à Paris , quelque part un Mur - Mai 1968
le traumatisme parait certes minime mais fortement dévalorisant à cet age:
- la non transgression d'un interdit arbitraire
-l'enfermement dans un environnement hostile
- la fuite dans la honte et la culpabilité
-la perte d'estime et de confiance en soi
- et désormais la crainte de l'environnement devenu hostile
- " c'est bien d'avoir pu sortir de l'ombre cet épisode , ce serait mieux d'arriver à recomposer
cette scène dans le contexte qui aurait etre celui de cet événement "
"la prochaine séance , sous hypnose , peut etre pourrez vous reconstituer cet épisode tel qu'il aurait du se
dérouler mais avec le regard et l'objectivité de l'adulte que vous étes maintenant "
"et les quinze jours qui viennent vous pourriez utiliser par exemple un de vos jeux de stratégie - même les
plus violents - pour vous entrainer à dominer la situation : en effaçant un par un les adversaires comme les
images intrusives mais aussi en vous mettant en situation de maitriser tel ou tel scénario que vous
substiturez aux éléments du jeu de telle façon que vous arriviez à devenir maitre du déroulement "
telle fut le travail post hypnotique suggéré
L'utilisation de jeux de simulation - en TCC- est maintenant chose courante au moins aux USA et si cela
peut paraitre assez inhabituel en Hypnose ,
il s'agit d'abord d'une application posthypnotique avant d''en devenir une pratique
intégrée au même titre que la métaphore
le jeu virtuel - aussi violent soit-il - est évidemment à manier avec précaution mais si les risques de
déréalisation de la vie ordinaire et d'addictions sont bien réels quoique encore minimes en France ( +-3%)
, dans un cadre thérapeutique bien encadré il peut etre fort utile, surtout - contrairement à ce cas - pratiqué à
deux : praticien et patient face à l'ecran
car dans le jeu , on introduit facilement une dissociation virtuelle qui se superpose
à la dissociation originelle , bien réelle , et va pouvoir l'effacer
on peut reprocher à certains jeux leur violence en oubliant que cette violence n'est qu'un reflet
condensé et quelquefois caricatural de la violence où baigne la société , violence d'ailleurs diffusée au
quotidien par les supports médias les plus courants
le principe est simple : par imitation des séquences du jeu on arrive à substituer aux images violentes
une violence - virtuelle - destinée à effacer par les mêmes mécanismes les images traumatisantes comme
on efface par exemple un " ennemi " , comme on dépasse aussi un autre véhicule sur un circuit etc
ce ceci peut se faire seul ou en binôme avec le thérapeute - cas encore trop anécdotique en France -
et là on voit bien que cette fascination entraine le patient dans une " transe " fort hypnotique où adresse ,
intelligence de la situation , habileté sont exploitées .....
et si le praticien participe , on entre certainement dans cette " folie à deux " ( ian Hawcking ) si peu
explorée en fait dans l'étude de la transe hypnotique ....
également par replay , rembobinage d'une scène , on peut arriver à effacer la ou les sequences originelles
au même titre qu'une electrode enfoncée dans une aire de l'hypothalamus ventral peut
effacer un souvenir traumatisant
" le cercle que j'imagine donne une impulsion tout aussi nette quoique plus faible que
le cercle que je perçois "
en rapportant cette citation de Chevreul , pierre Janet eclaire l'apport futur du virtuel
et de ses applications , içi le jeu .
Il serait donc dommage de se priver de cette possibilité qu'offre le monde virtuel , en insistant sur
la necessaire ethique
Car le monde virtuel va devenir de plus en plus présent - non seulement dans les TCC pures mais en
Hypnose , se substituant ou faisant suite à la la Métaphore Verbale , non Verbale elle même dérivées de la
gestuelle primitive : on retombe sur un mécanisme sans doute originel de l'hypnose ,
De l'imitation suscitée par la métaphore, le jeu , l'attitude du praticien etc on va pouvoir tirer lés éléments
d'apprentissage qui vont permettre de se réassocier et selon l'heureuse expression de thierry Melchior
" créer le réel "
retrouver l' homme fondamental ou s'inventer un pays natal ?
.
et pour revenir à l'anedote de cette thérapie ,
on ajoute :
- Jeux : 45 minutes maximales par séance - deux séances par semaine
Il est en effet important de limiter dans le temps cette " exposition " et que le patient reflechisse ensuite
sur la conduite des séances suivantes , les modifications à apporter etc car le jeu est une sorte de QCM
où parmi les réponses possibles ,une seule pourra etre valable
- Poursuite de la Paroxetine à 20 mg et mailer en cas de problèmes
en précisant que parfois - même si la séance est apaisante - il peut se produire un rebond
décrit comme libérateur
et c'est effectivement ce qui se passa le lendemain
deux crises de panique toujours dans les mêmes conditions : lieu renfermé , difficultés à sortir : il etait en
réunion de projets: Il eprouve les sensations neurovégétatives habituelles , moins fortes ,mais il a été obligé
de sortir la première fois " en pretextant un besoin urgent "
cette fois , il l’a dit .
je reponds par mail : Paroxetine et jeux
quinze jours après vient le temps dela deuxième seance :.la reviviscene
mais d'abord " défusing " de la quinzaine
dès le deuxième jour il se sent mieux , capable de relativiser , d' évoquer de façon plus cool cette scène
traumatisante . Ce créateur de jeux va utiliser un jeu de violences urbaines :
-:il s'efforce d'effacer chaque " ennemi " qu'il débusque et c'est un peu de la dimension hostile
de sa défaillance d'alors qui s'estompe avec en corollaire un sentiment croissant de puissance et de
confiance en soi
mais il a du mal à " tuer "complètement la scène et donc à ne plus eprouver de sentiments de honte et
culpabilité lorsque l'évocation "automatique"- donc involontaire - surgit , intrusive
alors - suivant les conseils - il passe à un autre jeu où il devient " maitre du monde " en créant et recréant à
volonté sa cité idéale
Vient le temps de la deuxième séance
induction semblable à la première , qu'on fait un peu plus longue :
prè et murmure de la rivière -devenue claire - où il se plait à se baigner
repèrage par le praticien du " désarmorçage du présent et du déplacement hors de l'actuel "
c'est à dire la Transe
le terme de déplacement est préféré à à l'habituel " profondeur de la transe " qui souvent induit une
notion passive de pesanteur " non pensante " rappelant trop le somnambulisme des anciens , alors qu'au
delà du détachement du présent - dont rien ne préjuge du sens directionnel -il se produit un vrai
travaild'exploration non réductible à la" vision de l'interieur "des somnambuliques, sujets d'experience du
marquis de Puisegur, mais travail du sujet orienté vers
1) la découverte de la perception du déraillement originel de la pathologie
2) avec en corollaire et complément la recherche active, grace à la néodissociation secondaire par le jeu ,
d'axes de réassociation necessaire au rebond - la fameuse résilience -
Si profondeur il y a , ce n'est pas la plongée dans les abimes de la pensée , détachant le
patient du thérapeute pour le laisser dériver au grè d'on ne sait quelles désagrégations
" sauvages " , mais c'est seulement dans le cadre délimité du champ photographique ,
cinématographique où chaque point - du trouble initial à la " solution " possible - reste
net autant pour le patient que pour le thérapeute car chacun d'eux doit rester lier dans
cette perception commune , dans cet espace/temps où peut etre s'ebauchera la sortie de
" l'etat sauvage " des enchainements automatiques - et restrictifs - du trouble primitif....
Là encore , on voir le rôle capital du lien thérapeute/patient qui ne doit pas se perdre dans les abysses
d'une hypnose prétendue " profonde " présentée à tort comme plus efficace
on peut dire
"l'observateur caché devient aussi observateur avisé " c'est à dire outre l'abandon du présent et
des loques qui l'encombrent , le sujet , retrouve - dans cet etat - la capacité d'une recherche positive de
réequilibrage dans laquelle il s'implique activement sous le "pont " du thérapeute dans un état où le sujet se
retrouve en situation - et structure - du " regard éloigné " de Levi-Strauss
et cet observateur là n'est pas " le secondary self " au sens de Janet , c'est à dire un fragment épars
d'une personnalité disjointe , multiple , désagrégée , mais bien une unité pensante , de l'origine du
trouble à la perception de la Solution , au delà , hors de la dimension du retrécissement
pathologique qu'entraine la perturbation initiale et qui contraint le sujet à répéter les conduites
d'echec qui signent cette phobie
le praticien - aux divers signes idéomoteurs notés - sait que le sujet est désormais entré dans cet etat
de " perception élargie " qu'est la transe
- " vous connaissez bien désormais la scène qui a declenché - à votre avis - vos maux actuels - et
maintenant dans la situation qui est la vôtre , avec le regard que désormais vous posez sur cette scène du
passé , vous allez pouvoir, à votre guise , la reconstituer telle que normalement elle aurait du se dérouler
sans entrainer les consequences facheuses que vous subissez et à l'exemple des jeux que vous créez ,
vous pouvez si vous le désirez en faire un replay ou une scène de film que vous réembobinerez
et ce jeu , ce montage se substuera à l'épisode du passé
vous pouvez le faire maintenant en silence , decrire votre perception ou bien attendre la fin de la séance "
- leger mouvement de la main
- silence pendant dix minutes environ
- ébauche de sourire
" et maintenant je pense que vous avez changé le DVD , substitué cette nouvelle bobine à l'ancienne , vous
allez revenir dans le temps résent et si vous le désirez raconter la scène telle que vous l'avez reconstitué
avec votre regard de maintenant ou bien la garder pour vous et la repasser à votre grè , comme un jeu
qu'on reprends
retour habituel par la rivière et le prè
Pierre ": j'ai revu la salle , la scène et je l'ai modifié comme je le fais avec mon logiciel de retouche
en fait j'ai réecrit le scénario et rien de ce qui s'est passé réellement ne se trouve dans cette nouvelle ecriture
je suis sorti avant la debacle , j'ai repris ma place et j'ai placé une scène de chant choral que j'aime dans
une salle totalement rénovée sous les applaudissement de l'assistance
j'en ai tiré une grande satisfaction "
donc
-disparition de l'enfermement
-effacement du désastre intestinal
- applaudissements au lieu de moqueries
- réapparition de l'estime et confiance en soi
la reviviscence n'est pas la relecture mot à mot , detail par détail de la séquence du passé mais littéralement
la " renaissance à la vie " c'est à dire içi la reconstitution par le sujet de ce qui aurait dû normalement se
passer à la lumière de son jugement présent , en fonction de ce qui'aurait du etre le déroulement le plus
adéquat dans le passé
elle fait suite à la réminiscence à laquelle elle s'articule
et la reminiscence n'est donc pas non plus "l'ombre d'un souvenir " - qu'il soit flottant , incertain ,
involontaire ( Ste Beuve ) mais elle est bien Platonicienne : la connaissance précise -non içi des idées -
mais des faits
cette (re)connaissance - est un invariant de la dynamique de la renaissance
l'hypnotiseur , dans cet entre-deux , a un rôle extérieur : il permet de franchir le guè du présent ,
d'atteindre la perception élargie necessaire à cette connaissance : à partir de ce moment , le sujet jette les
rushes intrusifs et remonte le film dans l'optique d'une réassociation ,comme il peut effacer les intrus d'un
clic de souris
Puisqu'il est victime d'une dissociation primitive' Il va pouvoir l' effacer en s'aidant d'une nouvelle
dissociation dont il rassemble et structure les éléments "guerisseurs "
l'hypnotiseur a également un rôle intérieur , peu exploré , au même titre que l'observateur qui modifie
la chose observée....
Le sujet -tout comme le praticien - devient l'explorateur , l'ethnologue de cette histoire
qui ne se filera , ne se montera que par la double action patient /thérapeute liés vers la
finalité
on est plus près de Lévi-Strauss que de Lacan
le jeu pratiqué içi comme une ressource de l'hypnose a donc virtuellement une double action sur le patient :
- effet premier : dissolution : pouvoir effacer un adversaire , dépasser un concurrent , etc c'est aussi
pouvoir effacer les causes declenchantes du trouble
- effet second : reconstruction : le jeu - la simulation alternative de situations réelles - permet de remettre
en route la capacité réactive émotionnelle préalable à l'action et de pouvoir transposer dans le réel la
solution trouvée grace à l'interactivité du jeu , dans un monde virtuel qui permet de " créer le réel "
et cela bien sûr dans l'espace/temps de la transe que provoque le jeu comme tout autre technique où
l' émotion n'est pas seulement un " feeling "un ressenti au sens de Ledoux mais c'est aussi -au sens des
Damasio un " shock " , un démarreur de cette réaction :
Feeling contre Shock ou mieux Feeling ET Shock : " l'erreur de Descartes " est effacée .....
parmi les réponses possibles que propose le jeu , le patient peut trouver celle qui lui permettra s'actionner
et de retrouver un réel possible et compatible
c'est à dire la Solution à son problème et et le retour à une cohérence au delà de la dissociation originelle
à son trouble ( au sens de Janet )
le Jeu comme Metaphore
et on voit les multiples possibilités que le virtuel offe à l'hypnose ,aux autres thérapies brèves
le virtuel s'inscrit donc dans le continuum des pratiques qui de la magie initiale , aux
aimants , à la métaphore constituent des ressources possibles à la thérapie par
l'hypnose et les autres thérapies brèves
- la Paroxetine est poursuivie à 20 mg pour trois semaines
- continuer jeux : même temps même rythme que précédent
-tenir au courant
-revenir dans 4 semaines
-Il a arrété la Paroxetine au bout de dix jours
-disparition des signes de panique ,il peut assister à des réunions publiques - professionnelles et privéees-
sans ressentir le besoin de ses habituelles béquilles psychiques ( présence amicale )
ce qui n'est pas toujours évident car elles sont souvent tellement ritualiséees qu'il est aussi difficile de s'en
défaire que Gassner de se débarasser de ses reliques .....-
Il décrit cependant une certaine répugnance- - sans manifestations somatopsychiques- à se lancer dans
l'arène, mais une fois dans l'action " ça va "
Il y eu plusieurs entretiens en face à face , des mails réguliers mais plus de séances d'hypnose stricto sensu
cependant devant la persistance de cette " répugnance " à entrer dans l'action,
on lui propose de poursuivre par de l'expression corporelle
- theatre : il a une voix qu'il sait très bien placer
- Tai-chi-chuan pratiqué dans sa vallée hight tech
/il s'inscrit à un theatre amateur:: on indique au directeur sa problèmatique
/ il s'inscrit aux séances matinales de tai chi
et là au bout de quelques semaines tant sous l'effet des répetitions des petites saynettes ,de l'insertion dans
un groupe d'expression avec tout ce que cela présuppose de contacts , d'harmonisation , de réparties etc
que de l'effet de l'art martial qu'est avant tout le tai-chi-chuan , " boxe contre l'ombre " on assiste à la
fin d'une métamorphose deja annoncée par l'hypnose
theatre et tai -chi- chuan parachèvent le chemin de la la Solution
au delà de la dimension " Mind/body " c'est à dire de la neuropsychoimmunologie, il y
a donc une dimension sociale ,complément indispensable sans oublier l'aspect
pharmacologique souvent nécessaire
une telle approche ne peut etre donc etre que multidisciplinaire et coordonnée
c'est en fait le principe de la " médecine integrative " nord américaine
on lui donne l'enregistrement audio visuel qu'il efface
Bien sûr cette description clinique laisse de côté les hésitations , la richesse des séances d'hypnose et
des entretiens - plus ou moins "hypnotiques " en face à face où beaucoup est dit , analysé , corrigé
elle laisse de côté l'énorme travail de l'expression corporelle , les difficultés rencontrées , surmontées
ceci pour ne garder que le schéma de la réassociation structurale
mais chaque thérapeute pourra y retrouver quelques facettes de son art
Environ deux ans après le debut il dit se sentir bien : au cours d'une représentation théatrale , il a rencontre
une compagne , sort , va aux réunions , mène une vie sociale sans problèmes n' hésite pas à s'affirmer ,
prends de plus en plus de responsabiltés professionnelles
Il ne prends plus d'antidepresseur mais sent toujours au fond de lui une certaine insécurité qui ne le
bloque pas mais qui témoigne sans doute d'un fonds anxieux généralisé ( TAG) avec des fluctuances
rappelant un mode bipolaire de la depression
on apprends incidemment que tant son père que sa mère - toujours hyperoccupés - souffrent de colite
diverticulaire
Pour l'instant wait and see et quelques mails annuels mais l'attention reste vigilante car une phobie sociale est souvent la marque d'une fragilité psychique - latente chez ce patient -
auquelle il faudra etre attentif et ceci pour longtemps sans doute
en résumé deux abords ont eté utiliséees
/ la reminiscence /reviviscence sous hypnose ,
rapide mais nécessaire pour eclairer le champ du sujet sans se perdre dans les méandres d'une analyse
qui içi ne s'imposait pas et dont le patiernt n'etait pas demandeur
/ une therapie plus spècifiquement orientée vers la solution : l'expression corporelle:
-theatre , tai chi- qui ont permis de maitriser et de résoudre les tensions du sujet et ses appréhensions
et de le remettre dans le circuit d'une vie sociale
cette" exhumation " des strates de l'individu , cette projection en avant sont une invariance de la dynamique
de la transformation préalable à la réassociation du sujet
Levi strauss nous fait trouver Mesmer à travers Lacan et le Freudisme
lien vers Hypnose Metaphore Steinbeck comme Passeur
NICE LE 01/05/2008