Pont du Diable Thueyts Ardèche
et si, après la Psychanalyse , on se tourne maintenant vers les TCC classiques , on s'aperçoit qu'au contraire d'elles ,en hypnose le sujet n'a pas le recours de programmes préformatés pour le remettre sur les rails .
car tout va se jouer dans la transe :
Libéré de son champ de perception habituel retréci par la pathologie , il va acquérir un large champ de vision englobant son problème et les mécanismes de correction qu'il pourra de lui même mettre en place :
"l'observateur caché " (Hilgard) se mue-t'il en opérateur avisé ?
c'est tout l'enjeu du travail de la transe, moment privilégié d'une modification de conscience actuelle reprimée par la pathologie qui l'asservit .
la Transe ,est donc un espace/temps majeur où le sujet quitte le champ de vigilance restreinte du niveau de conscience où le confine la pathologie et sa condition socio culturelle du moment pour se deplacer dans le sens et le mouvement d'une vigilance élargie où il survolera la compréhension de la pathologie qui le reprime et où il pourra mettre en place les mecanismes corrrecteurs :
Les résistances sont abolies dans la transe
Là réside toute l'originalité de la transe - aussi archaïque que tout sentiment humain , aussi ancienne que toute réaction animale dont philogéniquement elle se rapproche de certaines :
qui ne connait la " sidération " du chien de chasse devant sa proie ?
Et si l'art de l'hypnotherapeute est essentiel , il reste limité, mais l'art du sujet n'est pas limité
/sauf par sa propre résistance à entrer dans ce jeu à somme jamais nulle
/sauf aussi parfois par les propres résistances du praticien
d'où l'intéret de s'interroger sur ce phénomène
La resistance comme l'hypnose est universelle et quotidienne tout comme sa définition - quelque dictionnaire , quelque langage qu'on emploie , elle est à la fois un fait et une action de s'opposer ,de quelque façon que ce soit , pour quelle motif que ce soit à une action , à un mouvement .donc à une émotion , à un sentiment .
la Résistance est un mur en perpétuel mouvement contre soi
et ce qui est valable en physique , dans les sciences du vivant , en psychanalyse , dans n'importe quel domaine ,se retrouve aussi en hypnose
cette force - à contresens du mouvement vital -se retrouve à trois niveaux :
/au niveau du soignant
/au niveau du patient
/au niveau de l’environnement
avec une conséquence :
l'interdiction du tiers commun necessaire : la relation
elle est triple
- entre praticien et patient ( induction de la transe )
- entre patient et lui même ( travail du sujet )
- entre patient et environnement
/au niveau du soignant :
- au delà du simple manque de formation
- au delà d'un désintéret, d'une inappropriation de cette methode ou au contraire d'un surinvestissement qui fausse le jugement
- au delà d'un parler psy qui risque de dérouter le sujet
- il existe parfois un defaut d'empathie qui l'empeche de comprendre le sujet et sa pathologie , ses ressorts possibles
- il peut y avoir une méconnaissance voire une fausse analyse des symptômes du sujet bloquant toute la thérapie
- il existe aussi un manque d'ajustement à la pathologie qui entrave l'induction de la transe et parasite la mise en place des mecanismes de maintien de celle çi, donc d'ouverture du sujet à une autre dimension , un autre sens , une autre voie où il pourrait percevoir- dans un champ étendu- les enchainements en cascade qui a partir de l'élément declenchant initial ont conduit le sujet dans l'impasse où eclosent les symptômes de l'entité pathologique- quelle qu'elle soit - qui entrave le sujet
ceci peut se produire
dans des techniques d'induction inappropriées ,
dans une metaphore qui passe à côté ou incapable de sortir le sujet de son etat de conscience actuel :
Erickson lui même connaitra les pannes de courant qui ont autrefois affecté Mesmer ..
- il peut y avoir aussi un manque d'effacement ,ou une domination , qui par une suggestion forcée par exemple , fausse la conduite de la thérapie
tout ceci est contenu en germe dans la structure de l'hypnotiseur
qui ne peut alors etre le pont qui conduit le sujet au déplacement salvateur vers le champ de perception élargi ( la perceptude de Roustang ) qui lui permets de survoler le problème et ses solutions
donc resistance par défaut , resistance par excès , par erreur, le praticien ne sera d'aucun recours dans ce cas là et contribuera - t'il sans doute à augmenter les resistances du sujet , qui ,elles aussi sont fort diverses
/au niveau du sujet
- la resistance peut etre due à un manque de socle socio affectif et culturel le rendant defectif à cette therapeutique
- elle peut résulter d'une méconnaissande totale des mécanismes de l'hypnose :
il suffit de parcourir les forums dédiés à ce sujet pour s'en convaincre
-le sujet a mis en place des stratégies de defense tellement rigides qu'il lui sera difficile
/ d'entrer en communication avec le soignant
- par rejet de sa personnalité
- par rejet de sa stratégie
- par incapacité de se liberer ne serait ce que temporairement du refoulé dont il a fait son quotidien obligé:
l'absence du fameux "lacher prise "
- par défaut de ce minimum d' " attente croyante " qui lui permettra d'entrer en transe
- par défaut de cette capacité de rebondir sur un point d'attachement , cette fameuses résilience , un peu trop souvent mise à toutes les sauces
- par une pathologie qui dépasse le cadre de l'hypnose
Il peut donc etre incapable d'entrer dans les diverses stratégies d'induction , et de surcroit inaccessible à la metaphore langagière dans ce temps où le monde virtuel prends de plus en plus de place
ce qui souligne une fois de plus l'interet potentiel de ce monde virtuel de plus en plus accessible (second life , jeux , simulation ) auxquel il serait sans doute plus sensible :
le facteur humain s'effaçant derrière la fascination technologique
Il peut paraitre surprenant de voir intervenir ces techniques alors qu'on les attends plus logiquement dans les TCC classiques
mais il suffit de voir quelqu'un se transformer en avatar sur second life , jouer à un jeu de simulation pour comprendre - qu"au delà de la dissociation du réel ( au sens de Janet ) et des addictions que cela peut provoquer , il peut aussi intervenir une dissociation au sens de Hilgard , salutaire en provoquant un déplacement de type hypnotique :
en jouant ou simulant le sujet se réappropie son histoire qu'il va réecrire en jouant ,par la modification de l'avatar, des règles du jeu le sujet sort de l'actuel en modifiant ou rebondissant sur le scénario.
- le sujet enfin ne désire pas vraiment se débarasser de la gangue qui l'enveloppe : il préfére continer à marcher les yeux bandés :
autiste , il ne mets pas en route son système de neurones miroir (Rizzolatti) et n'entre pas en résonance avec le soignant : absence d'activation cerebrale , absence de relation interpersonnelle mais aussi intrapersonnelle : son "observateur caché"( Hilgard) demeure invisible et ne pourra se transformer en "opérateur avisé " d'un travail qui ne peut exister que dans la transe , quitte à le prolonger au delà de ce moment privilégié
/ l'environnement
attachement et rebond qu'inclue la résilience résument la necessité d'un accord a minima avec le monde exterieur
cet aperçu necessairement partiel et incomplet rend bien compte de l'instabilité de l'hypnose que soulignait déja Chertock
la relation a souvent du mal a s'installer et une fois en place elle peut à tout moment connaitre des defaillances d'où la variabilité des résultats de cette thérapie si séduisante au premier abord
en conclusion les resistances- diverses- tant au niveau du soignant que du soigné - expliquent aussi en Hypnose bien des echecs
et si cette methode est louangée par les uns , elle peut fort bien etre dénigrée par d'autres ,montrant ainsi la volatilité de cette technique pourtant remontant aux origines de l''humanité tant la multiplicité des Résistances est grande .
Cette variabilité des résultats de l'hypnose médicale se retrouve dans les résultats contradictoires des diverses études menéees en clinique humaine dans des domaines variés
Les applications du monde virtuel : second life , jeux, simulations etc permettront sans doute d'augmenter le pourcentage de réussite , une fois mis en place des programmes dédiés et bien sûr une ethique et une déontologie de ces applications, mais n'excluront pas la necessité de l'hypnotiseur soit en binome soit - sans doute plus tard - à distance par ecrans connectés
De la communication gestuelle , l'humanité est passé à la communication langagière et maintenant sans doute à la communication numérique dans un monde de plus en plus connecté .
L' hypnose est familière de cette dématérialisation , véritable dissociation positive sur laquelle elle pourra appuyer sa stratégie
passant dea aimants à la metaphore , rebondissant sur les objets connectés .dont l'hypnotiseur pourra tirer un atout supplémentaire .
Michael l Stora l'a bien compris.