Porte du ( non ) Retour Ouidah Benin ( Unesco )
Fevrier 2007
texte relu en decembre 2014  syntaxe et 2 ajouts 
 

Alain Lemoyne de Vernon
Docteur en Médecine
06000 Nice  Fr
devernon06@gmail.com
captology diagramm
on cotoie donc une ligne ondoyante entre Tcc/Hypnose d'une part et :" Applications Emotionnellement Intelligentes " du monde virtuel
Dans certaines interventions chirurgicales , on utilise  une hypnosédation avec l’aide d’un thérapeute spécialement  dédié au “ déplacement “ de l’opéré hors du champ de conscience actuel
mais déja existent des casques 3D : le sujet peut choisir le programme qui l’intéresse : il se déroulera devant ses yeux et  au coeur de cette action , il pourra  s’évader ainsi seul de l’actuel , rendant la présence de l’hypnothérapeute superflu ( ajout décembre 2014)
 
ce qui met en jeu tout une éthique de ces techniques dont on peut utiliser les ressorts mais sans jamais perdre de vue la finalité humaine et les " bonnes pratiques " de thérapeutique medicale .
ce problème d'éthique va devenir majeur au fur et à mesure du développement exponentiellement croissant de ces techniques virtuelles appliquées en clinique médicale , particulièrement içi dans les psychothérapies
et se posent les questions inévitables :
- est ce que les TCC ne sont pas - jusqu'à présent - la préfiguration sommaire d'une cybernétique magnifiée dans le " monde virtuel " ?
- où est l'hypnose dans ceci ?
Si on peut dire que les TCC - et leur mécanisme - sont en germe dans ces techniques ,
l'hypnose ,elle , n'est pas dans les programmes , les simulations, les jeux de rôle etc elle n'est pas non plus dans les séquences de type " second life" qu'on exécute ou bien dont on fait un morphing du canevas initial
 
elle est dans la création du scénario.
En hypnose - en état de transe - sous la conduite de l'hypnothérapeute,
au delà de la nécessaire rupture on arrive dans l'élaboration librement choisie du concept , dans le choix des instruments qui permettront le programme : on est non seulement dans l'action mais surtout à l'origine de cette action, maitre et acteur du jeu par lequel on va modifier son habitus , c'est à dire en fait son comportement , en abandonnant par exemple un schéma désormais reconnu comme pathogène pour soi - içi le tabac - pour définir un nouvel habitus , par le changements de règles de conduite qui se fait en introduisant une signalétique nouvelle qui va supplanter les anciens automatismes .
certes les connexions neuronales , neuro humorales , le circuit de la recompense , ne vont pas changer : ils sont le substrat neuro physiologique habituel dont l’immuno génétique n’est pas absente .
- d'où la fréquence des echecs et rechutes notées après un an .
- d'où le fait que comme pour toute addiction , on ne pourra parler de non- fumeur mais d'ex fumeur car les anciens circuits perdurent :
ils ne sont pas changés , seuls changent les véhicules - ou les messages véhiculés - qui vont les emprunter , dans un déplacement imaginé qui peut toujours retomber dans l'ornière ....
 
en etat hypnotique donc
le sujet va donc " déplacer " son besoin , son actuelle nécessité de son propre grè , en activant ses propres capacités
içi on passe de la cigarette à n'importe quel autre objet valorisé ou situation gratifiante telle que celle du plaisir de la libre respiration retrouvée
 
le sujet va modifier la " recompense " dans un sens tel que le manque secondaire - source du cercle vicieux - disparaitra de lui même du schème nouveau qu'il s'est construit en état de transe et qu'il va reproduire dans son état habituel
 
et il faut insister sur cette notion de liberté en etat de transe hypnotique - qui ne parait pas évidente à nombre d'observateurs peu avertis - liberté plus restreinte dans les TCC où le sujet subira davantage la suggestion du programmateur dans le reconditionnement de ses cognitions et comportements
pourquoi cybernétique ?
 
-pas parce qu'il qu'il s'agit simplement de situations ou d'images virtuelles - qui impliquerait simplement l'appellation de techniques virtuelles ,sorte de game play medical
-mais parce qu'il y a :
analyse des éléments et intéréactions réciproques aboutissant à un " nouveau gouvernement " ( Queau)
-dans les TCC le sujet apprécie la situation proposée et le praticien pourra moduler le schéma inducteur selon la reaction du sujet
Il existe deja des groupes de PPP ( patient partner program) où le patient averti va informer le thérapeute , et celui çi en fonction des éléments du vécu et du retentissement pourra adapter la reprogrammation:
 
- en hypnose - transe hypnotique - le sujet fait lui même ce travail d'analyse et module la réponse qu'il va donner en fonction de ce q'il retient de son introspection hypnotique . cette réponse , ce retour va casser les enchainements erronnés - içi le tabac -et lui substituer un equivalent positivement ressenti et prolongé dans la vie courante :
 
Il ya certes la présence de l'hypnothérapeute , inducteur du declenchement de ce travail mais le travail est effectué par le patient seul de la conception à la réalisation : étant plus volontaire et actif , on peut penser qu'il sera plus profond et durable .
 
Il faut cependant souligner les causes de variabilités de réponses :
-la nécessaire maitrise de la pratique de l'induction de l'etat hypnotique par le thérapeute
- la capacité d'analyse , de traitement , de création du sujet
 
ces deux variables sont fondamentales dans le succès ou l'echec de l'hypnose et rendent cette thérapie beaucoup plus incertaine que les TCC.
ceci établi , ces exemples , tirés du monde virtuel permettent de mieux comprendre - comme dans second life - que le sujet " avatar " de l'histoire aura besoin d'un guide s'il choisit les TCC , sera son propre moniteur en Hypnose mais que, comme avec le miroir d' Accenture , c'est lui qui définit , guidé ou pas , les nouveaux paramètres du Changement.
En Conclusion que retenir de tout cela ?
On retrouve les conclusions de Hugues JR. (new treatments for smoking cessation CA cancer J clin 2000;50(3): 143-51) avec en particulier ce fait validé :
l'association d'un médicament et de conseils, ou d'une thérapie comportementale (ici l'hypnose) multiplie par 6 le taux d'abstinence.
Cette étude a été reprise par la HAS et l'Afssaps dans leurs recommandations en 2003 et 2007
Par ailleurs, les techniques virtuelles permettent aussi de mieux comprendre la cybernetique des therapies brèves et à quel niveau elles interviennent .
- au stade du réentrainement par le programme proposé en TCC .
- au stade de la création et de l'exécution du changement en Hypnose .
Si les TCC ont montré un réel interet thérapeutique ,- souvent associé à la chimithérapie locale ou génerale - l'intéret de l'hypnose en tant que pratique régulière reste à démontrer , tant cette pratique est instable comme le rappelait souvent Chertok .
 
Erickson ne la définissait - elle pas comme une relation empreinte de chaleur humaine ?: on est près içi du fluide Mesmerien , et de ses variations .....
alors en attendant des résultats plus probants - avec ou sans l'aide des technique de persuasion intelligente-
on ne peut pour l'instant que s'en tenir à l'actuel schéma général dans le sevrage tabagique pris içi en exemple
- soit le tabac est une simple habitude ( hexis) et le patient pourra s'en défaire seul - cas plus fréquent qu'on ne pense - ou aidé de façon simple ou plus complexe
-soit le tabac est déja incorporé dans la structure du sujet et il faudra envisager une thérapeutique plus "dure ":
/ le modèle TCC+Medicaments quel qu'ils soient se taille la part du lion et a fait ses preuves
sans doute parce qu'il répond le mieux à la double dépendance physique et comportementale qu'on retrouve dans toutes les addictions où la prise en compte d'une seule dépendance
- physique ou psychique -
est incapable d'aboutir à la résolution de l'addiction avec son double versant
/l'hypnose , un degré plus loin , ne sera proposée qu'à des personnes dont seul un entretien préalable poussé pourra en déterminer l'essai raisonnable en fonction de la réactivité du sujet et de la maitrise du praticien .
- ce n'est donc pas une thérapie de première intention.
- ce n'est pas une thérapie pour tous ni par tous.
- ce n'est pas non plus un prèt à porter .
mais c'est une pratique qui s'intercale bien dans un parcours psychocomportemental  associé ou npn à une prise médicamenteuse  où les beta bloquants - en particulier le Propanolol - ont une place..
 
et pour revenir au début du sujet elle apporte au sujet l'estime et la confiance en soi nécessaires à la persévérance de l'abstinence
-Et dans certains cas extrèmes ,
/ une véritable analyse va s'avèrer indispensable ,car un degré de compréhension - et d'acceptation - de soi sera un préalable obligé à ce travail de destruction/reconstruction d'un habitus désormais perçu comme délétère mais dont il est parfois si difficile de se défaire ...
Pont du Barutel Meyras Ardèche France
 



-le second exemple est le site " second life "
mille synopsis , mille avatars , mille aventures avec un point de départ basique :
on peut au grè de sa fantaisie et de ses désirs , s'introduire dans une action ou la metamorphoser , reproduire telle situation , tel comportement, tel mode de vie de vie , les modifier, en utilisant les instruments virtuels appropriés.
ce qui peut sembler difficile à qelqu'un de peu coutumier des outils informatiques est un jeu d'enfant pour celui qui est familier de ce monde virtuel .
et l'apprentissage - au moins pour les simulations les plus courantes - est à la portée de n'importe quel cerveau normalement constitué de 7 à 77 ans et plus ....
l'important étant le talent du formateur informaticien ,
comme dans les TCC , l'important est le talent du programmateur
comme dans l'hypnose celui du facilitateur
On se limite bien sûr à l'aspect positif de telles techniques virtuelles , sans en méconnaitre les mésusages possibles
on sait par exemple que par simulation on apprendra plus vite à conduire mais qu' ainsi on multiplie les risques de conduites dangereuses ...
ceci nous amène directement dans le domaine de la Captologie :
"Captology is the study of computers as persuasive technologies. This includes the design, research, and analysis of interactive computing products created for the purpose of changing people's attitudes or behaviors."
le livre qui résume : Persuasive Technology: Using Computers to Change What We Think and Do
( b.J.Frogg )
verre ambulatoire de curiste
 

beaucoup d'images peuvent etre developpées sur ce sujet au gré de l'imagination de l'hypnotiseur et de l'imaginaire du sujet ....
pareillement pour les autres addictions :
pour l'acool par exemple la substitution par les smoothies pourrait deplacer et supplanter premix et ballons de vin et d'alcool ...
Pour les Classiques , l'essentiel est que le patient se focalise vite et profondément  sur ce nouveau canal - analogue au circuit message/neuromédiateurs -pour recréer dans son propre espace /temps qu'est la transe - un cheminement nouveau dans un circuit biologique constitutionnel abusivement emprunté jusqu'alors par le tabac jusqu'à l'embouteiller et qu'il va débarrasser au fur et à mesure de sa progression par une liberté ( pas seulement des voies respiratoires !) retrouvée jusqu'à effacer le " messager " cigarette/nicotine pour lui en substituer un autre , plus agréable et rassurant , qu'il choisira et qui s'incorporera dans le " costume de fumeur "
le Chemin imaginé supplante le chemin organique  , anatomophysiologique .
En théorie , plus la focalisation est rapide et profonde, mieux le sujet saisira la problèmatique du tabac et donc les propres solutions de substitution qu'il va mettre en place.
On voit donc bien que l'hypnose va un degré plus loin que les TCC: le sujet n'est plus seulement passif devant le programme proposé: il va créer son propre programme à sa guise et de cette nouveauté naitra une liberté plus grande et plus durable :
l'hypnose - contrairement aux croyances - ne s'appuie pas - ou pas plus que dans la vie ordinaire  - sur les suggestions proposées  comme en TCC mais très vite- une fois atteint l'état de transe hypnotique - mets le sujet en situation :
/d'aborder son problème ,
/d'en faire le tour
/ de trouver la réponse adaptée.
/ de l'appliquer par sa propre volonté
Faut-il parler d'inconscient ou de non -conscient " réveillé, eclairé retrouvé ? "
Dans l'etat actuel des connaissances en neurosciences (études en Irmf , pet scan etc ) , on sait qu'en état d'hypnose , il existe plusieurs zones - en particulier corticales et pariétales - qui sont " hyperactivés " sans que ce phénomène soit spécifique à l'hypnose , intéressant  la concentration , la mémoire et d'autres processus d'activité mentale  alors que  d’autres sont" inactivées " témoignant bien du mode de fonctionnement en réseau du cerveau , interconnections plastiques au lieu de localisations rigides .
Le cerveau  étant en permanence sous tension , c'est à dire activé à des degrés divers et dans des zones différentes plus ou moins reliées , on se contentera de cette notion de zones d' hypervigilance  associées à des zones d'inactivation .
le thérapeute hypnotiseur est le pont, le facilitateur de ce nouveau schéma .
Ponte Vecchio, Florence ,Italie
 
Les TCC  sont des thérapies psycho comportementales  dites brèves  portant sur  cognitions ( pensées )  émotions et  comportement
 
Leur place  dans les addictions est maintenant validée et concerne donc  le sevrage tabagique , accompagnée il est vrai des thérapeutiques médicamenteuses habituelles - cf Afssaps -
l'Hypnose médicale - qu'on place  en général un peu à part - joue également  un rôle cognitivo comportemental .
et, comme le note le mensuel " Sciences et Avenir ( fevrier 2005 ),
" en matière de cigarette, d'alcool et de dépression l'hypnose est de plus en plus proposée comme traitement  “
cependant ,«une seule étude clinique en double aveugle (Université de Scranton &endash;Etats-Unis) atteste de l'efficacité de l'hypnose contre les addictions» un résultat publié en 1988 qui «n'a pas été confirmé depuis». «Au contraire» ajoute le mensuel, en 2000, neuf études du groupe d'addiction au tabac de la fondation Cochrane concluent que «l'hypnose n'obtient pas de meilleurs résultats que les autres traitements», une conclusion partagée en novembre dernier par le Centre de contrôle du tabac de New York. Notant que «les résultats rigoureux ne sont guère plus probants en matière d'alcoolisme ou de toxicomanie», le magazine fait état d'une «seule étude sérieuse récente» réalisée par le Centre médical de Coateville (Pennsylvanie) qui montre que cette méthode sur des sujets en cure de désintoxication «provoque une élévation de l'estime de soi et de la sérénité ainsi qu'une baisse de l'agressivité».
Le psychanalyste Patrick Avrane affirme «pour avoir travaillé avec des alcooliques, je pense qu'aucune cure de dégoût par hypnose ou autre ne suffit à régler le problème car on essaie de retirer la substance au sujet alors qu'elle fait partie de lui. Les alcooliques anonymes disent qu'ils sont alcooliques abstinents. Il faut une acceptation de son impuissance face à l'alcool pour pouvoir changer son comportement. Quand on veut à toute force retirer le symptôme on passe à côté de ce qu'il veut dire et il y a des risques qu'il réapparaisse sous une autre forme».
Patrick Avrane qui ne remet pas en cause l'hypnose pour autant, estime «Il faut la prendre pour ce qu'elle est: la possibilité de lever un symptôme et rien d'autre».( source Mildt) "
l'hypnose élude effectivement  le mécanisme physiopathologique complexe de la fixation de la nicotine et composés aux synapses des neurones "médiant " la libération de transmetteurs responsables de la sensation de désir - et de plaisir - dont au premier chef la Dopamine-  et ne  répond pas au mécanisme qui sous tend la pharmacologie de la dépendance chimique à l'addiction .
 
Comme les TCC, l'hypnose modifie - mais de façon différente - le coté " cognitif et comportemental "de l'addiction - içi le tabac -comme dans d'autres pathologies ( comme les ESPT, les PHOBIES par exemple )
en modifiant les perceptions inappropriées et en renforçant cette " self confidence " et cette estime de soi qui permettront sinon d' oublier, sans doute de gommer de la mémoire appropriée soit le plaisir de la cigarette soit le trauma , ou tout autre trouble pathologique
L'approche seule par hypnose ne parait donc convaincante que sur le  plan cognitif et comportemental – et non chimique -  mais on sait qu’il existe des gens qui peuvent stopper cette double dépendance soit seuls , soutenus par l'environnement professionnel et familial , sans doute aidés  de quelques petits moyens personnels ,soit dans le cadre plus approprié et multidisciplinaire d'une unité de Tabacologie avec le secours d’ une chimie  de plus en plus élaborée (substituts , bupropion, varénicline etc , le possible apport des beta bloquants  - Propanolol- )
sans oublier bien sûr  les groupes de discussions et de renforcements  à l’image des groupes d’Alcooliques Anonymes .
 
tout ceci permet  de maintenir une abstinence au moins la première année  au delà de laquelle arrive souvent la période aléatoire  de fréquentes  rechutes , qu’il faut savoir accepter et dépasser : Sisyphe et son rocher .
de fait , depuis 2005 , une recherche dans les bases de données bibliographiques médicales ne fait pas plus avancer
--  seule une étude nord americaine  paraît à première vue etre retenue
: hypnotherapy as an aid to smoking cessation of hospitalized patients: preliminary results   ( in  CHEST 22 octobre 2007 Chicago )
faysal m. hasan, md, fccp, north shore medical center, Salem, ma
mais la cohorte retenue est criticable par sa petite taille , son recrutement (maladies cardiovasculaires et bronchopulmonaires ) elle étudie hypnose pure versus hypnose + substituts  et selon les auteurs comme aide et non comme la solution à ce problème comme l’indique le titre ( et la lecture  de l’article )  ce qui rejoint  ce que dit patrick Avane plus haut
en fevrier 2007 , du fait du législateur , le sevrage à la dependance tabagique est sous le feu des projecteurs en France.
 
Alors quid de l’ Hypnose actuellement ( an 2007)  ?
bon prétexte - à défaut de publications - pour visiter à nouveau les hypothèses sur la place de l'hypnose -à coté desTCC dans les dépendances en général - alcool , tabac , hyperphagie, drogues, médicaments , jeux , sexe etc - à la lumière des données  neurobiologiques  et technologiques nouvelles .
en prenant le tabac comme fil conducteur
rappel sommaire des mécanismes de l'action du tabac sur l'organisme
- par l'arc hormonal cortico hypothalamo-hypophysaire avec secretion d'hormones - cortisol , acth -
/dans un premier temps bénéfique car stimulant l'activité physique et la lipolyse
/dans un second temps délétère par la persistance d'un arc de stimulation persistante néfaste sur le plan somatique tant sur le plan cardiovasculaire ( hta , maladie coronarienne , ) que pulmonaire ( bpco , cancer des voies aéro respiratoires .) ou urologique ( kc vessie) et générale ( baisse de libido et impuissance+- complète)
- par le circuit du plaisir
le tabac va aussi stimuler le " circuit du plaisir " et chaque bouffée va entrainer une inhibition de libération de Serotonine au profit d'une libération accrue de Dopamine dont la cible principale est le système mésolimbique mais aussi à un degré moindre d'autres zones cérebrales :
"La nicotine du tabac stimule plusieurs régions distinctes du circuit de la récompense comme le locus coeruleus et ses neurones noradrénergiques qui modulent le mouvement. Plusieurs régions sécrétant del'acétylcholine seraient aussi affectées par la nicotine comme l'hippocampe et le cortex,préfrontal ce qui expliquerait l'augmentation de vigilance et d'attention  dans les premiers temps souvent rapportée par les fumeurs."
- ceci est bien sûr un rappel fort sommaire des diverses interconnections mises en jeu
le site "le cerveau à tous les niveaux "donne un aperçu très clair du mécanisme de la dépendance - tabagique et autres - et de son substrat neuroanatomique et c'est cette activation répétitive du " circuit du plaisir " qui va entrainer le phénomène de dépendance
qui est d'abord double :
dépendance physiologique et psychologique facilitée par cette mémorisation de cet arc de plaisir : de la gestuelle rituelle primitive à la bouffée libératrice de dopamine , sources de plaisir
et secondairement triple car s'y ajoute
dépendance sociale , intimement liée à la précédente , la cigarette peut être une des composantes de la socialisation :
: réunions , apéritifs , diners etc bien des moments conviviaux pour beaucoup paraissent indissociables du tabac - sans compter les autres co-addictions dont l'alcool - et se priver de tabac peut souvent paraitre un retrait de socialisation .
Mais avec les campagnes anti tabac cet aspect va sans doute s’atténuer au profit si on peut dire d’une notion de culpabilité tout aussi pathogène .
tout ceci donner au fumeur un habitus au sens anthroposociologique de Mauss et de Bourdieu :
le tabac s'insinue et imprégne la structure de " l'homme total ", ,définie par la confluence de ses composantes physiologiques, psychologiques et societales qui va déterminer son comportement
 
Cette nouvelle structure rend compte de la complexité du sevrage qui ne peut se réduire à une simple séparation /rejet mais qui entre bien dans le concept destruction/reconstruction de l'individu dans un environnement donné .
Seules les personnes dépourvues de cet habitus ,qui n'ont en somme que l'hexis aristotélicien - l'habitude non structurante - s'en sépareront relativement facilement soit d'elle même soit avec une aide plus ou moins conséquente :
dans l'absolu , une cure de sevrage idéale associe
-une désacoutumance chimique - dont on sait les limites dans le temps
-une désaccoutumance psychologique - dont on sait aussi les difficultés et les echecs
Réussies , elles permetttront d'envisager
- une nouvelle socialisation
d'où l'intéret
/ d'association chimio + psycho pour un effet optimal avec , selon les cas , des séances de renforcement ou de soutien individuelles ou en groupe, étalées dans le temps après le sevrage
/ d' un réapprentissage social concomittant lié à ce renforcement
Comme dans toutes addictions, il semble nécessaire donc de lier à la réussite :
/ une rupture préalable à
/ une deconstruction/reconstruction
 
car désaccoutumance égale perte  de l'apprentissage  pathogène  pour laisser place à un autre apprentissage
 
toutes choses pas évidentes à faire et par analogie avec l'alcool :
 
on ne devient pas plus non-fumeur que non-buveur, mais ex fumeur comme ex buveur
la difference est capitale , la problématique du sevrage identique et sa réussite aussi aléatoire
ceci est vrai pour toute addiction
-avec le versant bio génétique
-avec le versant psycho environnemental
Si les TCC tiennent à bon droit  la corde sur le plan psychothérapie , on ne peut cependant en exclure l'hypnose car pour ses adeptes elle a une puissante capacité à provoquer cette rupture inductrice de changement de comportement , changement théoriquement profond et durable car il part de l'individu et ne vient pas de l'extérieur :  Changement Actif et non Passif
alors qu'attendre de l'hypnose en particulier ?
 
se limiter à une ou deux séances collectives ou individuelles centrées sur le " dégout " au bout desquelles on est censé " ecraser la cigarette "  puis la " jeter " c'est grossièrement enfantin , et c'est negliger les composantes de l'addiction
 
,donc oublier ;
 
- à la fois la nécessité de l'individualisation de l'approche d'un tel comportement - et des cognitions sousjacentes - approche qui ne peut être que singulière
- à la fois la complexité des mécanismes en jeu du biologique au social en passant par le psycho-comportemental qui ne peut se réduire à un simple rejet des rites et du circuit de la dépendance , quelle que soit d'ailleurs l'addiction en cause mais doit être élargi à l'acceptation d'un autre schème de vie
 
cette notion d'acceptation parait essentielle
 
En pratique , on retrouve içi la même démarche que pour toute thérapie par Hypnose Médicale avec la
nécessité d'un entretien préalable
 
/ pour modifier bien sûr les idées fausses sur l'hypnose medicale sans oublier les limites : celles du sujet , celles aussi du praticien
/ pour définir le profil de la demande et determiner si l'hypnose - seule ou associée - peut ^tre effectivement dans ce cas précis une" bonne" réponse
/on pourra alors déja modéliser une approche pour les meilleurs résultats raisonnablement espérés
Il est impossible de décrire un schéma géneral ;seule l'experience permettra de dégager un process adapté au but à atteindre qui bien sûr va dépasser la simple " hexis " du tabac pour modifier"l'habitus " du sujet dans un nouvel épanouissement de sa personnalité
Ceci bien sûr se fera après les determinations habituelles du degré de la dépendance : test de Fagerström ,voire d'un quelconque CO-testeur validé
 
-en partant des 3 fondamentaux du fumeur :
1) le besoin : la gestuelle de sa recherche qui renvoie à sa construction .
2) l"acte de fumer et sa gratification .
3) le manque et la dépendance qui signe la solidité de cette construction .
 
et donc la fragilité de la déconstruction
le problème consistera donc - comme dans les TCC -
-à faire prendre conscience au sujet du processus enclencheur , des enchainements répétitifs mécaniques et aberrants - les cognitions - ,et du caractère délétere de l'ensemble  c’est à dire le comportement " fumeur "-
-tout ceci sera à à dépasser par la perception - en état de transe hypnotique-
- d'un etat différent reconnu comme plus structurant , gratifiant que l'état de fumeur
- et par la construction d'un nouvel état par la" mobilisation de ses propres ressources "
( selon une formule consacrée par les Ericksoniens )
ce travail est nécessaire pour lui faire dépasser les piliers - le tabac içi- de son profil actuel
cette projection volontaire du sujet , cette prise de conscience -en l'état de transe - qu'il est lui - même capable d'établir un nouveau mode de vie compatible et accepté, constitue le grand apport de l'hypnose et va au delà de la simple levée d'un symptôme : il établit un nouveau " gouvernement "' Quéau) dans la cybernétique de la transe
 
on passe des figures " imposées "de la TCC à un exercice volontaire dont le ressort est trouvé en état de transe Hypnotique
il en est de même pour toutes les autres addictions :alcool , médicaments , hyperphagie , drogues , sexe jeux etc
 
le resultat final est de déplacer l'objet du désir et de le substituer
ce qui passe donc :
 
- par une déconstruction de l'habitus " fumeur "
-par une  reconstruction autour d'un nouveau schème apporteur d'équilibre , voire de plaisir comme la dopamine gratifie les circuits biologiques de la recompense , thème que le sujet choisira ou plutôt créera  au cours du travail volontaire en hypnose et qui structurera son nouveau comportement ,
veritable cybernetique du changement .
-on est loin de l'approche purement médicamenteuse du sevrage tabagique
- on est fort près des TCC classiques dont içi l'hypnose se rapproche - non dans sa pratique mais dans son résultat :
une modification cognitivo-comportementale du sujet déterminant une autre "personnalité “
à la différence près qu'au lieu de proposer des schémas " pret à porter " la singularité de l'hypnose est d'amener le sujet à créer lui même le propre mouvement enclenchant le mécanisme modificateur a partir d'un" morphing " de perceptions/ sensations qui vont supplanter le conditionnement du fumeur
ceci avec l’aide du thérapeute dont le sujet “ imitera  le désir “   ( rené Girard ) de changement  . Cette “ imitation “ trouve son substrat neuroanatomique dans l’activation de  neurones -miroir ( Rizzolatti)
Au total ,
plus que la simple désaccoutumance , on obtient un nouvel " habitus " certains diront un nouveau costume "signifiant " dont la cigarette sera à la fois et   " ex ' et absente .
Il y aura construction de nouveaux repères qui permettront une vie personnelle , environnementale , sociétale où le tabac sera indifferent et non plus le vecteur des comportements anciens
et ceci sans modification du substrat neurobiologique toujours invariant , comme dans les autres addictions
avec donc bien sûr les mêmes risques de rechutes .
cette prise en charge dépasse la simple tabacologie pour entrer dans le domaine psychosociologique ,même si on peut partir des bases neurophysiologiques pour mieux les contrôler et les dépasser
comment expliciter les modes d'action de ces " Thérapies Intelligement Actives " ?
tout simplement en se rapprochant des " mondes virtuels " qui vont nous " simuler " le mode de fonctionnement de ces psychothérapies. et non en faire un " simulacre " ( Queau)
une excursion dans les applications pratiques du monde virtuel montre de façon assez explicite les modes de réactivité à une situation donnée ainsi que les potentialités de ce morphing induit :
soit par les TCC
soit par l'Hypnose
soit oar l'association des deux
Avec le même but  : changer le comportement à partir non seulement d'une modification des cognitions erronnées mais aussi de la rupture des enchainements aberrants.
On est près de Janet
Rien n'est plus commode en effet que de simuler une action dans le monde virtuel , une situation , pour saisir les modes de fonctionnement dans le monde réel , qui en fait se superposent et - à partir de la visualisation de ce qui cloche - réaliser un scenario , virtuel , l'animer et modifier les réactions :
tout ceci permet de mieux comprendre les ressorts et le comportement de fait :
 
tous les wargames , simulateurs de vol , jeux etc en donnent quotidiennement la demonstration à la fois pour apprendre , à la fois pour corriger mais aussi recréer une situation donnée,en suivre le déroulement , l'amender ou la reproduire ad libitum .
et ce qui est valable pour les addictions est en fait valable là où toutes ces thérapies sont cohérentes avec ce but :
 
les differents phobies en sont un parfait exemple
deux exemples de cet apport du monde virtuel dans la modification du réel
- La société " Accenture " a developpé en France ( Sophia Antipolis 06) une application pratique significative de ce que le résultat du comportement peut par feed back modifier les cognitions et donc induire un comportement différent de l'actuel .
cette société à crée un miroir qui en fonction des entrées- notamment hygiéno diététiques - peut nous donner un aperçu de ce que sera notre visage dans quelques années:
- frais en cas d'exercices et d' apports équilibrés et légérement restrictifs
- bouffi en cas d'alcoolisation
- vielli prématurément en cas d'écarts
en changeant les paramètres ,on peut rajeunir ou affaisser un visage , dans des conditions proches de ce que ferait l'application de tel ou tel mode de vie dans le monde réel
 
cet exemple de " technique persuasive " ouvre de larges horizons notamment dans le domaine des TCC et de semblables procédés ont deja ete testé aux USA , notamment dans ce domaine particulier du sevrage tabagique
 
De tels procédés peuvent -ils également eclairer sur les process mis en route par l'hypnose ?
-pas dans l'éxécution d'un programme déja connu ; les TCC ont là une belle démonstration
- certainement dans la Création et le Morphing de situations où le sujet pourra trouver gratification selon le projet qu'il désire mettre en route :
en hypnose - c'est à dire dans le moment de la transe crée par l'hypnotiseur -
le sujet n'est pas seulement le metteur en scène
il est le créateur des scénarii possibles,  inducteurs de la rupture d’autres cognitions , d’autres comportements   qu'il visualise avant de les reproduire une fois sorti de la transe ,dont il choisira ou modifiera les différents aspects “ inventés “ au lieu d'etre le seul spectateur plus ou moins attentif  de programmes précomposés ( TCC)
et donc en principe il en contrôlera plus facilement l'execution ,
pour illustrer ce propos , on peut partir de la crénothérapie
Celle çi est deja utilisé depuis une dizaine d'années dans quelques stations thermales , non spécifiquement pour les addictions , mais pour les depressions et troubles anxio depressifs .
l'eau - comme le toucher souvent associé -massages -joue sans doute un rôle de désensibilisateur aux signaux d'excitateurs externes et le tabac en est un
On peut donc prendre comme point de départ cette aventure de l'eau à travers le corps humain pour rendre perceptible le fait que " se laver " du tabac , par exemple içi , est aussi possible et utile que pour l'alcool , drogues et medicaments : suivre ce canal de limpidité c'est un peu retrouver la fraicheur du ressourcement.
les Ericksoniens en tireront sans doute de fort belles métaphores :le verre d'eau et son rite , la cascade , le ruissellement ,l'apaisement du fonds sonore de l'eau , la fraicheur de l'air sur la peau etc , accompagneront le patient dans ce parcours apaisant , gratifiant substitut au tabac qu'il va " déplacer " ......
un exemple de cet abord métaphorique :
en point de depart la gestuelle du verre d'eau du curiste qui va remplacer le rite de la cigarette : de l'allumage à la première bouffée , puis le parcours qui "mime " le circuit neurophysiologique répétitif, le plaisir de l'eau et la fraicheur qui "déplace" le message négatif ( le tabac) , gratifie et en final supplante le manque
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SEVRAGE TABAGIQUE :
HYPNOSE, TCC, VIRTUEL ET
CYBERNÉTIQUE DES ADDICTIONS
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