Miles Davis
Niki de Saint Phalle
HYPNOSE sans Mythes ni Illusions
Lève toi et Marche .......
au risque de décevoir les lecteurs d'ouvrages consacrés à cette therapie à eclipses , leur enthousiasme n'est guère corréllé
aux resultats de la pratique de cet art ,
Et je crains fort que cette injonction christique ne soit pour longtemps de saison dans l'hypnose - hypnose medicale s'entend bien sûr içi - phénomène magique et art médical qu'il est bien difficile de cerner.
LHypnose est aussi vieille que l'humanité indissociable de la Pensée Magique , il est très difficile de l'en detacher pour en faire ce que beaucoup voudrait : une science du corps et de l' âme ....
Si aucun substrat physiologique n'en corrobore les sites d'action ,
on sait cependant -surtout depuis l' IRM fonctionnelle -
- que de façon non spécifique- et pour faire plus court que toute hypothése -
elle affecte certaines aires cérebrales , des aires préfrontales au statégique carrefour pariéto temporal ( hippocampe , aire limbique et leurs annexes ) avec des irradiations corticales et sous corticales diverses , des modifications - toujours non spécifiques - des neuro mediateurs et du jeu endocrinien .
En bref , pas plus qu'il n'y d'hypnotiseur spécifique , il n' y a d'aires corticales dévolues aux mécanismes de l'hypnose , logiques , émotionnels , archaîques ou élaborés
et c'est tant mieux pour la diversité de la pensée , la diversité des thérapeutiques , permettant ainsi un clavier à la fois très divers , à la fois très singulier pour les maux du corps et de l' âme de chacun .
Mais il faut d'abord bien connaitre les gammes ; et tout pianiste professionnel dira la necessité- et quelquefois la dureté de l'exercice quotidien - avant d'affronter les feux de la rampe sans risquer les lazzis .
Pourquoi ces bréves reflexions- aussi décousues que l'hypnose - sur cet art magique et quelquefois magistral ?
Parce que souvent , on m'a demandé quelques notes sur cette passionnante énigme : l'Hypnose qui renvoie au plus profond de la psyché, du Moi , de Soi et de sa Représentation et qui , bien plus loin que n'importe quelque Freud - au delà des pratiques " magiques " , renvoie tout simplement à cet Arché primitif:
l'art et la "necessité "non de“ guerir “ mais de soigner , non de revenir à un incertain etat anterieur mais à permettre à l'individu :
" - à defaut d'effacer - ses troubles physiques , de trouver en lui
/ non les ressources dans on ne sais quel inconscient /subconscient
/ mais les ressorts de sa personnalité originelle, de son moi , altérés , dissociés , dissous
/ mais elle permet parfois de liquider les symptomes du Mal Etre actuel en Déconstruisant et Reconstruisant l'individu par séparation et recombinaison
Alchimiste processus ......
ceci bien sûr à partir du Moi, sans en changer le socle génétique mais en corrigeant les mauvais schemas acquis par le biais de la vie , de l'environnement , aboutissant à un etat délétére de santé
Nous restons en Libre arbitre et non dans un Asservissement à quelque Doxa que ce soit
ceci n'exige aucun artifice mais la Parole , le Mime ou le Silence , ce Don - que chacun posséde à des degrès divers - de soulager son semblable ,associé ou non selon les cas à une therapie medicamenteuse - quelle quelle soi - ou bien à une therapie cognitive et comportementale souvent ( TCC)
car l'hypnose est pluridisciplinaire
Içi j'ignore volontairement la psychanalyse , fille de l'Hypnose , non par quelques mepris - j'aime bieaucoup certaines analyses - mais parce que hypnose et psychanlyse ne jouent pas dans le même registre tout en étant voisines de canapé , l'une sur le divan , l'autre camouflée sous le divan mais toujours présente ...
l'hypnose est plus à visée thérapeutique,
la psychanalyse est plus orientée sur la connaissance de soi
mais se connaitre mieux n'est il pas aussi un excellent moyen de vivre mieux ?
ceci n'est donc pas exactement mon propos :
on pourrait dire :
qu'elle se place a côté , voire met un pied dans les therapies cognitivo comportementales ( TCC)
Cependant dans l'hypnose la modification de la la perception des troubles, donc la possibilité de mise en route d'autres circuits correcteurs se fait directement par le sujet et non par des schémas - positifs -suggérés par le thérapeute comme dans les TCC .
CAR à la difference de la TCC où le therapeute fait decouvrir / suggère de schémas correcteurs - pret à porter psychotherapique -, en Hypnose Médicale c'est le sujet lui même qui va faire tout ce travail simplement par leur prise de conscience ni révée ni fantasmée mais bien réelle, en modélisant non en virtuel mais en réel le programme réadaptif qu'il appliquera de la transe à notre monde réel, ceci en partant du modèle observé ( imitation ) de l'hypnotiseur ;.
en somme le sujet sort de l'ecran de la console du jeu virtuel , pour se rapproprier le rôle d'acteur dans la vie de tous les jours .
cette Liberté à un prix :la difficulté voire l'echec du sujet à se reapproprier son identité
cet Art est à la fois simple et compliqué , remarquable par son taux d'insuccès a long terme car dépendant :
- à la fois de la qualité du sujet à se mettre en position de succès , à utiliser le fameux “flux magnetique“ qui court sous toute relation et permet toute réassociation
-à la fois de la capacité l'hypnotiseur à le mettre sur la voie sans construction tout aussi ephémére et illusoire
- à la fois de l’environnement psycho affectif , social culturel du sujet
Ceci ne doit pas decourager le néophyte qui s'engage sur cette passerelle etroite , bordées de precipices
A ceux là , je donne avec plaisir ces brèves reflexions ,
l'Hypnose se donne autant qu'elle se transmet dans une boucle retroactive
chacun la manie au grè de son talent mais si les Écoles sont nombreuses , plus encore sont nombreux les charlatans qui la monnaient :
Il en est ainsi de toute Vérité et l'hypnose n'echappe pas à la loi commune qui fait que ceux qui la recherchent le plus ardemment sont aussi souvent ceux qui sont les moins capables de la recevoir et de la comprendre.
Ces brèves - aussi décousues que l'Hypnose , je le répète , ne sont en fait que la reprise de quelques reflexions autrefois proposées mais qui , je crois , n'ont pas perdu de leur acuité .
Je les crois toujours d'actualité et n'y vois rien à changer
Erikson , psychiatre - semble actuellement etre le maitre à penser d'une génération actuelle d'hypnotiseurs qui ont malheureusement oublié de lire Janet et les Humanistes qui l'ont precédés et suivis : philosophes , penseurs ,litterateurs divers etc
l'hypnose est en effet une Pensée plus qu'une Lecture .
Erickson etait avant tout un psychothérapeute qui a mis à profit sa propre infirmité pour observer les ressorts du corps et de l'âme et leurs puissantes interactions et il a appliqué les leçons qu'on peut effectivement tirer d'une bonne observation .
Il a mis ses propres expériences au service de ses patients avec le talent de la quotidienneté qui fait le charme - et l'incomprehension- pour qui ne connait véritablement la mentalité nord americaine - de cette culture bien loin de la culture de la vieille Europe beaucoup plus intellectualisée et mal préparée à de simples images et à cette technique si basique que Freud l'abandonna bien vite - non sans avoir appris auprès de Bernheim les facilités de la suggestion que jamais il n'a quitté après avoir rejeté le cirque de Charcot ,qui dieu merci s'illustrât ailleurs que dans une hypnose réduite à l'hystérie ....
ce qui fait qu'il est assez difficile de distinguer chez Erickson dans sa pratique quotidienne de ce qui relève de la psychologie pure de l'hypnose vraie:
ce qui montre au moins sa grande ouverture et sa facilité à passer de l'informel au formel , à laquelle on peut ajouter une modestie bien peu fréquente dans ce petit monde plus prompt à claironner d'incertains succès que les echecs beaucoup plus nombreux et incontestables ....
Erickson disait que'il ne pouvait alleger le fardeau de ses patients que pour un temps
phrase à ne jamais oublier
voila pour en finir avec l'hypnose " guerisseuse "
car l' Hypnose ne guérit pas mais Change,, liquide la Dissociation , Réassocie
elle est en ce sens Spagyrique .
, et de cette " Déconstruction Derridienne " du vécu actuel nait une autre " réalité " tout aussi convaincante
j'ai bien peur que le site " homoeopathie et hypnose "( 1996 ) ne déroute les quelques aventuriers qui s'aventureront dans ces pages écrites dans la verve Paracelsienne
Il s'agit d'un article volontairement hermétique où j'ai avec grand plaisir manié,
/l'ecriture automatique ,
familière à l'hypnose :
/la Confusion par l'entrelac des similitudes entre deux pratiques aussi peu " scientifiques " magiques aussi
libre pour l'une - l'hypnose
dogmatique pour l'autre - l'homoeopathie
en tout cas très fortement EBM indépendantes ...
Rappelons qu' EBM =medecine basée sur l'evidence
qu'evidences ne veut pas dire preuves mais temoignages objectivement recueillis à differencier de la crédulité " magique " .
On est donc içi pour l'instant dans le domaine des croyances . et non dans l'observation de Réalités
une version claire et allegée est parue en 1997 à l'occasion du Salon du Livre à Paris dans une revue dont l'existence fût metéorique :
" Hypnose et parcours therapeutique "
ce titre lui donnait sens....
Cet essai a effectivement peu sa place sur un site strictement médical mais, à la relecture , il me semble toujours d'actualité - maladresses et vagabondages divers loin du sujet inclus - au moins pour les familiers de l'histoire de la Relation , de ses bouillonnements , aussi déconcertante que ses troublantes liaisons ....
et qu'un opéra chinois du XVIème siècle.
Certains bien sûr , vont y retrouver cette fameuse " l'écriture automatique " chère à Breton et Souppault .Ce n'est que justice, une partie a été ecrite à l'hotel " des grands hommes " , Panthéon de leurs Nuits Magnétiques ....
L'hypnose imprégne toute l'Histoire , toute les Civilisations , leurs Rites et leurs Pratiques donc la Médecine , de sa préhistoire , de sa magie, de ses pretres à maintenant :
Ceremonie , Parole , Geste , elle ne peut se réduire à aucune liturgie ou aucune définition, au risque de la castrer et de la réduire à telle ou telle technique qui ne représente qu'une des façettes de la " bonne pratique " du Médecin maintenant Praticien et non plus Magicien.
" Il reste cependant toujours un brin du Lien , Pont et Wagon de la Relation , effluve et courant de ce fleuve mystérieux et souterrain , éclat de cette lumière ardente et incertaine , vive et insaisissable comme le reflet irisé de l'eau du ruisseau , de la rivière dans la clairière , du jaillissement du torrent , fond , trame et toile des circonstances de la " guérison " dont le praticien est à la fois à la fois acteur , metteur en scène , tisserand .... et indifférent "
l'hypnose - pas plus que l'hypnotiseur ne doivent etre performatifs ( au sens d' Austin )
c'est à dire qu'aucune narration dite , soufflée ne doit créer de faux semblants décrétés réels
L'hypnose va au delà de la simple connaissance du Moi , de Soi , de l'Apparence et de la Texture , elle investit tous les Lieux du Corps , elle est dynamique , immédiate ,essentiellement thérapeutique., fondée- non sur la seule maestria du praticien - mais sur la capacite personnelle de création , sur la réactivité du patient , dont on ignore encore le moteur hors le rôle essentiel de l’imitation , la cartographie , à peine le jeu :
La Transe est loin d'etre sortie de la Caverne ou du Laboratoire.et n'en exclue ni les cornues ni les chimiques extractions ni non plus les très personnelles élucubrations .
Le " fait hypnotique " ne se définit pas , ne s'enferme dans aucun dogme, dans aucune école .
Au gré de l'Esprit , il se dépeint et se décline différemment selon les époques , les évolutions de la pensée scientifique dont il emprunte le reflet , la terminologie , tout en gardant le principe majeur ,
le Réarrangement
que seul le patient autorise s'il le peut , dont il a seul la clé , dont il mesure seul la portée , dont seul il taille les degrés .
Tout l'art du thérapeute est de rester l'arche et l'aiguillage qui permettent au convoi de rester sur la voie et les rails, tâche malaisée, dont le praticien avisé aperçoit vite l'ampleur, les limites, et partant la nécessité de complémentarité des Disciplines .
Certains privilégient la métaphore , d'autres sont plus directifs , provocateurs , certains aiment le silence si cher à Chertock propice à de nombreuses Reconstructions , et si je regrette la défenestration de Coué , je reconnais l'ingéniosité , le bon sens pratique d'Erickson même s'il est peu ou très mal rendu par ses emphatiques admirateurs.
J'aime l'art suggestif de l'école de Nancy- même si là on sort de l'hypnose pure - j'aime peu l'hystérique theatralité des spectacles de Charcot à la Salpetrière ,
j'aime surtout le travail du patient sur lui même et celui du praticien penché sur le moindre signe
car l'hypnose est structurellement ambigûe
-dans sa définition , dans sa pratique dans son fonctionnement
-tout comme dans les présupposés à son sujet
Avant de fermer cette revue non exhaustive je ne voudrais pas oublier
- des " pères fondateurs " comme de Puysegur , Deleuze, Bertrand
sans minimiser de Faria
-des contemporains de Chertock à Roustang en passant par Kubic ,
- des reprouvés comme janot Hoareau, maitre didactique de cet art fugitif
- des historiens aguerris comme Barrucand ,jacqueline Carroy et Darnton
- des Philosophes comme Maine de Biran , Taine , Bergson
-des poétes comme Poe , de Nerval
`- des ecrivains comme Balzac, Steinberg
- des essayistes comme Stengers , Palazzi
etc etc
- et bien sûr tous ceux que j'ai - volontairement ou non - oubliés ......
La technique parait secondaire - bien plus que ne le disent les praticiens heritiers de l'école dite de Palo Alto :
elle est seulement déterminée par la personnalité , la richesse de l'imaginaire - du praticien et du sujet -leurs capacités d'attention , d'adaptation et de réactivité :
autant que par le vécu du mal que seul le patient pourra déclouer du fauteuil.
L' apprentissage est souvent fastidieux , forcément diversifié .
Bien après le grand initiateur moderne que fût Chertock :
- La Socièté Française d'Hypnose sous l'impulsion de janot Hoareau ,
- les écoles Ericksonniennes avec ou sans Godin ,
le laboratoire de Michaux
ont apporté pour beaucoup la formation initiale, montré les possibilités mais aussi les limites , les dangers également de cet abord thérapeutique .
Il est bien sûr nécessaire de confronter sa pratique au sein de groupes , de colloques et de journées comme celles de Lille et d'ailleurs mais en définitive seules l'écoute , l'observation , les réactions du patient permettent de définir une " bonne pratique " surtout pour le médecin généraliste , car cette " voie royale " du Soulagement lui est maintenant largement réouverte, s'il le désire , si son esprit le porte vers cette " poétique " :
Liebault etait un médecin de campagne . Il devint le Maitre de Bernheim.
L'approche du Médecin est cependant assez différente de celle du Psychothérapeute car l' éxigence médicale est différente de celle du soutien psychologique , tant sur le plan de la demande du patient que sur celui de la réponse, de la déontologie , de l'ethique médicales .Si les pratiques doivent etre confrontées , elles ne doivent pas etre confondues .Il n'est pas inutile de rappeler la spécificité du Médecin dans la connaissance des mécanismes de la pathologie et de son retentissement à une époque où foisonnent les abords les plus débridés, les plus baroques , surtout s'ils réclament le plus de badges certifiés et bariolés .
Autant dire crûment que les bateleurs patentés , les marchands du temple et de vent hantent l'estrade , clouent leurs plaques sur les façades , et hélas aussi " " illuminent " Internet .
Cette Foire n'est plus l'apanage des charlatans du Trône mais se rencontrent de plus en plus dans des lieux ou des séminaires animés par des Médecins ou Psychotherapeutes sans autre réelle validation que leur propre certification ou leur technique marketing .