se lancer dans
l'arène, mais une fois dans l'action " ça va "
Il y eu plusieurs entretiens en face à face , des mails réguliers mais plus de séances d'hypnose stricto sensu
cependant devant la persistance de cette " répugnance " à entrer dans l'action,
on lui propose de poursuivre par de l'expression corporelle
- theatre : il a une voix qu'il sait très bien placer
- Tai-chi-chuan pratiqué dans sa vallée hight tech
/il s'inscrit à un theatre amateur:: on indique au directeur sa problèmatique
/ il s'inscrit aux séances matinales de tai chi
et là au bout de quelques semaines tant sous l'effet des répetitions des petites saynettes ,de l'insertion dans
un groupe d'expression avec tout ce que cela présuppose de contacts , d'harmonisation , de réparties etc
que de l'effet de l'art martial qu'est avant tout le tai-chi-chuan , " boxe contre l'ombre " on assiste à la
fin d'une métamorphose deja annoncée par l'hypnose
theatre et tai -chi- chuan parachèvent le chemin de la la Solution
au delà de la dimension " Mind/body " c'est à dire de la neuropsychoimmunologie, il y
a donc une dimension sociale ,complément indispensable sans oublier l'aspect
pharmacologique souvent nécessaire
une telle approche ne peut etre donc etre que multidisciplinaire et coordonnée
c'est en fait le principe de la " médecine integrative " nord américaine
on lui donne l'enregistrement audio visuel qu'il efface
Bien sûr cette description clinique laisse de côté les hésitations , la richesse des séances d'hypnose et
des entretiens - plus ou moins "hypnotiques " en face à face où beaucoup est dit , analysé , corrigé
elle laisse de côté l'énorme travail de l'expression corporelle , les difficultés rencontrées , surmontées
ceci pour ne garder que le schéma de la réassociation structurale
mais chaque thérapeute pourra y retrouver quelques facettes de son art
Environ deux ans après le debut il dit se sentir bien : au cours d'une représentation théatrale , il a rencontre
une compagne , sort , va aux réunions , mène une vie sociale sans problèmes n' hésite pas à s'affirmer ,
prends de plus en plus de responsabiltés professionnelles
Il ne prends plus d'antidepresseur mais sent toujours au fond de lui une certaine insécurité qui ne le
bloque pas mais qui témoigne sans doute d'un fonds anxieux généralisé ( TAG) avec des fluctuances
rappelant un mode bipolaire de la depression
on apprends incidemment que tant son père que sa mère - toujours hyperoccupés - souffrent de colite
diverticulaire
Pour l'instant wait and see et quelques mails annuels mais l'attention reste vigilante car une phobie sociale est souvent la marque d'une fragilité psychique - latente chez ce patient -
auquelle il faudra etre attentif et ceci pour longtemps sans doute
en résumé deux abords ont eté utiliséees
/ la reminiscence /reviviscence sous hypnose ,
rapide mais nécessaire pour eclairer le champ du sujet sans se perdre dans les méandres d'une analyse
qui içi ne s'imposait pas et dont le patiernt n'etait pas demandeur
/ une therapie plus spècifiquement orientée vers la solution : l'expression corporelle:
-theatre , tai chi- qui ont permis de maitriser et de résoudre les tensions du sujet et ses appréhensions
et de le remettre dans le circuit d'une vie sociale
cette" exhumation " des strates de l'individu , cette projection en avant sont une invariance de la dynamique
de la transformation préalable à la réassociation du sujet
Levi strauss nous fait trouver Mesmer à travers Lacan et le Freudisme
lien vers Hypnose Metaphore Steinbeck comme Passeur
NICE LE 01/05/2008
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Hypnose, Phobies Sociales: jeu virtuel, expression corporelle:
une approche Integrative
le cas de Pierre
Alain Lemoyne de Vernon
Docteur en Medecine
06000 Nice
alain@devernon.org
 
Il ne s'agit pas içi de simulation 3 D - Dans d'autres articles ce sujet a éte abordé
plus spècifiquement dans le cadre des TCC: Simulation virtuelle avec bien sûr casque
lunettes , gants tactiles , murs d'image modulables etc
bientôt un seul casque suffira par l'enregistrement des données du cerveau
Le sujet est alors mis en situation anxiogène dont il apprend ainsi à
se désensibiliser .
ce type de simulation 3 D courant aux USA dans les thérapies brèves
a commencé à etre expérimenteé en France en miliieu hospitalier ( Paris notamment ) et on
l'espère sera bientôt plus largement diffusé.
Il s'agit içi de TCC (thérapies cognitivo comportementales ) mais pourquoi ne
pas l'etendre à une autre thérapeutique dite brève : l' Hypnose ?
cela necessite quelques adaptations dans l'esprit de l'approche , dans la methodologie
de l'application .....
Déja avec philippe Queau , l' INA et les salons Imagina , il ya déja à peu près vingt ans
de cela ,on pouvait en deviner tout le champ d'applications non seulement dans les
TCC mais, un pont plus loin, en Hypnose ....
bien qu'il s'agissent encore de technologies lourdes et contraignantes
-Déja plus simplement ,l'aviation , les guides de haute montagne , les maitres nageurs ,
avec des techniques bien plus simples d'exposition luttent avec efficacité contre la
peur de l'avion , le vertige des hauteurs , la peur de l'eau ....
- içi il ne s'agit pas non plus de quelques avatars sur un quelconque second life ,
mais d'utiliser de simples jeux sur CD, DVD, Console de Jeux , voire caméra
numérique
jeux que sans grande difficultés , seul ou mieux en binôme , on peut mettre au service
du recadrage nécessaire à la réassociation , en superposant une dissociation virtuelle
à une dissociation réelle pour effacer cette dernière
plus pratique que d'enfoncer une aiguille dans une aire spècifique de l'hypothalamus ventral ....
de la désensibilisation à l'effacement
Il est bien entendu que le jeu est pris içi dans sa dimension " game " et non " play "
c'est à dire dans un but de stratégie thérapeutique et non ludique seul, sans négliger
le coté plaisir qui peut servir de renforcement à l'action thérapeutique recherchée
et c'est le cas de Pierre
Pierre 24 ans ,vient pour phobie sociale
ce trouble bien repertorié a une dynamique dont l'invariance en fait une construction assez univoque
pour rester sommaire , car bien des analyses plus pertinentes lui ont été consacrées
on retient :
- une situation de départ traumatisante en général suffisamment ancienne
- le traumatisme peut avoir été aussi bien minime que majeur unique ou multiple
ce qui est important c'est la façon dont il est vecu , ressenti et prolongé secondairement :
- avec honte
- avec culpabilité
- avec perte d'estime et confiance en soi
- avec peur du regard de l'autre et du regard sur soi
d'où un film pathogène aboutissant à la panique avec toutes le formes somatopsychiques
et les conduites d'évitement et de fuite décrites dans la littérature ( et le DSM IV )
qu'on peut résumer
- Panique
- Regard négatif porté sur soi
- Peur d'être montré du doigt , humilié , agressé .....
- Honte  et culpabilité
-Evitement et comportement de fuite 
- cenestopathies diverses dont colon irritable , vessie instable , tachycardie , sueurs etc
Ces manifestations cognitives, comportementales, psycho-corporelles extrèmes et récurrentes
transforment le trouble primitif en pathologie. invalidante
" les soldats blessés vainqueurs guérissent plus vite que les vaincus " disait déja Ambroise Paré
et là nous sommes en pleine victimologie ....
Il est rare que la situation initiale soit vraiment méconnue même si elle peut etre enfouie
ou simplement " floutée" dans le cadre , dans le temps
ce cas clinique n'est pas une description de toutes les nombreuses stratégies qu'on peut mettre en oeuvre :
c'est l'histoire clinique de Pierre
l'entretien préalable- préambule indispensable - a permis de cerner les troubles somatopsychiques ,
et leur retentissement personnel , environnemental , social et affectif
Pierre a une répugance certaine à evoquer la situation primitive devenue pathogène et très génante
Il n' a pas le souvenir d'une scène declenchante précise mais plutôt l'impression d'un ensemble flou
hostile dans la préadolescence à partir d'un moment d'ombre difficile à rappeler
cet entretien permet cependant de cerner quelques éléments
-le début des troubles -qui n'etonnera personne - vers l'âge de +- 15 ans et à l'ecole sans que cela ne soit
une phobie scolaire mais le besoin irrepressible de fuir une assemblée quelle quelle soit - il aime apprendre
en effet et a habituellement de bons resultats scolaires -
-l'habituel cortège de troubles neurovégetatifs (, rougeurs , paleurs ,moiteurs , nauséees , envies d'uriner
imperieuses , tremblements ,jambes flageolantes etc )
- la panique devient totale ,incontrolâble
il sort ; tout se normalise une fois hors du lieu de rassemblement et c'est désormais cafés , réunions -etc
mais pas au cinéma ni dans la cohue de la rue :
le mouvement perçu comme tiers stabilisant et protecteur ?
c'est donc la peur d'une assemblée statique plus que dynamique qui le paralyse
- la présence d'une personne connue permet de diminuer considérablement l'impact du stimulus pathogène
ce qui est également classique :
on entre là dans le processus magique de rituels , croyances , cérémonies et tout le petit
" jeu " de gri gri et d'amulettes de réassurance sous les formes les plus insolites .....
Gassner et ses reliques ?
on passe sur la quantité de magnesium , plantes , granules aussi vides d'effets les uns que les autres
- mais l'inverse aurait pu etre vrai ..-
puis enfin les antidepresseurs ( ADP ) qui pour un temps lui apportent une stabilité relative et un répit .
d'abord Fluoxetine par periode de 3 mois environ qui permet une améliration passagère d'environ 4/5 mois `
cet ADP a été commencé à l'age de +-20 ans , prescrit par le medecin géneraliste de famille .
il n'a eu aucune consultation psychiatrique ni support psychologique
il n'a reçu aucun traitement anxiolytique type benzodiazepine
ce fait assez remarquable est à souligner.
Fluoxétine a été recemment par Paroxetine avec un résultat identique dans l'effet et le temps
Il vient à l'hypnose par le hasard d'une émission télevisée.
On lui explique clairement l'hypnose sans cacher son inconstance et sa variabilité
il tient à tenter " cette experience "
un premier cadre therapeutique lui est proposé
A) réminiscence de cette situation c'est à dire "ramener à la surface de l'esprit une scène , une
image " non reconnue comme un souvenir "
B) réviviscence en recadrant en positif cette situation mal vécue :
" renaissance " donc au sens littéral
tout cela sous hypnose , bien sûr
On évite le terme " regression en âge ",si utilisé en hypnose car souvent infantilisant et pour beaucoup
en fait peu descriptif de la methode :
/pour certains il ouvre une voie royale aux " faux souvenirs " de funeste mémoire
/pour d'autres c'est plutôt la descente vers de fabulantes " vies antérieures "......
pas plus que de regression ,
il n'y a jamais retour , c'est à dire appauvrissement d'un parcours construit au fil du
temps mais éclairages ponctuels sous la conduite du thérapeute qui évite bien sûr les
chemins de traverses de l'imaginaire plus ou moins fantasmé , exactement comme le
spéléologue eclaire d'un coup de torche les " grottes ornées " sorties de leur obscurité -
et de leur silence - de cathédrales enfouies .....
D'où la nécessaire qualité du lien thérapeute /patient , clé de voûte de l'hypnose pour pierre Janet
Pierre est d'accord : RV pour la première séance la semaine suivante
A noter en outre que magré ce handicap invalidant , Pierre a pu finir sa scolarité :
faire une IUT en informatique ( sous ADP) puis une école de graphisme avec rudiments de
technique cinématographique
Il a démarré il ya quelques mois une activité professionnelle dans une petite structure où il se sent bien et
où il est rapidement devenu un des responsables du secteur des logiciels de jeux ludo-educatifs
ça lui plait beaucoup, mais ne chasse pas toujours les crises de panique :
" je peux sortir à ma guise dans le couloir en cas de crise , cela me donne l'air de reflechir "
besoin de respirer ?
-Il vit seul :ses parents étant professionnellement très occupés et semble -t'il assez peu conscients du
retentissement social de ce  handicap chez leur fils mais l' ont toujours encouragé voir leur médecin
généraliste
-pas d'amie actuellement depuis une rupture "sans trop de heurts " dit-il
- un soeur dont il est proche, qui poursuit actuellement une école de magistrature au loin mais contacts
téléphoniques réguliers sans confidences sur son état : elle sait seulement son goût pour l'isolement .....
- au total pas de pathologie marquante chez cette famille où l'envie de " réussir socialement " est très
présente semble -t'il
Aucun conseil thérapeutique n'est donné avant la première séance sinon de poursuivre Paroxétine en
cours ( 40 mg / jour )
première séance
en face à face , lui dans un fauteuil , le thérapeute sur son tabouret habituel
-induction rapide : à peine 15 minutes
en le détachant des bruits du présent- et de son présent -
en l'amenant svers un paysage qu'il aime -un prè au bord d'une rivière -
détente et éloignement rapide marqués par les habituels signes physiques obsevables sans chercher
quelques modifications d'attitude particulières
" alors maintenant je vais donner quelques coups de projecteur sur votre parcours en partant de votre travail
actuel "
questions et répnses brèves s'enchainent , au rythme de l'enchainement de son propre temps
" maintenant , au détour d'un moment de votre vie vous allez peut etre retrouver une situtation qui vous a
été pénible et si tel est le cas vous clignez des yeux ou tel autre mouvement qu'il vous conviendra "
-peut etre à la maison ?
dénégation de la tête
-peut etre au cours de sports ou sorties ?
dénégation de la tête
-peut etre à l'école ?
affirmation par clignement des yeux
-dans la cour ?, au stade ?
dénegation
-àlors en classe ?
affirmation par simple hochement de tête
" je crois maintenant que - dans l'état hors de ce temps présent , dans l'etat de légereté où vous etes , vous
pouvez peut etre ramener le passé soit en silence soit en racontant maintenant ou plus tard ce que
vous voulez ou vous pouvez dire "
hochement de tête approbatif
"pouvez vous ou voulez vous raconter maintenant la scène telle qu'il vous parait l'avoir vécu , ressenti ?"
légère crispation du visage , les mains s'accrochent aux bras du fauteuil.
"alors dès maintenant , quand vous voulez , vous pouvez retourner dans cette salle de classe"
et il raconte, les yeux alternativement ouvert et clos mais manifestement loin du praticien hypnotiseur
l'enregistrement audio video montrait bien les hésitations dans la voix , les silences , les modifications de
position etc puis progressivement - au fur et à mesure de son " deplacement " dans le temps , la lente "
réappropriation " de l'histoire en même temps qu'il se cale dans le fauteuil
en résumé
Pierre est à une réunion de sa chorale . le chef de chant les a convoqués pour une reprise en main ferme et
précise depuis une série de ratés
Pierre est au milieu de ses condisciples , brusquement il est saisi de douleurs abdominales et d'une violente
et urgente envie de déféquer: il demande l'autorisation de sortir
le chef de chant , irrité et tout à son discours , lui ordonne de tenir jusqu'à la fin de ses exhortations
Pierre n'ose transgresser cet interdit , et involontairement se vide sous lui
stupeur de ses camarades qui s'ecartent vite et viennent les moqueries ,
Pierre est alors sommé - un peu tard - de sortir : accablé de sarcasmes , la honte au coeur , le
rouge au front et la puanteur en et autour de lui ,il s'enfuit se " nettoyer " courbé sous le poids de sa
" faute "
il n'est pas rentré " lavé "
Les moqueries dureront plusieurs jours , un surnom lui restera un certain temps , et la honte restera
Pierre en vient à faire une descrition très précise de la salle de classe , de quelques uns de ses camarades les
plus moqeurs et des quolibets les plus bas , de ce surnom dégradant ,du caporalisme du chef de chant
, de son sentiment de honte et de culpabilité " j'aurai dû prendre mes précautions "
de son propre dénigrement de soi qui le victimise ,le culpabilise , le réduit à se mettre
socialement àl'écart - d'où panique et fuite
je conclus la séance
"et maintenant nous revenons près de cette rivière qui vient de s'eclaircir , dont les eaux claires coulent
desormais- apaisées - le long de ce prè où vous aimez vous promener " et après le renforcement habituel de
la metaphore , Pierre revient içi et maintenant, le visage apaisé
Pierre s'étend maintenant - avec ses mots - sur cet épisode qu'il a caché à ses parents , soeur incluse
bien sûr petit à petit tout ceci s'est donc estompé : il reprends sa place dans la chorale et son rang de bon
elève
" mais j'ai gardé comme une mauvaise cicatrice " bien que longtemps indolore
insidieusement elle s'agrandit et le dévore de l'intérieur
et bien sûr vient la culpabilité , le manque de confiance et d'estime de soi qui perdurera - d'abord latent -
puis il débordera dans les crises de panique de cette phobie sociale
il avait quinze ans environ à l'époque , un âge où les sphincters ,ne sont pas plus matures que les
camarades, d'autant que le chef de chorale ne fera rien pour venir à son secours par les quelques paroles
banales qui auraient pu le réconforter , par l'arret des moqueries de ses camarades qu'il aurait du faire
taire
Pierre est manifestement détendu et heureux d'avoir pu - avec les mots crus qu'il a pu trouver -
retrouver les images dans les details de cette scène où - plus que la débacle intestinale ,
les moqueries , la puanteur - la honte de soi l'avait submergé"
on voit bien l'engrenage
HYPNOSE JEU VIRTUEL,
EXPRESSION CORPORELLE :
LE CAS DE PIERRE
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