Postface , Nice Mars 97
aldev
lemoyne de vernon " hypnose et homoeopathie " mars 1997
Alain Lemoyne de Vernon
Docteur en Médecine
06000 Nice Fr
devernon06@gmail.com
Les Américains ont retrouvé la réalité  de  cette imagination sous le substrat organique  du  cerveau biologique organisé en réseau comme les chemins de la pensée et cette fabulation est la base de tous mouvements de l'esprit et son moteur .Les Passions de l' âme rejoignent l'Univers foisonnant de Paracelse avec ou sans la mécanique de Descartes .
Hahnemann le savait le premier, qui le fabula au long de cures où l'or le dispute avec le cuivre : melanie d'Hervilly resta de longs mois à Cöthen , elle ne fût pas seule et la correspondance d'Hahnemann nous apprend sa passion du répertoire , le minutieux travail du détail sans cesse reprisé , les rites indéfiniment renouvelés de la recherche quotidienne du médicament , la magie pointilliste de l'administration , la foi partagée de la force dynamique  mais aussi les reproches amers du pasteur Jacobi et les plaintes répétées de patients désargentés , aussi proprement saignés que les patients de Broussais.
Il faudra attendre Freud pour dévérouiller le Patient, ailleurs que dans le Baquet.
Il sût cependant avec patience couler les fièvres du Patient dans le moule du Médicament et réussit d'aussi belles palliations qu'aujourd'hui.
Comme Monsieur Jourdain, il fût un grand analysant. Le Remède prescrit, suspendu , subtilement distillé et divisé , est la lampe quotidienne de ce resurgissement du patient misère après misére éclairé. La pratique journalière d' Hahnemann replace le remède dans une autre dimension et le sort de cette"expérimentation ", confidence de la substance , fruit du temps qu' il dépasse sinon depuis lontemps il serait oublié dans la magie quotidienne de toutes les chimies actuelles.
Dans les maux de ce temps , Mesmer et Hahnemann sont à employer avec autant de discernement que Freud et Nobel réunis : la violence de l'image sinon du granule, la violence de la vibration sinon de la transe , le pouvoir enfin de l'imaginaire et des mots peuvent couvrir la déflagration de la chimie.Le thérapeute peut attribuer à son art un phénoméne - la guérison - où il est indifférent .Par la " racine rêveuse " ( Bachelard ) des mots , des images , le patient peut mettre en scéne son désir et découvrir, mimer ce qu'il a déja trouvé avec ou sans canapé , avec ou sans médicament dynamisé. Si les mécanismes de l'âme sont immuables , les expressions sont mutables et le Remède sans cesse Inventé .
cette recherche obsessionnelle de la correspondance pesée à l'aune de l'instant, d'une " expérience " qui n'est que le reflet d'une époque évanouie et non plus la démarche d'une science actuelle; ce nostalgique travers est source de malentendus ,il oblitère l'oeuvre des successeurs calquée maladroitement sur les progrès de la médecine de l'Évidence , avec le désir maniaque de l'enfermer , de la réduire au mythe de l' Expérimentation Première à jamais figée.
 
Mesmer pourtant magnifique reste frustre d'expression .Il embrase cependant le XIXème siècle , le ressort enflamme tous les discours , et rejoint l'universalité de l'expression de la Pensée . Au contraire du Médicament , prisonnier de sa propre Idée , de sa Technique , La Relation court sous toutes Thérapeutiques .Seule la théorisation subit quelques avatars . L'Art se transforme maintenant en pratiques qui se banalisent dans des techniques anônnées où la métaphore n'est que la caricature de la passion en marche qui se résout trop souvent en techniques parcellisées , balbutiements de cette Pensée qu'on ne retrouve magistrale que dans les contes et les oeuvres de poètes , de romanciers et de philosophes qui puissamment la portent ,
.Seuls quelques auteurs venus d'ailleurs , Chertock , Stengers , Roustang et d'autres passionnés décortiquent ce déplacement à l'intersection d'autres courants et le remettent dans le flux de la vie
Peu de médecins pratiquent en fait l'hypnose qui pourtant plus que le médicament puise dans le quotidien la force de son action : son nom sinon son origine est trouble et trompeur , sa médicalisation aussi.L'Eveil pourtant chasse le Sommeil de l'esprit . On l'imagine plus sur divan que sous la blouse et le sthétoscope . Il y a confusion entre Médecine et Guérison , soulagement et apaisement et tel qui prodigue l'un n'est pas forcément identifié à l'autre car les magies commes les croyances apparaissent différentes .Le Médecin lui même on l'a vu, à du mal à endosser les habits du " mage " , à en donner le reflet alors que le ressort court sous le discours et les patients eux mêmes ont du mal à le rechercher sous l'uniforme gris du chimiste . Il est en fait aussi facile , avec un peu d'expérience , un peu de l'art de rebouter corps et esprit , de manier la transe que d'ausculter , palper tout au moins pour ceux qui ont de l'oreille.et du toucher ,et un peu de l'art de Prescrire
.Le malade de lui même va plus volontiers chercher le cachet chez le médecin et la consolation chez le guérisseur . Seule la magie de l'énoncé compte içi, et cette magie , le médecin l'a oublié dans la manipulation de banales formules , plus ou moins bien appliquées .Les modes s'imposent , le Médecin a quitté " l'Image et la Parole " pour se réfugier dans le béton du Médicament ; qu'il soit brut ou travaillé , il s'interpose et les esprits désarçonnés se réfugient dans les anciens subterfuges dont Mesmer a peu à peu abandonné la vanité. Le praticien évite désormais le contact direct et, comme le sourcier, avance derrière sa baguette de coudrier , symbole et transfert du pouvoir abandonné ou médié .Il est difficile maintenant de voir sans spéculum comme il est difficile d' entendre en écoutant simplement.
 
Les maux du corps et de l'esprit vont être démenbrés ,classifiés , à chaque code correspondra un bouton qu'il suffira de pousser pour connaitre la nature , le soin ,sinon  le coût . La Normalisation est en marche .
.Koestler a formidablement démonté la logique de ce mécanisme .
 
Acteur de la régression, facteur de la Transmutation, on voit que le rôle de l'homoeopathe peut paraitre, lui aussi tantôt Ambigü et Violent tantôt Patient . Empathique et attentif, il faut les capacités à induire, à accompagner mais aussi à s'extraire de cette double et interactive plongée. Eveilleur et guetteur lucide, il devra éviter toutes les dérives, les pièges de l'analogie trompeuse, de la fallacieuse ressemblance, du fascinant Entrelacement du Questionnement,  Dans le dédale de la matière médicale, le Répertoire devient la lampe de ce Diogène , ou pour fondre l'image et le son, le chant grégorien qui ponctue la prosopée du questionnement dans le dépouillement des feuilles tournées de ce Singulier Motet , hymne Orphique où le chant de l'Espace résonne dans le Sujet , comme la note épelée, la monodie psalmodiée .
Newton aimait ces correspondances
Celui de Kent est non seulement partie intégrante du bureau de l'homoeopathe traditionnel uniciste, support papier, support écran, il est la borne interactive de la Matière Médicale, Référent du Pratiquant.
Le Questionnement est le chemin obligé, le rite par lequel le patient au grand Bal de l' Illusion, sous la conduite du Maitre de Cérémonies, effeuille avec lui, dans un réciproque Mouvement ,les masques  de son Identité
Et Lacan rejoint Boehme dans ce sophianique Miroir, comme Hahnemann rejoint Mesmer.
Cela est vrai pour les maladies aigües et chroniques, qu'il soit long ou bref :
,le Questionnement est l'Art et la Science du Dévoilement du Drapé.
Navette de la trame, de pli en pli, il poursuit le fil de chaîne de la maladie: Rougeole, angine, colite, dépression, " enflure hystérique des jointures " , il est la clé du Motif .
De la passion des Etoffes en Homoeopathie.
Toute la virtuosité réside dans la lecture du tissage,de l'enchainement du fil qui lie l'histoire lice par lice , tout l'art est d'entrer dans le coeur de la trame, et à copier omar Khayyam , " de n'y réduire aucun homme libre en esclavage mais d'en libérer mille esclaves ".
Il est loin d'être neutre par un recueil passif des données du patient mais au contraire il est engagé par la hiérarchisation et la valorisation des manifestations qui permet de retenir " le minimum de symptômes de valeur maximale " dit Sir John Weir , d'où le rôle éminement actif et subjectif du praticien qui rencontre l'activité et la subjectivité du patient et du heurt de cette double et interactive volonté, de ces deux résistances confrontées, de ce Serrement de mains et de pensées, dans le cadre de la doctrine et de la méthode, sortira peut être la " guérison " au même titre que dans tout autre thérapie, avant la réalité chimique du médicament .
Du Questionnement comme Remède. ( Hahnemann quelque part l'a écrit ).
Le répertoire va aider le praticien dans sa recherche des quatre groupes de symptômes : les plus frappants, les plus originaux, les plus rares, les plus personnels. Il va parcourir - et le patient avec lui - les sept phases de cette quête initiatique avant de reconstituer par la Comparaison la sémantique du médicament aux trois degrés du Répertoire.
Des Planétes et des Métaux .
Il est un fabuleux Index de Lévitation. Habilement tendu, patient et sujet atteignent rapidement le point de fusion. ( et la Combustion ? )
Sous le Rite du Questionnement, la Transe Partagée .
On retrouve les modes d'inductions, le même état sinon léthargique et cataleptique, tout au moins " Somnanbulique ".
La Grande Hypnose n'est pas forcément où on l'attend .
Fascination potentielle par l'étrange savoir de l'homoeopathe, fascination par le va et vient permanent du praticien au sujet , au livre, à l'écran, des questions posées aux notes couchées sur le papier : il s'établit là déja un lien, une première étape dans l'induction où le patient entre dans ce mouvement incessant et va se détacher du moment présent par le Répertoire conjointement feuilleté , par l'Alphabet ensemble épelé , dans ce lent balancement du temps suspendu , dans les longues déchirures de l'espace éclaté , recherche Proustienne du Remède attendu , enfin reconnu..
Distorsion accentuée par la litanie souvent monotone - et quelquefois monocorde - des items croisés et par le feu roulant des questions déroutantes ( quoi apparemment de plus déconcertant que de demander à quelqu'un qui vient pour des trous de mémoire, ce qu'il éprouve à la vue de chiffons propres ), il va balayer la vitre de ses sensations et acquérir une autre perception de ses émotions .
Confusion par leur caractère saugrenu, décalé, un peu irréel ou complétement Provoquant pour le non-initié ( par exemple demander au même ce qu'il ressent devant le marc de café ), réinducteur pour l'initié.
Suggestion subtilement présentée par le mode de questionnement en évitant le style direct du type " aimez vous  ? " pour se placer sur un mode indirect " comment ressentez vous, qu ' éprouvez vous ? "Le patient a l'illusion du choix de la réponse et cette apparente liberté sous la Discipline du Répertoire , ce plaisir à se décrire , à rechercher désirs et aversions , va relâcher sa vigilance car rivé aux questions , il va Perlaborer les Réponses dans un état différent, les exprimer à un autre niveau de concience, et sur un ton différent .
 
Modifications qui se voient rapidement aux changements de position sur le fauteuil, au relâchement musculaire, au changement du rythme respiratoire, à la mobilité réduite aux mouvements oculaires qui suivent le va et vient des pages tournées, des écrans cliqués , aux mouvements involontaires de déglutition : le patient avale la question avant de s'y digérer , avant de se quitter.
.
Dissociation souvent métaphorique du patient délocalisé à un autre niveau, dans une autre structure, il se dissout dans le "Temps qui Passe et le Temps qu'il Fait " et ce qui lui parait lointain devient familier comme  plus haut le détail de cette étrange impulsion qui le pousse à s'égorger.
 
" Débarqué " il quitte le village Mac Luhan pour retrouver le Clan, il cherche sa filiation et ses questions au delà des Alliances ( résistances ) dénouées dans le rituel du cheminement , peut être dans l'Ultime Interrogation voit-il les braises du Camp , et dans le Répertoire le Code de son Alphabet.
 
Les questions focalisent son attention , en se réduisant sur elles il ouvre son champ de conscience, elles illuminent les parcelles oubliées du champ intérieur, comme les Grottes Ornées se dévoilent sous le regard de l'Inventeur, et l'inconscient libéré pourra retrouver des sons, des sensations, des émotions qui effacent l'état actuel, restaurent l'état premier , Nouvelle Harmonique dont il réecrit la musique .
Les questions deviennent les molécules, les élements primitifs, les acides nucléiques que le patient va prendre, renvoyer, qu'il arrange pour refaire l'Hélice de sa propre histoire, d'après ce qu'il en sait, telle qu'il la perçoit, le repertoire est le lexique du questionneur où il va chercher le radical élémentaire, les locutions, retrouver les accords grammaticaux qui lui permettront de lire le patient qui à son tour va écouter dans le praticien l'histoire et le tumulte de ses Questions.
L'ADN Silencieux devient Lumineux .
Le questionnement est interactif et fait rebondir les deux partenaires, il n'est pas linéaire, il est darwinien, une réponse devient un lien, une rupture, un saut dans une autre perspective qui engendrera d'autres questions, d'autres réponses à peine posées et déja reformulées.
Du Chaos au Tao .
Le patient réarrange le questionnement et l'enquêteur qui à son tour devient " hypnotisé ". Il entre lui aussi dans le Baquet ; le Patient devient Valet Toucheur , de cette commune agitation pourra sortir l'écheveau dénoué, l'énigme résolue de la tâche de sang, de la marque du couteau qui l'obsède jusqu'au suicide que le chiffon comme le papier ( d'Alumine ) enlévera par la lucidité recouvrée sous le Feu des questions, tout comme disparaît avec la parole de Delboeuf le semblable mal renaissant .
Comme dans les Lettres à L'Inconnue surgit des feuilles lues cet autre Inconnu, impénitent bourdon caméléon , qui va , vient , de l'un à l'autre, ramasse sans qu'il en prenne garde les phrases éparses, et le Patient tendu en Lévitation sur l'Interrogation ( re ) vit l' histoire enfin achevée .Il se Réassocie .
 
Dans cette narration de Temps le Questionnement est non seulement ponctuation des brisures de symétrie qui de sinuosité en contiguïté permettent de reconstituer l'image primitive dont le symptôme est le reflet , il est aussi Conte, lacanienne Danse des Épinoches , mais aussi boucle active, réseau de Jerne de l'homoeopathie, étrange Métamagie que ne renierait pas Hofstadter.
Le Questionnement est curateur d'états où le Remède est Indifférent .
Il remet le sujet dans le même état que l'état de mal initial.
A partir de là tout est possible : Delboeuf , Hahnemann , les Autres aussi.
Il est bien le Premier Chengyu : " Ouvrir la Porte et Voir la Montagne ".
Li Pei en Homeopathie lui aussi ?
On retrouve là quelques conditions et quelques états de la Transe : attente, croyance, fascination, crédivité, confusion, distorsion, régression par la relation active émotionnelle, suggestion récursive, simulation inconsciente ( Bergson ) aussi inventive que le Fluide . Le jeu des questions et des réponses est un Jeu de Séduction qui à lui seul déclenche un processus de reconstruction virtuelle sinon structurelle, le processus dynamique de guérison qui peut se satisfaire ou se prolonger dans l'Epectase du Frottement Réciproque : Le Remède, guérison par consentement mutuel , enjambe la Psore et retrouve l'État d'Avant, l'Eden perdu ( de Kent)
 
Et pour boucler cette Histoire sans fin , à défaut de la conclure, voici -le remède Furtif , dépouillé de sa Substance, déshabillé de sa Chimie , Masque et Couronnement du Questionnement.
La Lecture de cet Objet Unique est loin d'être Finie, et permet une Envolée hors du carcan où trop souvent encore il est restreint , qui trop fréquemment le contraint.
Il ne se contente pas d'être un Lieu transitionnel et/ou transactionnel , simple modem des attentes du patient et des croyances du praticien , mais il absorbe et traduit le Mal enfin cerné , nommé , ethérique transfert du Baquet où bouillonnent encore Paracelse et Mesmer , attracteur etrange et objet fétiche. Symbole dual du Mal et de la Guérison il rejoint dans sa Présentation le Paracelsien Mouvement de l'Harmonie Universelle. Ornement hyperbolique ( Caillois ) d'une nouvelle superstition vidée de toute Libido , il est le Parachévement d'un Théatre où le décor s'anime et devient moteur, acteur et spectateur. Le remède est l' Ange qui volète entre la scène, la salle ,et la pièce dont il assure la Représentation. Médium enfin il exerce de façon aléatoire un pouvoir d'exorcisme bien au delà de la présence ou de l'illusion chimique , par le parti toujours pris de le rendre Infalsifiable ( Popper ) jusqu'à la caricature que le Vrai peut être - en détournant Hégel - un moment du Faux et la Magie devenir Substancielle , comme le Joint devient Essentiel . Par Sophistification adverse , il risque cependant de se frelater et de devenir un ironique et dérisoire objet de jeu , pathomimie ou pantomine qui travestit l'image et soustrait le Réel - au lieu de le transcender - pour en devenir la réalité virtuelle , le Trompe -l'oeil , charme désuet décadent et toujour obsédant du leurre , mythe et mystification des sens ( Baudrillard ).
 
Poudre de Sympathie, le Remède Investit le malade qui se Déplie ( comme le chevalier Digby ? )
 
Hahnemann a tout simplement " imagé "la guérison sur le granule qui va la véhiculer, par Contact , par Inhalation, sinon par Olfaction . Plus tard et ailleurs Bourru et Burot seront moins heureux dans leurs tentatives de guérir à distance .
Ils ignoraient l'Empreinte et les Phéromones , Hahnemann savait comme Mesmer les Ecrouelles , le parfum de la Main , le pouvoir de toute Royauté.
L'invention d'Hahnemann réside simplement dans ce tour d'esprit qu'avec constance il éléve à ce coup de génie : réaccorder les traits de l'image et les points de la réalité comme Mesmer réconcilie illusion et perception pour créer les circonstances et la saveur de la Guérison .
Cette " Magie " reste pérenne car elle répond aux silences de la Raison .
" Privé de chimie " le remède peut initier la guérison de plusieurs façons, en montant l'echelle des modes de suggestions à l'image des modes de suggestibilité et devenir par défaut sinon par excès ( de science , de connaissances ? ) un fascinant instrument de " manipulation " cognitive et comportementale .
Comme l' Outil prolonge et achève l'action de la Pensée .
Il peut être simplement métaphore de Santé comme suggestion originale, comme défi accompli. :
par Fascination : la description des merveilleuses vertus du Soufre, du Sel , du Mercure vous transportent si l'attente croyante est au rendez vous et cette valorisation vous emporte vers la guérison : la rougeole disparaitra comme la marque de la brûlure, C'est l'image amplifiée, projetée , l'éclat de couleurs sur la toile que nous sommes tous peu ou prou, , tatouage retrouvé ou dessiné au détour d'un accroc de la Peau. .
Par Prescription de Tâche : vous prenez tant de granules tant de fois répétés, tant de doses , à tels intervalles.L' abstention thérapeutique, la variation des dynamisations prennent içi toutes leur importance que seuls Hahnemann et les unicistes utilisent vraiment : c'est la mise en place d'une suggestion rémanente : le remède devient clef de Système , C'est le mouvement du calligraphe sur le papier de riz, hypnotisé vous restituez le trait, crisiaque vous l'exprimez
Un degré de plus dans l'échelle de cette " Fantaisie " et par le mime du médicament , par le glissement du moi au portrait , " bloc magique " Vous Entrez dans le Médicament, vous l'exprimez : Vous n' êtes plus le papier de chine qui absorbe l'encre et renvoie le trait herbeux ou sigillaire du Gène Singulier de l'Histoire Enroulée , vous êtes la métaphore du médicament en remède, Métamorphose accomplie, et vous en restituez tous les traits, les mouvements. Vous êtes la Pierre Infernale, le Métal Blanc, le Soufre Végétal , vous en êtes par prescription acceptée la deux centième , la millième, la dix millième puissance exprimée :
vous devenez Trembleurs, Possédés, Convulsionnaires et dans l'arc extatique de la dynamisation vous retrouvez l'accord parfait de la Santé par Polychrestes renvoyé.
Vous êtes " déplacé ", hypnotisé et le remède devient l'image de vos traits, renversante métaphore inversée où le masque du médicament exprime le " moment privilégié " de l'harmonie retrouvée . L'Homoeopathie aime ces Mimes, ces Portraits (Gladwin , Tyler ) et certains au delà de l'icône deviennent Idoles.
Magie du Portrait que Marie Bonaparte aimait.
Le Remède se fond dans le Jeu du Questionneur comme le Fluide dans le miroir  de l' Hypnotiseur, il s' échappe de l'Illusion ( et ) de la Chimie Pure, du dilemne de l'Apparence et de l'Être, de la double entrave du Tout et de Rien, par la Pharmacodynamie Ascendante qui l'expédie, à flux continu , dans le monde magnétique des Médecines Virtuelles rejoindre le Geste et la Parole dans la Corde d' Argent de la Magie Administrée.
Comme quoi il n' y a pas plus d' Homoeopathie que " d' Hypnotisme ".
Delboeuf a écrit ce qu' Hahnemann n' a pas dit .
Semblable et Blessante Aporie .
Nice, Mars 96
Texte protégé par copyright. Reproduction avec l'autorisation de l'auteur
BIBLIOGRAPHIE
Elle ne Figure pas.
pas plus que le Sens .A chacun son choix , sa voie et ses repères, sinon ses béquilles . Mais les passionnés d ' Hahnemann et de Mesmer , de l' Histoire Médicale simplement , par présupposé " lettrés " , habitués sinon amoureux de la Tradition et du Progrès , n'auront aucune peine à (re) trouver les références de ce petit exposé qui leur ne leur est pas nécessairement destiné. Lettre lacanienne , jeu du " compartiment de chemin de fer " que chacun peut quitter en oubliant ce qu'il a pu emporter , rencontrer ....
Seul un " travail " supplémentaire , personnel, - Non Possum dans ce monde de coloriage où seule la simulation parait réelle ? - peut les mettre " en situation " de le comprendre , aux trois degrés du Répertoire , tel qu'il a été écrit , sans se méprendre sur les ( in ) volontaires erreurs et la réelle subjectivité qu'ils vont forcément croiser .
Ultime Pirouette signifiante de l' Évitement d' une fastidieuse Relecture.
L'Organon expose en 291 paragraphes l'Art et le Nombre de la Guérison qui n'est pas Unique . Ce texte est à dessein polémique et hermétique : il paraitra donc illuminé aux Parfaits , amoureux des Sacrements .
En moins de mots et plus de paragraphes ,il est un instinctif hommage à ces deux dérangeants prositu d'une Science trop convenue . Pas plus que quiconque, Hahnemann bien sûr , ne sût Guérir même s'il Inventât une Autre Methode pour Soulager , comme Mesmer nous aurait débarrassé s'il l'avait pût , des reliques du Présent et de nos Maux ....
Au delà de Paracelse - et de Quiconque - il faut oublier l'Histoire et Fermer le Livre ,
Se dépouiller et Partir Nu et Un faire l' Épicier en Abyssinie ,
Marchander , grain par grain , le Sable et le Vent .
Dans le même temps qu'il court infatigable les campagnes pour apprendre et guérir , Paracelse discours de la médecine en dialecte alémanique et preche un Dieu plus près de nos charismatiques assemblées que celles réformistes de Luther qu'il ne suivra pas .Il reste attaché au Mythe Animiste où il puise son Art et sa Foi , la puissance de son Imaginaire et ses déconcertantes Pronostications. Médecin , il veut renforcer l'homme et sa Structure , l'Archeus , étonnante prémonition du système immunitaire, et cherche à empoisonner la maladie indifféremment par le semblable ou le contraire,  querelle vide de sens à ses yeux , comme à ceux de son illustre prédécesseur , Arnaud de Villeneuve , à la croisée de la tradition arabo-hellenique et hebraïque , adepte de la thériaque comme de l'eau d'or , de la distillation de l'eau de rose et de l'éxaltation des vin aromatiques qui firent sa renommée , comme aussi sa prudence à ajuster la force du médicament à l'état du malade et sa dextérité à graduer la substance première .
Paracelse a déja la prémonition tres Bohrienne de la similitude des contraires. Il recherche dans le malade, au delà du symptôme , la substance , entité parasitaire qui se nourrit et mine son hôte , décrite bien avant la connaissance des microbes et virus , autre géniale intuition de ce grand Conteur de Songes , Vagabond des mots et des maux , poète du corps qu'il imaginera bien avant aujourd'hui , bien aussi avant que le jésuite Kircher n'entrevoie le " contagium animatum " sous la plaque de son microscope, bien avant qu'Hahnemann n'en décrive les méfaits sans en connaitre le principe.
Les trous et les eclairs de sa Pensée permettent de s'évader du Système Clos dans lequel Hahnemann s'enferme et sur lequel bute l'Évidence .
Hahnemann sera beaucoup moins exploratoire , sa pratique plus érudite et plus livresque , sa religion et sa philosophie soigneusement convenues ,loin du tumulte de Paracelse .Il le rejettera d'autant plus énergiquement qu'il ne peut s' empécher de mettre ses pas dans les siens en se débarassant toutefois de tout l'attirail qui rend Paracelse si abscons . Un oeil sur Kant , l'autre fixé sagement sur la Religion qu'il n'a garde de mêler à sa pratique ,Il déambulera lui aussi dans l'oratoire fétichiste mais ne Voyagera pas et encore moins que Paracelse ne Protestera :
Hahnemann veut abandonner toutes superstitions ,toutes spéculations théoriques qui dépassent le domaine de la Médecine ,dont il ne garde qu'un principe, la Similitude chère au Docte Angélique ,qu'il va réduire à l'analogie des choses observées , écartant du même coup le " non possum " de l'Aquinate arrivé à l'inachévement de son raisonnement .Il ne voit ni microbe ni virus mais il va donner un outil pour écarter les écailles paracelsiennes , façonner un organon pour tenter de réduire la multiplicité des signes à l'unicité de la Cause et à sa manière fendre l'écorce pour en trouver le noyau ( Bachelard ): le Médicament Un et Dynamisé , symbole flamboyant du Nombre Pythagoricien Réaccordé , que patiemment comme Signac , comme Ozenfant , il va épurer jusqu'au dépouillement extrème de la cinquante millésimale , jusqu' à l'élévation du Trentième Sceau où l'image et son reflet se fondent dans l'aérienne Harmonie retrouvée .
Et pour cela , inlassablement il va remuer le médicament ,et comme le dit plaisamment Bachelard " remettre l'esprit sur les fèces " .
Hahnemann , grand lecteur, très averti des phénoménes de la distillation ,de la chymie du vin ,reflet de la vigne et du raisin , ne pouvait ignorer la longue lignée des Médecins Alchimistes , hermétiques et cabalistiques , ni leurs pratiques "magiques ". Si la chimie est bien fille de l'Alchimie , le Croyant est toujours amoureux de la Chimère ( Bachelard toujours) et les pratiques d'aujourd'hui reproduisent les magies d'hier. Le travail de tobie Nathan illustre ce fait tous les jours . Demarque a eu tort de vouloir l'isoler de la Tradition et de tout ce qu'elle charrie..
Le Mortier d' Hahnemann n'est pas loin du tamis de Paracelse , pas plus que la dynamisation n'est loin de la cohobation et de la buccelation.
Là où réside son génie , c'est d' avoir avancé une methode claire et pratique de compréhension de l'universalité de l'individu., qui aujourd'hui encore n'est pas rendue caduque par l'avancée des sciences pures qu'Hahnemann croyait pratiquer.
Au contraire de la fin misérable de Paracelse , Il meurt à Paris en bourgeois bien établi, iconolâtre enfin adulé et, ironie de l'histoire , Théologien reconnu du Choléra qu'il n'a jamais eû l'occasion de soigner .
Maillon d'une longue série de Scholastiques .
Seule la conviction mégalomaniaque les rassemblent au delà des époques différentes . Du Discours de Paracelse , touffu, bariolé de toutes les magies de l'époque et de sa propre imagination ,obscurci de tous ses aveuglements , mal connu encore , de son écriture automatique , de son étonnante exploration du rêve , de l'imaginaire et de ses pouvoirs , il ne retient qu'une seule Mancie :
L' Élévation du Médicament qu'il mélange à l'Âme et accorde au diapason de l' Art et de la Methode de la Guérison .
Pour Paracelse, Medecin chymiste , l'alchimie du médicament n'est que chimie ordinaire tel qu'on peut la concevoir aujourd'hui : laver le corpus , " tamiser " le principe actif qui signe la substance , catalyser la réaction par la tincture comme il a vu " croître " les métaux dans les mines des Függer et agir les eaux minérales.Bien différents sont les soubresauts de l'âme dont il saisit le mouvement dans les rêves , les passions qu'il se contentera de décrire et d'apaiser avec son merveilleux laudanum au lieu d'en analyser les ressorts , ce qui le condamme lui aussi à rester l'auteur de titres d'une encyclopédie dont d'autres publieront les chapitres.
Pour Hahnemann ,Médecin Mécanicien , l " expérience " tirée des livres et de l'observation , soumise aux critères de l' appréciation définie devient dogme et base de cette nouvelle superstition qui embrasse le Réel et le réduit au Cercle homothétique du Mal et du Remède indéfiniment regressés au point de fuite de l'imaginaire et du réel.
Pour Mesmer ,Médecin Magicien , les aimants sont les ressorts du théâtre dont il croit tirer les ficelles, ignorant qu'il n'est qu'une partie - active certes - du décor où le patient campe sa pièce et en regle le jeu.
Déconcertants entrelacements dans l'Histoire Médicale du destin de ces trois Hommes :
Paracelse toujours cité ,toujours mal connu ; Mesmer adulé puis vilipendé et toujours exilé ; Hahnemann , toujours combattu sur le champ mouvant de la Science , mais glorifié par une postérité vivace et variée , plus riche en louanges qu'en évidences .
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Hérétiques de la démarche Hahnemanienne : " Imitez moi mais Imitez moi bien ", les travaux scientifiques entrepris sur les dilutions allongées n'ont guère abouties même celles du chercheur Benveniste , Jules Verne de la Signature numérisée et téléportée. Aucun chercheur , de l'expérimentation d'Apis à celle de l'Héparine, de la microimmunologie à la nanomédecine , n'a pour l'instant donné à la communauté scientifique d' arguments suffisamment validés pour ne voir autre chose à ce jour dans cette eau là - non homoeopathiquement semblable il est vrai - qu'une " Illusion qui guérit " (j.j Aulas ) au delà du galactique effet mécanique d'inversion d'action , dont le lyonnais Lasne décrypte les quantiques liaisons , lueur fossile ou lueur d’avenir ?
Entre les Sciences réductrices , réfutables , certaines et les Sciences subjectives , incontournables et hasardeuses , l'étincelle jaillera-t' elle enfin un jour du trou blanc de la magnétique concordance où faut-il enfin accepter ce que l'on sait , savoir que le vent souffle et ne pas le voir ?
La Médecine reste toujours l'Art incertain des Signes .
Cette pratique  reste  aussi pruriante que la Psore, aussi récurrente qu'elle , " transmissible Agent non conventionnel " de la Médecine basée sur l'Évidence,. Elle ne se laisse pas oublier , ps plus que l’ Hypnose .
Mémoire oubliée, mémoire retrouvée dans la transe commune, où sera simulée l'identité retrouvée, de la magie du fluide à la magie de la pharmacologie, même similitude de pensée dans ces thérapies virtuelles où la lésion encore suspendue au désordre de la fonction disparaît par la corde secouée, par le remède trituré.
Magnétisme et Homoeopathie, Médecines des Sensations, par la vibration ténue d'un accord perdu , retrouvé; Médecines dynamiques, sensuelles et très humaines , deux branches du même Rameau . ( Frazer et Amadou. )
La transe est le signe de l'hypnose elle ne s'y réduit pas ni à aucune définition dogmatique. Paracelse et ses " fabulations " de l'âme délivrée des " liens " actuels du corps en donne déja une saisissante image . Régression dissociative, elle est marquée par des modifications corporelles ( rythme et fréquence cardio respiratoire, relâchement du corps etc ) par des modifications de l'activité électrique, du jeu des médiateurs, des modifications hormonales qui sont quantifiables mais non spécifiques. Cet état est proche mais non identique à celui de l' état modifié du Sommeil Paradoxal décrit par le lyonnais Jouvet .
 
En imitant Kent , on pourrait dire que la sidération corticale permet de libérer une activité sous corticale par une désynchronisation provoquée du système régulateur mésencéphalique d'où l'hypotonie musculaire contrastant avec l'hyperactivité cérébrale modifiée. Le cerveau gauche associatif dominant serait dérégulé au profit du cerveau droit analogique, habituellement réprimé ..Le sujet ainsi désafférencé, s'auto entretient alors de façon Pavlonienne . Il peut osciller sur les deux modes - associatif, analogique - et s'affranchir ainsi des bornes et limites du temps actuel, Volcan jailli d'une mer subitement froide et calme .
L'hypnotiseur, l' homoeopathe sont Désynchronisateurs
Il est hasardeux de s'aventurer dans le monde mouvant des Neurosciences.
Plus simplement, en état hypnotique ( de transe ) à un niveau de conscience modifié, régression structurale activée et retro-entretenue, par d'autres voies dévoilées , le patient accède à une autre perception  de soi, de nature et fonctionnement différents de l'état habituel, qui, quelque part, par contiguïté, pourra le ramener aux noeuds de son vécu, à l'histoire collective de sa communauté, dont il pourra reconnaître l'héritage, les liens sinon "la dette", et tout simplement lui même et son Mythe .
Le Médicament d'Hahnemann ouvre-t' il d'autres chemins que le Court Circuit de Mesmer a dévoilé ?
L'illusion est une perception qui modifie le comportement et son mouvement.
Ce besoin magique de liaisons , de vertigineuses constructions qui défient la raison , cette recherche de logiques floues et d'architecture du chaos , ce besoin de vérifications qui portent toujours sur autre chose que l'objet , cette soif d'assurances par signes , similitudes , correspondances , , signent véritablement la dépendance au Sujet et le retour au Fétichisme dont Hahnemann ne s'est jamais véritablement débarassé .
Mesmer a longtemps aussi paré de magies la barque de l’ailleurs retrouvé
Simulateur du sommeil paradoxal, l'hypnotiseur libére le rêve reprogrammateur, stimulateur de la simulation, sinon du simulacre ,  l'homoeopathe va éveiller l'imaginaire et induire la Transe par le questionnement qui permettra tout au long de son déroulement une ( autre ) lecture dynamique, panoramique 3D des " catastrophes naturelles " de l'individu. Il retrouvera peut être en chemin les briques virtuelles de la Maison Perdue , suggérées par les images reconnues, reconstruite par le médicament, remuante Métaphore métamorphosique qui bouscule encore aujourd'hui.
Deux Variations Enigmatiques - Esprit et Chimie - autour de la Guérison.
L'Homoeopathe comme l'hypnotiseur est ( in ) également catalyseur et fusionnel. Il provoque , accélère et se fond dans le Processus Archaïque où il " s'embourbe " avec le patient ( Feyarebend ).
Bailly déja dans le rapport secret au Roi dénonçait le caractère forcément charnel de la Relation . Janet s'echappera de l'érotisation du Lien par l'adoption , Freud l'évacuera par le transfert mais déja Hahnemann sublime le rapport du Questionnement par l''Élévation du Médicament , maturation accomplie du Pilon de la patiente Trituration des Questions , de la lente Succussion des Interrogations dans le Mortier du Patient . ( Matrice de ses Tourments ? )
 
Mesmer est en fait  dans le Baquet , ses fidéles dansent autour, par la corde Enchantés .
La Violence du Lien est celle, réciproque de la corde , du pilon .
Elle n'est pas là où on l'imagine . L'attitude calme de l'hypnotiseur , de l'homoeopathe contraste avec l'intensité des réactions intimes du patient sous le froideur du corps qui à peine tressaille .Cette violence est lntérieure au patient qui fend  son écorce , retrouve la sève originelle : l'homoeopathe rejoint bien içi l'hypnotiseur : ils accompagnent les mouvements  du sujet qui rebondit de paroles en silences, de questionnement en remède .Ils ne sont que les ponts ( Pauli ) entre le sujet et la recherche d’une autre  la réalité
Au Etats-Unis, Hering expérimente, Allen compile, Lippe répertorise et Kent, étoile de la galaxie Hahnemannienne, synthétise la pensée, le discours et la méthode du Maitre de Torgau, y ajoute une louche de Puritanisme et un gros sac  de l'Illuminisme de Swedenborg tandis que Hempel reste esseulé et que Farrington continue à séduire par la clarté des descriptions.
Kent enrichit et rend vivante - et religieuse -  la matière médicale minutieusement analysée.
Il compile un répertoire très complet, avec un ordre identique dans l' agencement des chapitres, des rubriques ( du général au particulier) qui permet à l'homoeopathe confirmé de comparer le remède, valorisé en degrés de fréquence du Psychisme au Général en passant par le Local organisé de la tête aux pieds selon le courant énergétique circulatoire.
Du Questionnement comme Passe magnétique .
Dans ses Conférences Philosophiques et L'Homoeopathician, il détaille les " provings " , cisèle les degrés de la hiérarchisation parfait l'individualisation , martelle la répétition , monte l' échelle des dynamisations et de degrés en glissement métaphysique il donne à la Psore la dimension spirituelle qu'Hahnemann avait seulement cotoyé. Elle est l'aura de la Faute primitive, ce désordre moral que chaque enfant à sa naissance répandra comme une contagion dit-il dans la XIXème conférence. Seul le Remède homoeopathiquement Reconnu rétablira l'état originel.
Déja , la complexité  de la Génétique et du  Comportement ?
Dieu, la Faute, Le Châtiment , l'Expiation, la Rédemption. Nous sommes plus près du Puritanisme revisité par Swedenborg que de Freud .
Il fouille le remède , le délivre des contingences de la substance ,va plus loin qu'Hahnemann qui n'oublie pas que le feu est issu de la matière, il peint le patient dont il décrit admirablement la superficialité des symptômes sous l'angle pessimiste du moraliste ,sans en ouvrir l'écorce .
Son influence sera à la mesure de la méticuleuse précision de ses descriptions , tableaux très vivants du malade vu au travers du médicament , de la rigueur qu'il met dans les critères qu'il définit dans la composition du portrait . Elle sera à la mesure aussi de la fascination que cet homme austère et rigoriste inspirera auprès de générations d'homoeopathes eblouis par l'encyclopédisme, l'art narratif , la couleur de l'Image , l'impeccable logique du discours , mais peu attentifs à la pauvreté de l'argumentation même si la description est appuyée par la Somme fouillée des dix volumes de T.F Allen et de Hering.
Kent est un Précheur ,exégète sourcilleux du Livre qu'il enlumine , et c'est pour cela aussi que cet homme séduit encore aujourd'hui , par la vigueur des Principes enseignés qui masque l'oubli de la démonstration ,le défaut de rigueur dans l'Investigation ,l'absence d'Abstraction , et qui fait de l'homoeopathe un Étre Convaincu et Rayonnant à la manière de Barety. Il Numérise le Patient dans le Remède , point de croix de l'étoffe et de l'image raccomodées , de l' histoire faufilée , de son parcours à lui aussi Tramé .
Habile Coloriste , Clerc salué , il ne reste pas comme Inventeur .
Restent les trois degrés et la magie du Portrait
L'étude d'une clientèle d' Homoeopathie est intéressante, celle d'un Hypnotiseur aussi : Les structures sociales à priori éloignées se rejoignent dans la passion du Baquet , la passivité du Dévoilé , mais aussi dans le Travail énigmatique du Mortier où se mêlent le geste minutieux, passionné de l'homo faber ( Bachelard ) enrichi à la fois de la ferveur de la répétition , de l'élévation de ses réveries mélangées au matériau brut et souvent ardent du patient , alchimiste fermentation qu'on retrouve seulement maintenant dans la transe du questionnement
 
l 'art, le patient et le remède sont étroitement liés ; la réalité , le tableau et le peintre aussi et si l'un fait défaut , l'ensemble n'est plus Vrai.
La dépendance est ailleurs , d'autant plus réelle qu'elle plonge autant dans les structures du Soignant que dans celles du Soigné .Le Remède y perd non seulement son objectivité mais son pouvoir de liberté, car il va dépendre de qui le donne , de qui le recéle et désormais va le refléter .Le Remède perd sa " naiveté et sa forme " originelles et de dilution en dynamisation , de déformation en métaphore , devient Objet transactionnel et jouet de la seule " fantaisie " où patient et thérapeute dansent le ballet de leurs désirs mutuellement exprimés .
Le Remède devient également Espace Transitionnel et asexué dans sa recherche d'absolu , où va se jouer l'apothéose de l'Accord idéal : la Guérison ,espace et moment virtuels entrelacés , " vide parfait " ,imago toujours révée , toujours fantasmée .
Il va devenir Lien Régressif et Conditionnement opérant où thérapeute et patient vont enchainer et reproduire leurs Archaismes au bout du Questionnement, qui les fait rebondir hors du Temps et cette double oscillation , ce funanbulisme de la raison, restent toujours équivoques du balancement entre Croyance et Savoir , entre Vérité et Réalité entre Doute , chemin de Damas et prémisses de Science.
Le Remède et le Fluide portent le même Masque ,reflétent le même Portrait , exercent le même Attrait, distillent les mêmes Effets .
Et cela tout au long de l’histoire de ces pratiques
Les Spécifistes allemands loin de ces préoccupations, restent attachés à une relation de terrain, d'organes, et prescrivent plus volontiers en décimales qu'en centésimales , non en fonction seulement du malade mais selon la nosologie, hérésie originelle toujours résurgente, plus proches de l'hormésis que de la similitude .
L'école Française est illustrée par Vannier : diathése, constitution ,drainage sont ici aussi le trépied magique, le triangle d'or , les draineurs succèdent aux purgeurs, Molière est de retour, tandis que Exégètes, Compilateurs, Vulgarisateurs, se bousculent de Théorisations en Librairies. Les matières médicales physico-chimiques , synthétiques , analytiques etc se succédent : Lathoud, Duprat, Voisin, le sympathique Charette et les autres , s'empilent sur les rayons là où seul Boericke suffirait. Demarque peine à s'extraire de l'hagiographie ordinaire, esquive les " masques " de l'homoeopathie ; le remède s'éloigne peu à peu de l'esprit, l'homeopathie tente un rapprochement avec l'allopathie , hérétique tentation toujours récurrente de la recherche enfouie de la Béquille biochimique qui sourd , réprimée , de tous ces grands travaux.
Paracelse est toujours resté près de la substance , malgré les spagyriques élaborations de la quintessence .
C'est l'école de Paris et Lausanne Réunies : Rouy et Nebel canalisent, Senn redistribue les Lames avec le tableau de Mendeliev , il explose les barrières toxiniques ; Elmiger dynamitera les barrages de la Matéria Peccans à rafales séquentielles de similinosodes réglés à l'ohmmètre, le Remède recule sous ces tirs compulsifs, Hahnemann se retire.
Cependant le Lyonnais Mure a  propagé la doctrine ( et l'alphabet ) avec la même foi dans les épidémies qu'il combat dans les contrées lointaines , comme Perussel son concitoyen, à Marseille et en Champagne . Teste , peu chanceux magnétiseur comme il le confessera, réconcilie le premier Mesmer et Hahnemann au moins dans " l'Avenir Médical "; il tente une remise en ordre de la Matière Médicale, méta-analyse toujours en suspens. Granier reste l'entomologiste oublié de la Pharmacologie déclinée à tous les temps. Mabit à Bordeaux , Tessier à Paris , Rampal à Marseille , Imbert-Gourbeyre à Clermont Ferrand , ces quelques noms disséminés en Metropole et dans les Iles, témoignent de l'intéret que le corps médical porte à l'homoeopathie , au delà des polémiques que Chargé savait si bien entretenir.
Schmidt le Genevois ,petit fils spirituel de Kent par Austin et Gladwin succédés, (res) suscite le courant uniciste en France. Il est à l'homoeopathie ce qu' Erikson est à l'hypnose. Hypnotiseur doué d'un charisme peu commun, fort d'un savoir encyclopédique , de recettes divinatoires ( l'oeil, la main, les nombres, les rythmes...), fin observateur sinon clinicien, à travers Kent, il rend claires et accessibles la doctrine, la méthode. Il amène l'Individualisation à un haut niveau de sophistification par le Répertoire devenu Livre de chevet et pour certains , le " Livre du Père ". Ce furent les Trente Glorieuses de l' Homoeopathie Retrouvée à partir de 1946 et de la rue de l'Hotel de Ville à Lyon, berceau d'une brillante génération qui essaimera au delà du Sillon Rhodanien.
Habile " Situationniste " , Magnétiseur Amoureux , par Kent brillament imposé , il met Hahnemann " en Spectacle " ( Deborg ), avec le même talent que Buonaparte devenu Napoléon : Parti novice , il revient des Océans auréolé d'un prestige renforcé par les rapides succés de Roanne et d' ailleurs
 
Le parfum entétant de cette vibrante époque se retrouve dans quelques discrètes venelles où de confidentiels cabinets gardent pieusement la Mémoire Génevoise de Tence en Haute Loire , Sainte Héléne tristement délaissée de la Mémoire des Éclairés.
Le Remède reprend donc de la couleur et du tempérament. Bourgarit témoigne de la difficulté de l'initiation, des doutes, de la souffrance à Être. Cet aspect est toujours curieusement occulté. et pourtant l'individuation du médecin homoeopathe, , l'ontologie de cet Être anachronique , dérangeant et toujours présent , son décollement renvoie au Mystérium jungien comme son retrécissement renvoie à pierre Janet , hors les cas de régression heureuse . Broussalian traduit enfin le Répertoire au grand soulagement des fidéles qui peuvent laisser leurs dictionnaires .Il sera critiqué de cette banalisation tronquée du Livre Sacré . Casez décrit et inscrit l'Homoeopathie dans le Quotidien du Patient , Baur est l'historien minutieux de la doctrine introduite par le comte Des Guidi , l' horloger délicat des subtils mécanismes de la divine harmonie ; il sera aussi le savant modérateur d'interminables discussions lexicologiques qu'il régle par une patiente connaissance de la Régle et de son Usage , Jurisconsulte des incertitudes du Code sinon de la Loi . Seror est le virtuose de la méthode avant de s'éloigner comme certains, lassés de l'individualisation à l'excès. Demangeat lui même, fils aimant mais laborieux exégète, oubliera le livre du père dans le train de retour.
Les plus lucides rejettent le remède Unique pour le remède Curateur, à défaut de celui ci, pallient par la chimie actuelle et redécouvrent qu'Hahnemann connaissait les moyens psychothérapeutiques, les bains, les massages doux chez les affaiblis, les attouchements électriques et bien sûr les effleurements magnétiques.
Ce sont les Nouveaux Homoeopathes,
D'Autres perdront la dynamique du remède, ils se laisseront glisser au long de la médecine affective, pour retrouver le charme décadent du Similé Magique ,la fascination et le " Spectacle " du grand Paracelse : Le lys, le Charme, le Saule se mélangent , malades et praticiens confondus, dans une " stimmung " plus poétique que thérapeutique. Schopenhauer et Schelling auraient aimé ces extases de la raison . Ailleurs, on poursuit le vieux rêve de la ressemblance biologique dans de coûteuses floculations, dans une immunogénétique détournée dans d'illusionnants graphes gratifiants. Certains totémiseront le médicament sous des masques psychanalysants, théologiques, d'autres le perdront dans les sables mouvants d'incertains syncrétismes . Fracture fondamentalement irréductible, celle de certaines chapelles filles de l'esprit occultiste de Swedenborg . La majorité se fondra dans les progrès d'une pharmacopée renouvelée, dans les écoles commerciales où la Prescription se coule parfaitement dans le système de Sécurité Sociale. Le médicament se banalise dans le Remboursement codifié, qui apparait actuellement un  déterminant de la Prescription dont on peut s'interroger sur le devenir, libérée de cette entrave rassurante.
Hahnemann n' a jamais réellement délivré l' Homeopathie du double lien de la Religion et de L' Argent .
Paracelse en a spectaculairement souffert au point d'en écrire de désepoir un barème .
Seuls donc les Unicistes solidement appuyés sur la doctrine, la matière médicale , repertoire ( les trois piliers de l'art dit Baur ) , forts d'un savoir solide et lucide appliquent vraiment les principes originels : rares sont les Orfèvres de cette Alchimie .
Hahnemann préparait jalousement ses Médicaments qu'il révait de distribuer gratuitement. Ce soin méticuleux ,l'illumination de la discipline , la poètique de ce mouvement , l'éxaltation de ce rituel jubilatoire et jouissif , cette " mastication et cette digestion " sublimées , la passion et l'empathie de l'individualisation enfin , tout cela n'est pas etranger aux succés de ses Cures.
Il craignait les Apothicaires qui les premiers le huèrent. Ils le firent chasser de Leipzig Ville Croix autour de laquelle longtemps il oscilla au delà de simples considérations pécunières .
Car il était Dépendant , au contraire de l'aventureux Paracelse .
Paracelse est un imprécatoire corsaire de la Médecine , ancien des Mines , habitué des champs de bataille et des rhétoriques de ses prédécesseurs qu'il couvre de dérisions et de sarcasmes dont il crée, s'il le faut , les mots . Il démolit leurs pratiques par le bon sens appris auprès des chirurgiens et des barbiers et " fabule " un ébouriffant Systéme où l'homme , l'Univers et Dieu sont mélangés dans une jaillissement étonnant d'idées , décoiffants champs magnétiques où on a peine à se retrouver tant la richesse de l' écriture ,ses ramifications et les imaginations de pensée sont encore difficiles à appréhender chez ce Pantagruel du verbe et de l'intuition qui erre , éructe et prophétise loin de la simplicité Hippocratique et de la toge rouge des Doctes.Loin aussi des Cyniques , il retient d' Héraclite et de Zénon l'idée stoïcienne de l'harmonie de l'individu dans l'économie générale de l'Univers qu'il va repeindre à sa démesure . la Tincture et l'Astrum sont les concepts clés de la "science " paracelsienne. Fils d''Hermes Trismégiste et de Cabala ,il relit les plantes et les métaux appris avec son père à la lumière de Ficin et de Pic , se gorge du lait du Pimandre et du Picatrix et se roule voluptueusement dans le chaud manteau de cet Univers souple et vivant dont il veut décrire tous les mouvements , en retrouver le Motif dans le Dessin,toujours entrevu ,jamais saisi . Il se fond dans la Philosophie Sensuelle du temps et annonce l' Utopie de Porta, de giordano Bruno brûlé vif ,de la " cité du soleil " de Campanella .
le Médecin était aussi Écclésiaste et Mage et tout était lié : astronomie et poésie , médecine et économie , métaphysique et religion , politique. Enivré des Correspondances , il lisait l'Univers comme Peau , cerveau , pensée et son reflet . Rien dans la Connaissance actuelle , dans la démarche scientifique présente, ne permet donc de se référer à ce sulfureux  Leonard de Vinci , sauf l'Esprit et ses Percées .
Jung - mieux que tous - pénétrera ce " paracelsien " fonds commun , que seul Freud a véritablement déblayé en le débarassant des racines de l'encombrante similitude qui a paralysé toute investigation au profit de la description .
De Paracelse se dégage cependant l'idée diffuse de la transdisciplinarité de l'approche , de la diversité nécessaire des Connaissances pour dépasser le Sens ,et décrypter les multiples chemins de la Guérison , qu ' Hahnemann réduira au Nombre Magique qui la Masque .
Son Système fluide et ordonné en est le parfait reflet : Ce qui est en haut est comme ce qui est en bas :
base du système Mesmerien hérité  du fonds Paracelsien .
Il redécouvre aussi le vieux principe de l'art guerrier chinois dont il fera un "Führerprincipe" : attendre et répéter. Sweig en décrira plus tard et ailleurs le redoutable effet amplificateur .
 
Cette doctrine a très bien survécu à son " inventeur ", à ses compilateurs, à ses exégètes dont parmi les plus remarquables, Kent l'américain baptiste, adepte de Swedenborg et plus près le Suisse Pierre Schmidt, Indouiste fervent et brillant, chainon de la tradition fluide de l'orient et de la transcription rigide de l'occident ? .Il fût en tout cas à l'origine d'une dynamique école française, libérée du cadre trop logique de Vannier mais vite marginalisée à la fois par le contexte économique et par le progrés pharmacothérapeutique qui, amusante similitude, puise la plupart de ses molécules dans la même banque naturelle dont Paracelse fût l' habile bandit manchot et dont nôtre alchimiste " Progrès " tente de reproduire les artifices à grand renfort d'usines chimiques.et d'illusions de modernité dont Mesmer aurait fait sinon ses aimants - au moins ses délices .
Ce système a survécu aussi à ses détracteurs, avec des fortunes diverses selon les pays et se maintient plus ou moins dénaturé de nos jours selon les écoles et les chapelles mais aussi fonction de la présence et de la tolérance du système de protection sociale, de l'existence de propagateurs zélés qui structurent un terrain méthodiquement drainé sinon purgé. L'exemple Nord Américain est frappant : Début brillant avec Hering, apothéose avec Kent déclin brutal après lui : Nobel et Freud sont passés par là, un courant plus fort chasse un autre affaibli ou affadi, cruelle justification de la pertinence des propos d' Hahnemann.Il faut attendre là bas le mouvement New Age pour de timides résurgences, en dehors d'un cercle étroit d'homoeopathes assoupis dont Coulter tente de sortir en intégrant l'Homoeopathie dans les stratégies d'adaptation de Selye.
L'Europe malgré tout reste portée par le puissant courant Rhénan .
Entre Mesmer et Hahneman , on note déja d'étonnantes similitudes inversées . Mesmer , isolé, ne laisse pas une doctrine structurée ; le magnétisme animal évolue par brusques jaillissements .Au Mesmérisme échevelé et omniprésent de la période prérévolutionnaire qu'il imprégnera , succédera la " folie "de l'hypnotisme qui s'emparera de tous les salons littéraires du 19ème siècle.Paradoxalement sur le plan médical en France ,il n'y aura pas un courant aussi riche d'écoles que n'en comptera l'homeopathie : Le spectacle convenu des Leçons de la Salpêtrière relève plutôt du Théâtre où chacun tient un rôle soigneusement répété. Charcot mettra à mal l'hypnose en la travestissant sous les voiles de l'hystérie , en la rendant sulfureusement célebre .Les éléves de Berheim ne sauront prolonger Liébault , Janet reste obstinément solitaire et ignoré comme Chertok longtemps fût rejeté. Freud l'a délibérément enfoui sous la Grande Illusion de la pharaonique Érection de son Oeuvre qui quelque part - dans la perfection de la virtualité , l'eblouissement du Révélé - rejoint et recouvre celle d'Hahnemann qui, malgré des fortunes diverses , se pérennise également de nos jours.
La Science, elle, reste une putain irrespectueuse, qui préfére les aléas des rencontres incertaines au lit douillet qu'hahnemann lui a bordé
 
Le magnétisme est un Fait brut et animal qui s'impose, et ne se domestique pas. La Transe ne se théorise pas , ne se reproduit pas , ne se confond dans aucune magie du Verbe et de la Chimie. Paracelse déja discourait des " vagabondages " de l' âme , délivrée des liens du corps , qui va " fabuler " avec l ‘âme de l'Universel , patients et thérapeutes liés comme menuet autour du baquet : Indifférent et intermittent,il flotte aussi au gré des modes et du temps , toujours résurgent .
Le monde Anglo Saxon en apprécie l' expressivité . Les littérateurs - après Poe - sont de véritables magnétiseurs ; La puissance de certains oeuvres de Steinberg sont des métaphores plus saisissantes que tous les textes d'Erikson et successeurs : Élizabeth trouve la féminité au bout de la Gorge, hypnotique description de la Passe franchie ; Joseph dans le sang et la pluie de la clairière retrouve la terre promise . " Au dieu inconnu " résume fort bien , à coté du père Angelo , le Paganisme primitif de ce Courant dont Mesmer a depuis longtemps oublié le coté Religions illusions et reliques . l'École de Palo Alto banalise et instrumentalise le Conte , discounte le Talisman , la Nouvelle Hypnose retrouve le Veau d'Or , Mesmer l'Oubli.
Le Magnétisme reste dans l'instinct du moment, de cet " Instant " où la Guérison implose le Patient , tandis que paradoxalement le Remède qui " Guérit " en fait le plus souvent ,et c'est évident pour les maladies chroniques , soutient, accompagne et " Soulage ".
Il quitte la matière pour devenir psychothérapie .
Le Fluide se verbalise et plus difficilement encore se médicalise . Il reste plus volontiers hors du divan que dans le lit du Souffrant et se banalise plus malaisément car plus prompt à s'echapper de qui prétend le manier. Le Remède est plus hardi, plus souple , qui se glisse dans toutes les salles , du Contagieux au Délirant , de l'Hypocondriaque au Mourant ,et encore plus téméraire ou prétentieux , il affronte tous les maux du corps et de l'esprit , du bénin au plus grave ,même s' il reconnait quelquefois avec regret son impuissance ,
 
Le Médecin à plus de mal que quiconque et surtout que bateleurs de l'âme , à retrouver le magnétisme sous sa pratique figée par les bancs de la Faculté. Le Fluide ne se prète guère non plus à l'encadrement d'une pratique convenue ni aux structures mentales soudées dès l'Université , d'où la difficulté à exploser les structures de la raison pour retrouver le courant de l' Echange et la vraie nature de son Talent sans perdre les valeurs scientifiques de son temps , au risque de l'aliènation de l'Acquis
 
L' Hypnose est plus ardue à manier , car trop inconstante pour facilement se recréer et les essais de théorisation restent hésitations de la raison .Il est difficile de tirer des lois générales d'un mouvement insaisssisable et constamment trompeur :
Freud en sait aussi quelque chose qui ne se résigna jamais aux caprices et aux dérobades de cette volage maitresse avec qui , il faut le dire , il ne ressentit que fort peu de plaisir...
 
Tandis que les principes de l'Homoeopathie s'accordent aux  rigides structures didactiques  de la formation  du Praticien .
 
Dans l'echange sont mises en valeur les ressources du patient grâce à l'habileté du praticien , qui saura dérouler la maïeutique du sujet avec la diversité de son talent , le sens de la dialectique , l'art de sa mise en scéne La première similitude, au delà des vicissitudes historiques c'est donc d'avoir édifié - par une pensée fondamentaliste - un système cohérent à partir de pratiques jusque là éparses : le Fluide universel où baigne l'homme dans le Cosmos rétabli chez l'un ( de planetarum influxu ), et la vertu du Simillimum chez l'autre : ( Fragmenta de viribus médicamentorum ).
Similitude du Baquet et du Mortier, de la Transe et de la Succussion.
Le déplacement induit par l'agitation fondamentale - celle du fluide magnétique et celle du médicament dynamisé - a un Sens : que Hering, héritier lui aussi d'Hahnemann a symbolisé : de haut en bas, de dedans en dehors, dans l'ordre inverse d'apparition, tel est le trépied magique de la guérison, sens de la profondeur, du chemin emprunté, de la résurgence tout aussi familier pour l'hypnotiseur , pas si lointain héritier des passes magnétiques.
La loi de Direction est un parfait joyau emprunté au Trésor Occultiste.
Freud tricotera plus tard sa Direction, au bonheur du Divan .
Mesmer agite le Malade, Hahnemann secoue le Remède :
De la Transe et du Globule secoué sort la Guérison, Métaphore dynamique.
Convulsive chez Mesmer, elle est déja un peu théorisée : le Fluide, sa dynamique par l'opérateur capable de provoquer la catharsis libératrice chez le patient sensible, le réaccorde avec lui même et l'univers : Chez Mesmer la transe est laïque au contraire de Gassner l'Exorciste. Les aimants ne sont pas des reliques. Mesmer sort du Surnaturel et du Religieux, il s'éloigne des Possessions, des Illuminés de Bavière et de Swedenborg, pour mettre la cure dans un cadre thérapeutique naturel qu'il dépouillera progressivement pas de tous les artifices : Corde, Baquet, Bouteilles et Fantaisies diverses. Ne restera que la Relation autour de la Suggestion. , La Main Royale qui guérit , Il ne sût ni l'exprimer ni le démontrer à temps ; Il ne créa ni École ni Chapelle et s' éloignera , avant la tardive reconnaissance qui le laisse sinon indifférent , au moins peu attentif à sa postérité.
 
On retrouve aussi chez lui aussi bien des emprunts : à Mead, à Lecat ( le fluide des Planètes pour l'un et des Nerfs pour l'autre ) , des trâces encore chaudes de l'illumination de Van Helmont, de la cure magnétique de Glocénius, et bien sûr Paracelse , l'incontournable Alchimiste de L'Harmonie.
Déja dépité par les commissions royales, Mesmer va quitter Paris en Révolution, délaissé par ses patients plus soucieux de sauver leurs têtes que leurs esprits.Il jugera prudent lui aussi de s'éloigner du redoutable couperet d' un de ses censeurs, le bon docteur Guillotin. Seul le botaniste lyonnais De Jussieu dans un mémoire séparé , s'interrogera sur l'énigme de la Relation. , pendant que se mourrait son proche parent , découvreur français avec La Condamine de la Poudre de Jésuite et de ses vertus cardinalices . Il s'éteindra privé de raison dans les vertigineux tourments et les trous de mémoire dûs à l'épuisement des hauts sentiers des Andes, de la Colombie au Chili , à l'abus de cervelles rituelles , tragique fait divers d'Histoire que ne mentionne aucun rapport de laboratoire et pourtant très actuel...
De Puysegur et ses " médecins ", atténuent vite la Transe en somnambulisme et la convulsion en suggestion avec la même autorité bienveillante qu' Hahnemann et ses " médicaments " .
Maine de Biran aperçoit la résonnance des Signes, la correspondance des Pensées inconscientes. Bertrand y trouve le sommeil de l'extase , Deleuze, adepte éclairé, (re) codifie le Mesmérisme en cure magnétique que le baron Du Potet parmi d'autres - Fournel , Lafontaine, en particulier - vulgarisera. L 'Hypnotisme enterre le Mesmerisme , Braid le médicalise . Le Fluide se transforme en Suggestion, par Neurhypnologie Fixée et par le talent d'un de Faria surtout ., bien oublié
Liebault , Bernheim , Charcot , Janet, vont lui donner un nouvel éclat : suggestibilité et suggestion, hystérie, médication psychologique, tous ces concepts - autour de la transe - sont brillamment agités avec ou sans aimants. Blanche Wittman rejoint fraülein Osterlin, avec la bénédiction de Delboeuf qui sait bien que le magnétisme animal court sous toute Relation .
L' intelligent Taine saisit les hallucinatoires perceptions du moi que disséqueront Ribot et Richet chacun dans leur domaine ; Bergson par Endosmose suggérée, retrouve l'intercommunication de la Pensée, du fluide des phrases dans le rythme des môts. Balzac, Dumas , Mallarmé, De Nerval , Beaudelaire ,Lautréamont (et Poe , bien sûr) seront les puissants et ténébreux héraults de cette époque où l'hypnotisme était roi et sujet des salons littéraires, avant de se flétrir dans la féroce caricature des Morticoles de L. Daudet, aussi cruel que le dessin de Daumier sur l'homéopathie.
Freud planque l'hypnose sous le divan - à l'abri des émois - sous la "science" du déterminisme analytique , le Transfert , autre "Maladie Artificielle " respecte le confort douillet du thérapeute à l'abri de toute émotion dérangeante, confort refusé par Ferenczi, qui réintroduit la qualité émotionnelle du rapport paternel ou maternel.
Chertok retrouve la Mère Cachée, l'époussète et l'installe dans le Fauteuil où Erikson , magicien des mots, branche la Cyberhypnose : C'est le réarrangement dynamique de l'inconscient productif libéré par la régression du conscient , le grand Chambardement : la Métaphore ouvre de nouveaux circuits d'apprentissage, porteurs de changements. L'abbé De Faria est oublié, Donato renvoyé au Musée .
La voie est ouverte pour l'Hypnose Renouvelée. Les " EthnoEthologues ", de Lacan en Houngan, de Nathan  au Chaman nous renvoient aux Fleuves blêmes que pensifs sinon abusifs nous remontons. Carroy décompte et conte les Ancètres, Stengers ouvre la Porte, éclaire l'Entrée où trône un Chertok enfin rayonnant, Roustang éveille la Maison Absente, ouvre les volets de la Raison. Michaux plonge la Transe dans le Laboratoire, elle en sort indemne. Godin , farouche gardien , étreint la Statue qui n'est pourtant plus nubile. Hoareau incise l'Embrouillé, écarte l'Inutile, il éclaire le Bruit de Fond qui devient lisible. Malarewicz parle l'Erickson en Français. Pont aux Anes du débutant , Bellet donne du son à l'image et de l'espace à la matière . Les Ecoles s'ouvrent, l' Hypnose réinvestit tous " les lieux du Corps ".
Hahnemann, Mesmer ont peu guéris. Ils sont Modernes .
Traducteur et Chimiste, Hahnemann fut aussi alièniste, actuel dans son approche ouverte (bien avant Pinel ), dans le maniement de la Parole. Il fut dénigré et chassé du Chateau.Il en conçut de l'amertume, des chapitres nouveaux et PLACEBO, le " deuxième plus important remède " expérimenté. Ombre fidèle de la Relation, il accompagne et prolonge la guérison , rarement la contrarie. Hahnemann le premier a introduit le Sucre de Lait dans la Pharmacopée et fit un fort intelligent usage de l'alchimiste cibation puissamment secouée .
Bachelard - après Allendy - fût un des rares à remarquer le rôle majeur de cette valorisation dans " l'esprit préscientifique " : de l'estomac en Cornue, du tube digestif au Globule, de l'utérus en Corne Sacrée et de la Mécanique du geste en Rite Sacré .
De la Valorisation à la Suggestion ,De l’imagination  àl’invention .
La controverse ponctuera toute la vie d'Hahnemann, caractérise sa succession. Stapf , correspondant fidéle est le premier compilateur des pathogénésies . Griesselich , au delà du principe de similitude , va s'eloigner de la Pars Obscurantis , de l'approximation dans l'expérimentation , du dogme primitif , du fétichisme des dynamisations . Jahr reste le disciple turbulent mais fidèle jusqu'à Paris.Il doute de l'expérience " Princeps " suggére la part de l'interprétation , ergote sur le remède, mais défend vigoureusement Hahnemann et le Semblable.
Von Boenninghausen catégorise en consciencieux juriste , valorise en botaniste minutieux et généralise les modalités particulières, au grand dam des puristes. " Père du Repertoire " et des " Concomittances " , il ne mérite pas le relatif oubli, d'autant qu'il fût un des premiers à souligner la part - sinon des "préservatifs "
tout au moins de l'imagination dans la propagation des épidémies .
Hahnemann meurt à Paris en 1843, élevant le remède aux trentième centésimales ,aux cinquante millésimales. Avec la patience têtue du travailleur obstiné, il retouche six fois de sa minuscule écriture l' Organon de sa Gloire.
 
un rappel de la Théorie s'impose.
Succinctement :La vocation la plus haute du médecin est le rétablissement de la santé de la façon la plus rapide, la plus sûre et la moins nuisible : " cito , tuto , jucunde " dit Celse, grand discoureur de l'art médical .
Hahnemann se veut d'abord Enquêteur.
Il faut connaitre en effet le médicament, ses effets chez l'homme sain, les principes et modalités d'application, et le malade, miroir de la maladie qu'il réfléchit par l'ensemble des symptômes.
Le Médicament :-décrire l' action curative ( énumération chez l'homme sain ), la substance semblable ( choix ) , la travailler sans cesse ( trituration ,succussion ), évaluer la quantité divisée (la dose ) et la valoriser ( dynamisation ), l'appliquer enfin avec art et methode (choix, attente, répétition , seconde prescription .)
Kant n'aurait pas mieux structuré les catégories de ce Champ.
Le Malade :- en recherchant les causes iatrogènes , déja fortement actuelles comme la cause occasionnelle des maladies aigües . C'est toute l'importance de l'hygiène et de la prophylaxie chez Hahnemann qui resurgit , masquée par la fascination de tous ses Successeurs et Compilateurs pour le " Miracle " du Médicament , au détriment de la Prévention que pourtant il ne cesse de répéter , oubli pas forcément involontaire sinon nécessaire de l'éclosion de l'Économie du Médicament sans laquelle pas plus qu'Hahnemann , ils ne pourraient exister ?
- en spéculant sur la cause profonde des maladies chroniques que sont les maladies " miasmiatiques " sur un terrain et dans un environnement donné : C'est la réceptivité du malade maintenant devenu sensible au travers de générations imprégnées et qui va diversement exprimer ce mal premier qu'un seul contact suffit à répandre de façon la plus diverse qu'il soit :
N 'est pas malade qui veut quand il veut de la maladie qu'il peut : de l'Acare au Pollen, du Bacille Mélancolique au Virus Déficient, d'Allergies en Pandémies, court cette Incertitude toujours récurrente qui dépasse l' arithmétique sommation de cofacteurs variés . Bounan a bien décrit cet enchaînement autour de l' Interrogation prudente et contournée :
La Maladie - comme l'Expression virale - ne serait - elle que l'Image figée du Reflet multiple et changeant de l' apoptose prématurée d'un Système  (immunologie ) débordé, d'une Économie  ( génétique / épigénétique )  épuisée dont le Remède, miroir du Symptôme , ne serait que la seule Représentation d'une " guérison" par lui seul " Autorisée ?
- en retenant enfin la totalité des symptômes physiques et psychiques qui signent l'aura de la maladie c'est à dire l'image de l'énergie vitale immatérielle ( dynamis ) désaccordée.
La puissance morbide devra être supplantée par la puissance dynamique du médicament accordée à l'état du sujet, exaltée par l'atténuation , déplaçant la maladie par " contagion ", comme la Force de l'Aimant , immatérielle,  comme le foudroiement de l'Amant ?
Le médicament devient remède par substitution -transfert - d'une affection médicinale artificielle semblable mais plus forte que la maladie présente: " dans l'organisme vivant, une affection dynamique plus faible est éteinte d'une manière durable par une plus forte , si différente d 'espèce , elle lui ressemble cependant dans ses manifestations ".
Il reprend la Paracelsienne  Loi des Semblables : similia similibus ( curentur ) .
Hahnemann mûrit Sa Différence . Il croit s'échapper ainsi de la " Magie "de Paracelse - qu'il n'aimait pas mais passa son temps à copier - , de la " Mécanique " Cartésienne , de la nature , du poids de la Substance par la Dynamique de la Relation dont les énigmatiques liaisons sont l' essence et le miroir du Rapport qui de jacob Boehme à Lacan interpelle toujours . Le Temps du verbe en circonscrit cependant le Cercle à " l'art conjectural " qu' est la thérapeutique " :
Borne du Remède et des Aimants , Borne du Pratiquant.
Pour Hahnemann , la capacité curative des substances naturelles expérimentées chez l'homme sain ( pathogénésies ), la receptivité de l'Homme devenu Sensible ( approche de la  génétique / épigénétique et de l'immunologie ? ) l'atténuation ( l'infinitésimalité de la quantité qui se rapproche de la quintessence du moi et donc pourquoi pas de son "expression génetique " ? ), la loi de similitude ( le similimum), la qualité et la finesse du travail ciselé par l'art et l élagage du Maitre-Ouvrier inspiré par la Matière et sa Substance ( dynamisation ) , les modes d'administration ( modes et circonstances de répétition ) en accord avec les ciconstances de la maladie ( son environnement et les acquis du sujet ), l'abstention enfin dont l'art à lui seul nécessiterait un livre qui ne se limiterait ni au quelconque " va et ne ne pèche plus "ni à la simple " natura medicatrix " mais dont la subtilité mèle à la fois l'art du praticien à la symbolique ou la complexité du Mal qu'il doit dénouer :
toutes ces methodologies seront donc les lois naturelles de la Science et de L'Art de Guérir.
et son Alchimie
Hahnemann spiritualise à son tour sa Methode .
Il fait oeuvre de pharmacologue à partir de la connaissance  livresque -avec la marge d'erreur de l'époque des effets toxicologiques des substances décrites
.Lire Hahnemann sans avoir présent à l'idée ses débuts dans la manutention des épices ,son discret apprentissage du mélange des couleurs , sa faculté de mémorisation et ses vastes connaissances livresques conjuguées à son éloignement pratique des expériences physiques de son temps ,malgré une anectodique rencontre avec Lavoisier ,negliger son absence de voyages à l'époque où les différentes universités étaient le passage obligé et le ballet des esprits flamboyants , oublier ses travaux solitaires de traduction en particulier sur la distillation, sur la chymie du vin etc, c'est négliger tout un pan de l'ontologie de sa pensée, comme ne pas apprécier les contingences de sa vie c'est méconnaitre la base de cet Orgueil qui bientôt Rayonnera .
Au médecin esseulé , désemparé et sceptique des recettes de son Temps - pourtant riche en expérimentations sur les sujets scientifiques les plus divers - en révolte contre les dogmatismes en cours mais dédaigneux des courants novateurs , replié sur ses cogitations et la certitude de son égo, ces lectures vont donner plus que l'observation de la Nature l'intuition de l'intérêt thérapeutique de l'analogie toxicologique qu'il va retrouver " expérimentalement " dans la transe de l'écorce de quinquina.
L'hypnose est aussi dans la Matière, que jamais comme tout alchimiste Hahnemann n'abandonnera .
La Description et la Comparaison des effets des substances administrées selon les principes posés sont les Piliers de la Doctrine .Il s'oppose aux excès des disciples du grand Galien trop souvent réduit à la formule: contraria contraribus et à la compléxité de formules magiques qui font le bonheur des apothicaires : il rejette les " fantaisies " de leurs pratiques médicales au motif de spéculations dangereuses : purges, saignées, tisanes, narcotiques et autres coctions - onguent des Apôtres,Antidotaire, electuaire de Malouin, baume tranquille de l'abbé Rousseau , sel des frères Seignette etc - qu'il détestait particulièrement sinon obsessionnellement : Ne sont pas de son Esprit ces farines folles qui font vaciller les vaches sur les barrières d'Espèces et ces poudres de toutes les couleurs qui assoupissent l' âme et les sens dans la béatitude spongiforme de l'assuétude méthodiquement administrée .
Certaines médications de l'époque n'étaient pas plus engageantes que coktails supplémentés ou optimisés de maintenant dont certains laboratoires spéculent à nouveau avec beaucoup d'opportunité l'Intéret qu' Hahnemann dénonçait vigoureusement à Leipzig.
Il va prévoir des dispensaires gratuits mais il en restera prudemment à l'évocation de cette idée généreuse mais limitée , fréquente en ces temps de guerres et de misères ,et ne deviendra jamais Hospitalier.
le Médicament reste dans La Jurisprudence de l'Echange Singulier .
Et Hahnemann dans son repli
Les Suivants, à peu d'exceptions près, vont rattraper cette erreur historique par un marketing judicieusement adapté à une clientèle soigneusement choisie .
Car n ' entre pas n' importe qui en Homoeopathie , qui au contraire de la Chimie , reste délibérément choisie , sinon poursuivie et adoptée dans l'electivité chère à pierre Janet.
Les Ensorcelés sont déja autour du Baquet
Il retrouve une intuition aussi ancienne que la Pensée , qui renvoie au courant naturel " vitaliste " , de la Natura médicatrix qu' Hippocrate a déja décrit , que Rhazes , Avicenne ainsi que l'école de Salerne ont suivi au delà des ereurs des copistes , que Jenner et de Jussieu retrouvent avec la pratique chinoise de la vaccine , et qu'il va Organiser à la manière de Descartes , avec Méthode .
D'abord " loi expérimentale pure ",elle veut se dégager des scories de l'empirisme par l' observation comparée des effets des substances simples et naturelles chez l'individu sain. Hahnemann a le mérite de refuser de partager la Thériaque et d'abandonner toutes les autres préparations fabulantes , tirées  d’une 'alchimie  caricaturale , qui encombraient les matières médicales de l'époque , les étagères des apothicaires .Il s'évade de cette basse cuisine aux relents peu hippocratiques mais Il va appliquer à la substance simple et naturelle le même traitement alchimiste que l'érudit arnaud de Villeneuve a appliqué à la Parole, et ce discours devient doctrine, en théorisant la Maladie : désordre dynamique du principe vital où le symptôme est le seul reflet accessible et autorisé de l'aura morbide, et en théorisant le Médicament Semblable, Parabole qu'il va diviser pour retrouver dans la plus petite fraction l'image réaccordée de la Santé qui "quintessence" à haute puissance les qualités supposées  de la Substance dématérialisée .
 
Hahnemann transmute à sa manière la vieille aporie : quiddité et effet , qu'il ecrase par le poids de la cohérence d'un formalisme axiomatique ( M Cazenave ) dont les lois vont s'imposer à l'observation de la Réalité , la réajuster selon le canon de l'organon...
De l'Utopie aussi dans les Sciences de l'Esprit ?
Au début , Hahnemann assidu lecteur mais prudent anticipateur , a tatônné et n'atténuait que pour pallier les effets indésirables. Il a hésité sur la quantité à diviser, sur la hauteur des dynamisations. En 1813 encore, dans le traité sur L'Arsenic, il laisse le médecin encore libre du choix de la quantité du médicament " minime ou large ", variable qu'il va mélanger à la qualité de la "guérison ", tout comme la métaphore , la confusion et toutes autres techniques de dispersion de l'hypnotiseur permettront au sujet de s'évader dans l' " inconscient " où il pourra trouver son "réarrangement "...
Il met du temps à ( se ) Transmuter .
Il Passe à l'Acte à partir de la cinquième édition de l'Organon et Dogmatise la Dynamique Ascendante, Paralogisme transcendantal qui aurait laissé Kant réveur devant ce Syllogisme de la raison. Elle éclatera vite dans le Schisme et la Dispute, émancipée de la matière dont pourtant à aucun moment Hahnemann ne l'affranchit.
Hors les causes occasionnelles et iatrogènes, le sujet explose dans la Psore, flambe dans la Syphilis, se décompose dans la Sycose.
Il est devenu Sensible.
La vésicule scabieuse ( Psore ), les fics ( Sycose ) ,le Chancre, icônes " peaussière " initiales, sont la métaphore de laPerturbation Primitive Transmise, enfouie dans l'individu et qui dérègle la circulation de l'énergie vitale rétablie par la dynamique du remède homoeocompétent.
"L'Invention " d'hahnemann réside simplement dans une methodologie claire et " logique " d'un principe universel mais non unique , la similitude qu'il prétend débarasser de tous les fatras de la " superstition", par l'étude " objective " de l'analogie comparée qui est à la vérité scientifique ce que la corrélation est à la causalité ..Il répond ainsi aux aspirations de toute une génération déchirée entre l'observation clinique , les arcanes dogmatiques , le foisonnement des perspectives nouvelles et le piétinement thérapeutique . Mais au bout de son outil , de son organon , il retrouve immanquablement le système philosophique et religieux qu'il dépouille seulement de ses apprets théurgiques pour donner au remède - simple et naturel - un caractère unique et une dimension magique qui le fait regresser dans le phantasme infinitésimalement reproduit de l'Harmonie retrouvée et limite l'art médical à la circonférence  coloriée   d'un Cercle dont il ne peut  et ne veut s'évader.
Hahnemann , sûr de toucher la Verité par les effets de la Réalité observée , n'explore pas la iatrochimie débutante que Lavoisier rendra triomphante , il ne cherche pas à isoler le principe actif , base et entrave de la chimie moderne .Il dépeint, analyse souvent fort justement les effets sinon les causes qui par postulat restent pour la plupart éternellement cachées à l'esprit humain et dont il ne cherche pas à pénetrer le secret. .Naturaliste, Il narre le Symptôme , mais n'en donne que la peinture de l'Instant , le médicament , seul reflet du "Moment" observé et non le feu caché . La Science d'Hahnemann est descriptive et adjectivale , alchimiste et non expérimentale. Réactionnaire , Il n'invente rien , théorise  et catégorise tout avec le nez de Kant et développe une methode éblouissante dans son parfait achévement qui rejoint les systèmes infalsifiables ( Popper ) dans l'arrière cour des sciences réfutables .Le médicament ne devient pas la pierre angulaire du rétablissement mais reste toujours le talisman que le grand prêtre médecin travaille dans le Paracelsien trésor de la Nature. Le reméde enfin , tertium comparationis des doctes angéliques de toutes Sommes de la Certitude, enfonce sens et anti-sens pour atteindre  La Guérison avec laquelle il se Confond..
De ses Hauteurs, Hahnemann canonne les Certitudes de la Médecine basée sur l'Évidence.
Quantique avant l'heure et après les Médiévaux , il se joue du paradoxe e.p.r dans le cercle étroit de la médecine , déplace l' echelle de Causalité pour chevaucher l' Onde fascinante de la Synchronicité . Le Remède devient Fil et Dedale de ce nouveau Labyrinthe : Archétype de l'Harmonie universelle ,Reflet nostalgique de l'Image primitive, Symbole de la forme qui détermine le mouvement ,autorise la transmutation ,il est aussi anneau de Moebius de la pharmacopée ,ruban de Lao Tseu de la Connaissance, Apparence et Masque de l'essence dont il veut rester cependant consubstantiel .
Il en est de même de Mesmer qui ne tend qu' à retrouver  l'ordre  et la symetrie  d'une  Cosmogonie définitivement decrite .
Hahnemann se rêve Juge ,décréte la "guérison " par principes posés , figés par sa posterité , alors qu'elle n'apparait que comme " moment privilégié " et que la Médecine échappe, d'autrefois à maintenant , autant à la " science antique qu'à la science moderne " ( Bergson ) , que très souvent symptômes , maladie , rétablissement se fondent dans " l' état préscientifique " de Bachelard dont le flou , l'incertain , l'inachevé , conviennent bien à l' intuition , à la compréhension médicale , très mal à l'esprit logique , rationnel qui n'admet que la certitude de l'indéfiniment reproductible , blessure narcissique qu' aucune théorie , aucune pratique ne peuvent véritablement combler.
De la Nécessité  pourtant de l'Incertitude dans ces deux Thérapies
Au delà de la Medecine de Cos , Le vitalisme Hahnemannien se démarque bien du " Similé Magique" de Paracelse , des Signatures ( Boehme , Crollius) par le saut conceptuel de la dimension dynamique du médicament expérimenté. Elle se rapproche du Magnétisme animal de Mesmer par la Médiation du Médicament Dynamisé; l'Energie vitale rejoint le Fluide Universel, dans le feu de l' Intuition , sur le bûcher de la Raison .
L'homoeopathie s'élève par principes posés de la Médecine " Affective " de Paracelse pour rejoindre la Médecine " sympathique " de Mesmer par l'aérienne virtualité de la Médecine "Pharmacodynamique ":
La Relation du remède rejoint le Transfert du fluide.
Et le Paralogisme, lui , va devenir Paradigme .
On conçoit déja les difficultés que va susciter cette boucle trop parfaite pour la Science qui a horreur des Systèmes Finis , en Médecine comme ailleurs .
Griesselich et " les homoeopathes libres " , Dudgeon ,Drysdale , Hugues , Cowperwaite, T.F Allen ont cherché à débarasser l'homoeopathie de son obscurité ,de son approximation pour en faire une thérapie spécifique et rationnelle à laquelle Trousseau donna des éléments. La similitude intéressa aussi bien P Curie que Jung , fasciné par l'acausalité et ses perspectives .Il deviendra -volens nolens - la bouée de sauvetage ou la caution de nombreux médecins , dépités par la raison , échoués dans le dédale du Système Hahnemannien et le labyrinthe de l'Unus Mundus où circule aussi le Fluide Mesmérien.
les successeurs  de Mesmer ont eu semblables difficultés
Mesmer et Hahnemann, deux Graves qui s'attirent et attirent .
Hahneman a vite su que le médicament  qu'il conçoit ne pourrait s' echapper de la promiscuité de l'expérience et du quotidien, au contraire du remède habituel , sans cesse remis en question . Il l'éleva patiemment - et ses fidéles transportés - dans l'ethérique relation où il plane à l'abri de toute confrontation dérangeante , "de la cruauté du réel " (Dagognet), nouveau système platonicien où l'Image " castre " le Réel ( Nietzsche ) .
L'Empirisme s'évade de l'Expérimentation , pas de la Conviction , l'Objet s'évade du Sujet , pas du Portrait.
Hahnemann reconnaît dans Mesmer le père du Magnétisme et les mérites de la suggestibilité avant Bernheim, mais critique cette relation thérapeutique du fait même de la relation avantageusement remplacée par la médiation  transactionnelle du granule : danger des passes répétées , des états d'hypnotisme clairvoyant, de l'illuminisme souvent associé à cette pratique. Quatre paragraphes de l'Organon sont consacrés au " mesmérisme " avec un passage amusant sur sa vision - pré-freudienne - du bon magnétiseur empathique et ...angélique.
Hahnemann préconisera de fait sans difficultés séances de mesmérisme, electricité , cataplasmes et pilules d'aloés.
Sortie de la Religion , sa pratique est tout aussi empirique que réelle .
Il tolérait les abcès de fixation , on peut penser qu'il aurait toléré la nouvelle chimiothérapie ,les traitements physiques et psychiques qui permettent de stabiliser ,d'approcher le sujet et quelquefois de l'ouvrir .
Mesmer, privé de fils mais pourvu d'une femme plus âgée et argentée fût dit-on de moeurs irréprochables donc douteuses au point que certains lui reprochent l'absence de tout " Sentiment " dans la Relation qui pourtant la rend intelligible dit-il expressèment . Hahnemann bon chrétien fît onze enfants avec une épouse acariâtre et plein de fils avec sa Parfaite Doctrine.
 
Pas plus que Descartes ne déterminât réellement le siège de l' âme, Hahnemann n' a déterminé le siège de la guérison. L'Erreur de Descartes est en fait celle des Successeurs :
La Guérison est dans l'Accord de la Relation .
Anneau de Collision de la Pharmacopée, le remède parcourt la Chaîne d'or de la tradition Alchimiste et les Enchaînements conséquents de Spinoza :
Le Remède est l'Ergo d'Hahnemann avant d'en devenir le Cogito et l'Aimant qui le fascina tant que son Ego l'élevât au dessus de la Matière. Au contraire de Mesmer, il ne renverse pas le Baquet, il brandit le Mortier.
Le remède quitte la Matière pour éviter de devenir aléa et hasard qu'affectionne nôtre Science Relative. Il veille sur  les laborieux héritiers courbés sur le sillon des Constitutions.
Vauvenargues a écrit sur la persistante incohérence des " Caractères "prompts  à établir des superstructures , garde fous des esprits "irrationnels" égarés sur le Terrain , dans le fluide de la Relation, sans la Compréhension .
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Hahnemann dit dans le paragraphe 288 : "Elle peut relever en cas d'insuffisance ou modérer en cas d'excès l'action de l'énergie vitale , là, où étant par trop accumulée,elle provoque et entretient des troubles nerveux vagues et imprécis , à l'effet de la répartir avec uniformité dans l'organisme. De façon générale,elle rétablit l'intégrité du principe vital désaccordé par la substitution de la vitalité saine et normale du magnétiseur, transmise par sa puissante influence, comme on l'a observé dans des cas d'amaurose, de paralysies partielles, d'ulcérations torpides etc.
En décrivant ainsi la Force Magnétique , Hahnemann dépeint très précisément le Rapport du Lien et l'inscrit dans son " Lieu " : la Médecine Psychosomatique .
Le génie épidémique de ce systéme clôs ( au sens de Koestler ) tient essentiellement dans son" intuitive Familiarité "
Il flotte dans la pensée immédiate , et surfe sur les creux de la Raison .
Il s'isole dans le cerveau limbique dont il va réorganiser les émotions et le fonctionnement à la manière des autistes  , aliénés à la perception  et aux affects  du Présent , en reconstituant un cheminement réassurant grâce à des repères par eux choisis . Le Remède, Rhizome et non Racine ( Deleuze ) du monde substanciel, germination accomplie du très Paracelsien " pourrissement des Choses " est à la fois le Pavé qui rassure le pas , la Rampe qui affermit la main , la Lampe qui ouvre le chemin et permet de rejoindre quelque part au delà d'Hippocrate, au delà de Mesmer ,par la Connaissance Immédiate, perçue comme vraie, décrite comme expérimentée , l'Intuition Circulaire de la Réalité qui rebondit entre l'objet et le sujet . Cette intuition retrouve la sensation pregnante du " Certain " qui sourd de l'Animisme Primitif et recolle ainsi la schize du vrai et de son " reflet " .
Sa potentialité - la dynamisation - vertu nouvelle, nous renvoie à l'essence immatérielle et universelle, au fluide qui parcourt les Êtres et le Monde, semblable au Qui, au Prânâ, à ce céleste ying yang qui nous baigne et nous berce, de la lune noire à la pleine lune, du Nouvel An à Maintenant .
Mesmer et Hahnemann, deux Initiés à la Grande Loge de L'Harmonie.
Ils le furent réellement.
Leurs idées explosent quand Voltaire ferme les yeux et sonnent un temps le glas d'une Intelligence brillante , logique , élaborée, dont elles se sont évadées .L'Histoire de la Pensée est un perpétuel entrelacement de ces deux courants , du Sentiment et de la Raison , de la Compréhension et de l' Entendement .
Les idées d'Hahnemann se propageront comme Napoléon en Europe et franchirent l'Atlantique plus heureuses que lui, plus heureuses que Mesmer qui chuta lourdement devant la Société de L'Harmonie et ne se remit jamais de cette Lyonnaise coupure de courant. Elles dépasseront les échecs et les controverses, en gardant l'Empreinte de celui qui s'arrêta à Cöthen, en devint un Ermite ( très mondain ) avant d'entamer une nouvelle vie avec Mélanie d'Hervilly et Paris, Heureux mystère de l'Amour et de la Vie,troisième époque de cet homme Alternant dont " la psore éclatée " reste à écrire hors du Père Lachaise où il est panthéifié.
.Mesmer, lui,   finit oublié et pourtant toujours recommencé .
Deux Phrases du " Joueur d'Echec " ( S. Zweig) résonnent obstinément : " Les gens qui sont possédés par une seule idée m'ont toujours intrigué , car plus un esprit se limite , plus il touche par ailleurs à l'infini . Ces gens , qui vivent solitaires en apparence , construisent , avec leurs matériaux particuliers et à la manière des termites, des mondes en raccourci d'un caractère tout à fait remarquable "
Hahnemann d'évidence ne joua que de l' Harmonica.
Il se fond dans l' "l'encyclopédisme " naturalphilosophique " du temps : l'élastique du médicament, l'acoustique de l'âme ( Novalis ) , l'harmonie du fluide s'echappent du poêle  de Descartes et annoncent une autre lecture de la substance-remède, dynamique , incertaine, relative et récursive.
Hahnemann a lu Lao Tseu et Confucius en Transsylvanie , à la loge des " Trois Lotus ".
" l'unité de l'expérience apparait à un double point de vue : pour les empiristes , l'expérience est uniforme dans son essence parce que tout vient de la sensation ; pour les idéalistes , l'expérience est uniforme parce qu'elle est imperméable à la raison. Dans l'adoption comme dans le refus , l'être empirique forme un bloc absolu "
Bachelard .
Sans qui sont toujours risquées cette plongée dans le Baquet , l' exaltation du Mortier .Il accompagne de très loin cette petite Oeuvre maladroite ,immersion dans l'Esprit Préscientifique , hermétique pour les Propagantistes qui font de la Guérison une " Seule Religion ".
 
§
 
Il y a deux cent vingt  ans  environ , en 1796 , Buonaparte vole de victoire en victoire en Italie et saigne sans vergogne les peuples médusés au profit d'une Révolution en haillons, au profit de sa gloire naissante. Mesmer, Théologien et Médecin mondain, Mozart des aimants, dépité par l'échec de Lyon, rumine devant son Baquet purgé de ses illusions par un corps médical peu imaginatif et s'exile en Suisse. Par écorce de Quinquina Initié, Hahnemann lance un raid méthodique sur une médecine affaiblie par les excès des disciples de Galien. L'épidémie de 1830 - et la Rumeur des foudroyants succès de la Nouvelle Thérapie - couronnent cette OPA sur les milieux médicaux, fascinés paradoxalement plus par les Nouveaux Principes que par les conseils avisés de " L'Ami de la Santé " surtout connu alors des milieux lettrés, bouillon de culture habituel de ce nouveau Prédicant au demeurant peu itinérant .
Trois Destins, trois Inventeurs qui agitent encore les esprits aujourd'hui, trois " Miasmes " qui imprégneront les générations futures.
" L'Essai sur un nouveau principe pour découvrir les vertus curatives des plantes médicinales " est généralement considéré comme l'acte fondateur de l'Homoeopathie. Hahnemann formalise les reflexions issues de ses lectures , de ses premières essais toxicologiques.Au delà de l'omnipotence de Galien , le plus grand des Médecins, il rejoint un ruisseau du courant hippocratique: les symptômes morbides peuvent être guéris par une substance dont l'administration à l'homme sain produit les mêmes symptômes que ceux observés chez le malade.
Des cinquante quatre premières substances essayées ou rapportées, des quelques quatre cent cas de " guérisons " simplement rapportées , il en tire la Certitude du Principe Majeur de la Relation de Similitude dans la " Guérison ".décrite comme une réaction , un retour à l' idéale harmonie du Principe Vital par la force dynamique , élastique et immuable du médicament et non comme la projection , le réarrangement du patient que Paracelse pressentait déja .Il s'éloigne du bouillonnement d'idées révolutionnaire et désordonné de son époque pour se replier sur un des grands principes du passé , ombre mythique et nostalgique qu'il va figer dans la perfection de sa Doctrine et de sa Methode..
En 1810 ,il élève au rang de Doctrine le " principe de corrélations ", tiré des Concordances - l'eau le vent, l'humidité ,le chaud ,les rhumatismes etc - fort prisées de la Tradition Occultiste, et décrit les Lois Naturelles de la Guérison dans l'Organon de la médecine rationnelle, premier outil codifié de la Similitude appliqué à la Médecine .Il tente de sortir de l'univers magicophilosophique de Paracelse qui impregne encore son temps en posant les régles empiriques de l'Analogie appliquée  . Ce traité sera suivi par la Matière Médicale Pure (1821) puis le Traité des Maladies Chroniques,où il précise sa théorie des Miasmes (1828),hypothèse hardie de la modification du patrimoine (génétique ) transmis où la Psore, métaphore de la lésion cutanée première , est la perturbation dynamique initiale , mal primitif inconnu qui ronge l'homme comme le sarcopte le dévore.
 
Hahnemann étudie , réfléchit, , "expérimente " longuement, dit-il , sous le regard du Dispensateur de tous biens . "Empirique " résolu, Il le tient soigneusement à l'écart de son discours , mais il rejette également le laboratoire et apparemment n'utilise pas le microscope que le jésuite Kircher pourtant maniait avec dextérité .Il veut limiter son champ aux effets observés des substances simples et naturelles chez l'homme dont il va catégoriser l'étude dans un Organon , Canon d'une seule Religion .
 
Cette illumination de l'Érudition , ce feu de l'Observation déplace simplement la Métaphysique du Concept à l'Objet, de l'Idée au Sujet . Le médicament étudié , théurgisé et délivré selon les Principes d'une Description tenue comme Vraie , devient déclinaison , théoréme , principe marchand et Jurisprudence d'un Nouvel Ensemble qui réconcilie Pythagore , Euclide et Mercure dans la Droite Ligne du Nombre Élevé Transanctionnel et Juridictionnel .
Hahnemann - dans la pure tradition occultiste - replace L'Homme non seulement au centre du système oublié de Ptolémée, mais aussi au coeur de la Caverne où il est Enchainé .
le Remède, Monnaie obligée , va être travaillé , négocié et légiféré avec la même minutie que toute orfévrerie alchimiste. Les " jeux " de l'Immunologie , de la Biologie moléculaire , des Neurosciences rappellent aussi la complexe joaillerie alchimiste sauf qu'elles savent par nécessité s'échapper de l'enfermement "du moment privilégié "( Bergson ) de l'objet (re)présenté , de la quadrature du Cercle Parfait qu'Hahnemann n'a jamais su dépasser.
Le HASARD n'est pas un Terme Hahnemannien .
Cette " découverte " - annoncée sans trop de modestie aux disciples déja conquis - devait effacer les failles jusque là inexplicables de la pratique triomphale de l' homoéopathie , le remède devient prédicat de ce Postulat dont seule la Synchronicité le Réfléchit au delà de la Causalité qui  Détermine , par la manipulation de l'Attribution, par la Représentation échappée de la Validation qui seule légitime le Fait Scientifique mais n'interdit pas pour certains  empiriques  la reproduction du Fait Divers ,pas plus que  tenir pour vraie l'illusion de Mercure dans la pierre illuminée de Böllingen, qui un temps égarât Jung.
 
La Lèpre du Lévitique est rejointe par la Syphilis , la Sycose et l'omniprésente " Iatropathologie " ( Demarque )
VAGABONDAGES PARACELSIENS
sur
L'IllUSION de la GUERISON
 
HAHNEMANN et MESMER
 
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et
 
Si vous n'etes pas familier des mecanismes de l'Homoeopathie , de l'Hypnose et des
 
Phénomènes psychopathologiques qui sous tendent ces thérapies
 
qui faufilent le quotidien à défaut de le tisser
 
Désolé , mais cet essai n'est pas fait pour vous !
 

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Alain Lemoyne de Vernon
Docteur en Médecine
CMV
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HOMEOPATHIE ET HYPNOSE
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