Aperçu sur Diabete type 2 ( DT2) et Hypertension Arterielle (HTA) au Sénégal - NOVEMBRE 2016
en Poste de Santé - zone rurale de Casamance
seul ou en association -particulièrement avec l' HTA -le diabète de type 2 au Sénégal devient un élément lourd de morbi- mortalité er marque le basculement des MT ( maladies transmissibles ) vers les MNT ( maladies non transmissibles )
en effet sous l’impulsion de la politique sanitaire gouvernementale , les mesures prises au niveau du district : vaccinations prise en charge médicale gratuite des enfants de 0 à 5 ans-, césariennes gratuites , mesures préventives efficaces dans la lutte contre le paludisme et maladies infectieuses dont HIV ,etc
les grandes épidémies - et la mortalité - particulièrement infantile - ont régressé de façon spectaculaire au Sénégal depuis une dizaine d'années
d’où l'intéret de mener des enquêtes multidistricts pour mieux cerner la réalité de la montée en puissance de ces deux MT qui pèsent lourd sur le budget des ménages et de l’état , et de passer en revue les stratégies préventives pour l'enrayer .
Une action médicale menée en décembre 2016 à la demande du CS de Coubalan par l’association humanitaire française Terre d’ Azur Mouans Sartoux 06 Fr-avec l’accord des autorités médicales du District et de la Région - a permis une première approche dans ce milieu rural.
Coubalan est un gros village agriculture surtout ( riz maraichage fruits ) et peche au bord du fleuve Casamance a équidistance de Ziguinchor et Bignogna , enclavé au bout d'une piste de huit kms dans la forêt soudano-guinéenne des Kalounayes à peuplement essentiellement Diola , de Religion majoritairement Musulmane .
Il ne s"agit pas d'une étude épidémiologique mais d'un aperçu au fil des consultations au dispensaire de Coubalan pendant dix jours
plutôt que de s'arreter au seul facteur ethnique - qui joue pour partie dans les causes génétiques - il est important de bien analyser le contexte géographique , les ressources naturelles locales , les rites coutumiers souvent ancestraux , les modes de vie, , de travail , d'alimentation qui peuvent expliquer les écarts de fréquence selon les regions
donc nécessité d'un travail épidémiologique certes mais aussi anthropologique avec le regard du clinicien.
PREMIERE LIMITATION
La population vue en dispensaire est différente de la population générale avec risque certain d' effet " loupe "
d'où la différence avec les chiffres généralement observés dans la population générale d'autant qu'une action médicale de +- dix jours concentre un afflux de consultations en dispensaire.
Ce chiffrage pour imprécis qu'il soit par rapport à une étude épidémiologique vraie ,donne cependant une idée de la montée en puissance de ces pathologies au Sénégal , zone rurale , en regard des données antérieures quand elles existent .
cette étude porte uniquement sur les personnes à partir de 18 ans , à partir d’un panel de 345 personnes adultes venues en consultation - et avec leur accord - reparties en 3 tranches d'âge :
-18/40 ans
-40//60 ans
>- à 60 ans
Nous n'avons pas discriminé hommes et femmes : c'est donc un chiffre global
Pour le Diabete Type 2
nous avons distingué :
/ l'Intolérance au glucose : IG (prédiabète) avec une fourchette de valeur de 1,10 à 1,30 ( au lieu de 1,26 pour l’OMS )
/ le diabète de type 2 : DT2 avec une limite inférieure à 1,30
ce chiffre diffère donc de celui de l'OMS : 1,26 trop restricctif pour certains
Il est difficile d'appliquer les standards OMS à une population qui n'a pas les mêmes accès à la Santé
Ce fait est rarement pris en compte .
les chiffres sont exprimés en mg/ml uniquement .
Nous n' avons tenu compte de la triade clinique ;polydypsie , polyurie ,polyphagie et amaigrissement que dans le cadre thérapeutique .
- Nous n'avons pas recherché le Diabete type 1 chez l'enfant et adolescent
- Nous n'avons pas cherché à quantifier les complications rencontrées , faute d'instruments de mesure en dehors de l'appréciation clinique et biologique avec les seuls glucometers et Bandelettes urinaires :
on peut simplement dire que déja dans les premières tranches d'âge - et bien plus chez les personnes agées , les BU objectivent de fréquentes protéinuries signe d'une potentielle insuffisance rénale ,
les AOMI au moins débutantes étaient bien présentes à l'appréciation du périmetre de marche et à la palpation
.
Les retinopathies cliniquement décelables _ diminution de l'acuité visuelle , hypersensibilité à la lumière - étaient fréquentes tandis que l'insuffisance cardiaque traitée ou non etait l'apanage des plus de 60 ans .
Nous n'avons par contre pas décelé de signes cliniques évidents de coronarite dans la tranche de vie active ni d' AVC ni de pied diabétique préoccupant ..
Nous n'avons pas observé de diabète gestationnel : peu de femmes enceintes ont été vues en consultation .
- ce " dépistage " étant fait en dispensaire les chiffres relevés sont
ceux de la glycémie capillaire au doigt après lavage au savon tiède et non de la glycémie veineuse .
/à jeun
/ ou après 2 heures d'un repas apportant une charge en sucre estimée à 75 mg de glucose : estimation selon l'apport alimentaire préalable décrit
/ dans le doute nous avons faire revenir le patient à jeun le lendemain
RESULTAT
le chiffre global obtenu est :14,40% de la population observée donc supérieur à celui qu’on a pu retrouver dans la littérature , hors celui - voisin - des théses numérisées de l'UCAD .
La précarité des statistiques , officielles et internationales , en Afrique Subsharienne , est une donnée à prendre en compte dans l'analyse critique de tout chiffrage publié et pas seulement dans le domaine de la Santé .
.
-Le taux OMS diabete T2 pour la population adulte du Sénégal 2016 est de 5.1% et pour la DGS 5,4% toujours en 2016.
les études que nous avons pu relever sur Internet donnent aussi un chiffre supérieur au taux OMS (environ 12%)
ce dernier chiffre rejoint les taux que nous avons pu relever dans certains centre de dépistage et traitement en ville ( Dakar )
Il reflète la population vue en dispensaire à une période P, en demande de soins , et non la population globale de ce territoire .
le taux relevés de 5,6% et 9,4% dans les deux premières tranches d’âge montrent cependant l’intérêt d’un dépistage précoce .
autres limitations
-glycemie capillaire au doigt ,
possibles erreurs de relevé
-possibles variations dans l’observance du jeûne et charge glycémique préanalyse.
POUR HYPERTENSION ARTERIELLE : HTA
-là non plus pas de discrimination Femme /Homme
seules les HTA >16/09 - soit stade 2 - ont été retenues
la fourchette OMS 14/09 -16/10 n’ a pas été retenue .( cf considération supra pour le T2 )
les tranches d’âge sont identiques à celles du Diabete 18/40 ans - 40/60 ans >60 ans
les HTA ont été discriminées en :
/HTA primo décelées non antérieurement bilantées , connues ,traitées selon les dires
/HTA connues , déjà bilantéee, traitée ou non , régulièrement ou pas
RESULTAT le chiffre global 17,60% est inférieur à la moyenne nationale : +-22%.
chiffre a manier avec précaution ( cf supra)
la TA a été prise avec un tensiomètre Spengler après 3 minutes de position assise
2ème prise - aux 2 bras - au bout de 3 minutes si TA supérieure à 16/9
Ces chiffres reflètent également la population vue en dispensaire et non la population générale du territoire
Les chiffres : 6,5% et 6,7% d’HTA stade II primo décelées dans les deux 2 premières tranches d’ âge montrent
toutefois l’importance d’un dépistage précoce pour prévenir les risques cardiovasculaires et métaboliques .
ASSOCIATION DT2+HTA
/le total global est de 10,33% ; ce taux est faible comparée à la littérature consultée.
mais nous n'avons retenu que les HTA stade II
et logiquement le pourcentage s’accroit avec l’âge
La corrélation de ces deux pathologies montre cependant la nécessité d'obtenir aussi :
/la normalisation de la TA chez les Diabétiques dans une fourchette moyenne <13/9-16/9 >
/ la normalisation de la GLYCEMIE chez les Hypertendus
ceci afin de limiter et retarder les complications liées aux facteurs péjoratifs communs .
FACTEURS DE RISQUE DIABETE T 2
Classiquement on retient :
Être âgé de plus de 40 ans
•Avoir un parent proche (père, mère, frère ou sœur), atteint de diabète de type 2 ;
•Présenter un surpoids +++et, surtout, un excès de graisse au niveau de l'abdomen ;
•Présenter un syndrome métabolique (hypertension artérielle, cholestérol triglycérides élevés)
•diabete gestationnel ;
•accouchement d'un enfant > 4 kgs
les facteurs génétiques et environnementaux
-Génétique
Outre le diabète type 2 cétosique se rapprochant du diabète type 1 de cause encore inconnue
, l’importance de la fréquence familiale indique une détermination multigénique sans qu! on puisse individualiser tel ou tel gene précis comme déterminant primitif causal mais les mutations génétiques sont le plus souvent associées aux conditions environnementales ( épigénèse ).
Leur expression par la consommation excessive de graisses saturées , de sucre rapide , de sel aussi - mais içi à un degré moindre -, associée au déficit d'activité physique et à la sédentarité est responsable du phénomène essentiel du DT2 :
l'insulino resistance des tissus après une longue période d'hyperinsullinémie réactionnelle à laquelle succède une insulino déficience puis ll'insulino résistance .
-Donc 2 facteurs environnementaux importants
/ alimentation obésogene
/ inactivité physique et sedentarité
COMMENT Y PALLIER ?
Trop de graisses , trop de sel , trop de sucres : cette triade n'est pas l'apanage des pays riches ni des villes .
Ell est très fréquente dans les Campagnes et n'épargne donc pas le Sénégal
-Alimentation : le regime type DASH riche en fruits, légumes , fibres, poissons, pauvre en graisses saturées - suppression cubes bouillons de marques diverses ++++ , réduction drastique du sel et viande rouge est rapidement efficace .
Le pain blanc - uniquement farine de blé - a un index glycémique élevé .à consommer avec modération
les pains à base de farines de mil , maïs et niebé ++( pain " doolé ") ont un index glycémique moins élevé donc à privilégier en diminuant le pourcentage en sel .
Suppression des sucreries +++:, fantas sodas dont coca +++ au profit de eau citronnée ( citron vert ) thé vert si possible ou café non sucré
+
La reduction du sel est içi aussi nécessaire car on sait son effet néfaste sur le transport du glucose donc ne pas dépasser les 3 grs par jour maximum si possible
On évite ainsi le syndrome métabolique qui unit des deux pathologies avec la dyslipidémie sous jacente qui ramène au problème de
l' OBESITE souvent dénominateur commun de ces pathologies
Elle mérite une étude à part seule ou içi associée à HTA et DT2 car :
Une reduction de poids de 10 kgs chez les personnes ayant une IMC > 28 permet une réduction significative du diabete T2 de l'HTA et des paramètres biologiques de la dyslipidémie ( etude UK Respect )
la correction des troubles alimentaires est inséparable de la
-lutte contre :
*/ l' inactivité physique déifinie par moins de 20 minutes d'activités physiques diverses par jour
*/ la sédentarité :définie par l' absence d'activité physique quantifiable
la pratique simple de la marche rapide au moins 20 minutes par jour améliore, ces deux éléments
et diminuent donc les autres facteurs :
* surpoids/obésite
*syndrome métabolique et hta secondaires
/ le tabagisme : on sait maintenant que le tabac augmente directement l'intolerance au glucose et le diabete T2
.par augmentation de la masse grasse surtout abdominale au détriment de la masse maigre
; par diminution directe de la sécretion d'insuline
. par effet inflammatoire général ( stress oxydatif )
FACTEURS DE RISQUE HTA
Classiquement :
• obésité
•tabac/
•âge
•alimentation (sel,++ graisses alimentaires) saturées et alcool
•hérédité (antécédents familiaux)
•stress
•manque d’activité physique
*maladie rénale
Sans oublier de rappeler comme pour le diabète T2:
*Génétique et Environnement
On peut les résumer par:
/Hyperactivite sympathique avec vaso constriction arterielle avec diminution du débit cardiaque ,
/sensibilité accrue au sel donc en partie par le système SRA ( renine -angiotensine ) avec augmentation de la réabsorption de sel d'où retention saline
on retrouve les facteurs principaux de risque du Diabète avec une diététique similaire :
/ alimentation : intérêt du régime type DASH pauvre en sel ++ ( <5 g/jour ),en graisses saturées ++, en sucrerapides++ , riche en legumes fruits poisson non fumé non salé , pauvre en viande rouge, suppression sucreries /boissons type soda coca +++ au profit café noir,thé vert si possible , eau citronnée +++ ( citron vert ) etc ,
arret du tabac( cf supra ) /alcools le cas échéant ( dont vin et bière )
/ Sédentarite intérêt +++ du sport dont a minima la simple marche rapide vingt minutes par jour
ces deux changements d’hygiène de vie :
- diminuent la charge de la pression artérielle et permettent de retarder la prise médicamenteuse .
limitent les risques propres
/ de l’obésité , du syndrome métabolique ,
/les risques secondaires cardiovasculaires dont l’infarctus , l’artérite périphérique , l’avc ,, l'insuffisance rénale
STRATEGIE THERAPEUTIQUE ADOPTÉE
-Ce schéma tient compte de la difficulté d'approvisionnement régulier des médicaments malgré un effort constant des PRA , surtout de l'observance réelle généralement constatée .
- Il tient compte des recommandations de l' OMS concernant l'utilisation de la médecine traditionnelle ( plantes médicinales ) dans les zones où l'approvisionnement en médicaments classiques - et leur utilisation - restent précaires .
- Il tient compte des effets objectifs scientifiquement établis concernant une alimentation adaptée ainsi que la pratique positive de l'exercice physique correctement pratiqué .
Il peut bien sûr etre modifié à tout instant selon les données objectives- dont environnementales - et l'évolution clinique constatée
DIABETE T2
prise en compte
de la clinique la triade polyurie polydipsie polyphagie avec amaigrissement
du chiffre de la glycemie
des antécédents familiaux
du surpoids/obésite
des facteurs de risque associés en particulier cardiovasculaire et rénal
.
IG / regles alimentaires : régime de type Dash sans exclure t l'huile d'arachide
/ regles de vie : exercice physique type 20 minutes de marche rapide par jour en dehors notamment du travail journalier dans les champs responsable de l’usure prématurée avec en particulier affections locomotrices et squelettiques constatées , arret tabac
GLYCEMIE ≤ 1,50 regles hygièno diététiques seules, comme IG + tradipratique éventuelle .
GLYCEMIE > 1,50 - AJOUTER monothérapie preferentiellement par Biguanide ( metformine 500 en première intention )
- personnes âgées +risques associes avec ou sans notion de l’âge Bithérapie :Biguanide +Sulfamide hypoglycémiant en débutant par doses faibles
Pharmacopée Locale documentée
Selon l' OMS , on ne peut passer sous silence l’apport de la tradipratique validée et dans ce cas on a conseillé ,
outre le
/ kinkéliba ( combretum micranthum ) on peut citer
/ icacina olivoformis , courant en Casamance , ( boumafaye écriture phonétique en langue Diola /Oussouye ) 90 grs feuilles en infusion 3 tasses par jour
: les principes actifs- Flavonoides - ont a été documentés par Dr Anastasie Manga de l’université de Ziguinchor- thése de Doctorat 2013
/ Consommation raisonnée de noix de cajou nature- non salée - pour ses graisses mono et polyinsaturées un peu analogue à celles préconisées dans le régime méditerranéen, outre l'apport en vitamines et éléments minéraux .
SURVEILLANCE PAR L'ICP AU BOUT D’UN MOIS SYSTEMATIQUEMENT PRESCRITE AVEC MESURE DE LA GLYCEMIE CAPILLAIRE , BANDELETTE URINAIRE APPRECIATION DE LA VISION
LIMITATION
Alimentation : On sait les difficultés d’équilibration chez une population rurale dont l’aliment principal est le riz ancestral ; le riz de Casamance à un index glycémique plus bas que le riz blanc importé mais la récolte ne suffit pas à la consommation annuelle :
d’où conseil de partager le plat : un part Riz/ une part légumes colorés
le maraichage étant présent dans les villages
/ une part poisson non salé (poisson frais des bolongs ) ou viande blanche ( poulet) mais le poisson frais se fait plus rare et les sacs de poissons séchés salés sont la norme
Le riz peut etre remplacé ou au moins substitué en partie par le Mil , le Sorgho , le Fonio qui ont un index glycémique plus bas que le riz et sont des cultures traditionnelles qui peuvent utilement completer celles du riz et le remplacer en cas de mauvaises récoltes de ce dernier .
Outre le complément de culture , ces céréales ont une bonne valeur nutritive en proteines sels minéraux
Le Maîs lui malgré une charge glycémique un peu élevée est interessant dans les maladies cardio vasculaires
et les rétinopathies par sa richesse en anti oxydants et pigments caroténoides ( xanthine luteine ).
+ fruits de la saison habituellement beaucoup plus vendus que consommés: donc corriger le tir car :
le sucre des fruits bruts mélangé aux fibres de ceux ci est directement transformé en energie au contraire des jus de fruits frais pressés et autres sodas qui en stimulant trop le pancreas provoquent une hyperinsulinémie avec secondairement risque d' apparition d' insulinorésistance et diabete t2
/ l'huile d'arachide , de palme ( action antioxydante : retinol et a-tocopherol )peuvent etre consommées modérément
/ l'huile vierge de coco ,très intéressante grace à ses acides gras TCM ( triglycérides à chaine moyenne ) protecteurs cérébrovasculaires ,est malheureusement hors de portée financière , dans les conditions actuelles d'extraction .
Mention particulière aux fibres de la chair de noix de coco N dont le professeur Gassama, Ziguinchor ( et coll) - voir plus bas - a montré pharmacologiquement l'action anti hyperglycémiante .Cette action serait similaire à celle du Glibenclamide ( Daonil ) par liberation d'insuline ( flavonoides ) d'où l'intérêt d'une consommation- en quantité modérée - de la pulpe non pressée de ce fruit
Exercice physique : difficile pour une bonne part de la population qui passe une partie de la journées courbée dans les champs mais indispensable pour les personnes sédentaires à la maison ou au commerce .
l’organisation de séances hebdomadaire ou bi -hebdomadaire de gymnastique collective basique serait une bonne réponse::
Il y a en général dans chaque village suffisamment de jeunes sportifs bien au fait de leurs pratiques pour assurer un encadrement minimal pour des exercices basiques .
HTA
<16/9 : non traitée par médicaments : conseils d’hygiène de vie (IAlimentaire ; régime type Dash en insistant sur la restriction sodée et Exercice physique : marche rapide à minima + eventuellement pharmacopée traditionnelle ( cf infra )
>16/9 traitée - monothérerapie soit Diuretique de l’anse ( furosemide ) soit hydrodhlortiazide ++( esidrex) dont on sait le rôle protecteur cérebrovasculaire en l'absence d'insuffisance rénale , soit IEC ( captopril)
- et bithérapie avec Anticalcique ++( type Amlopidine ) ,Bloqueur du SRAA et selon les cas
trithérapie avec beta bloquants et/ou Spironolactone
Là on est dans des cas complexes , de prescription et d'observance difficiles
Dans tous les cas Potassium (par consommation de bananes au minimum )
Pharmacopée Locale documentée ( cf OMS )
/Bissap nature ( Hibiscus Sabdariffa ) en infusion dont l’action légèrement diurétique est bien connue outre le rôle de protecteur vasculaire ( anthocyanes)
/Kinkéliba ! Combretum Micranthum ) déja cité pour le diabéte T2 : action légérement diurétique
/Feuilles de Manguier riche en flavonoides - également utile dans les diabetes- protége l’endothelium vasculaire en infusion 3 fois par jour
/de même la décoction de d’écorce de noix de Cajou ( Anacarde ) est un adjuvant non seulement dans l’ HTA mais aussi dans le Diabete
/par leurs flavonoides les feuilles d’ Icacina logiquement ont leur place aussi
ces therapies adjuvantes de la pharmacopée locale documentée ont été choisies pour leur double action Diabete/Hta
Noix de Cajou et Manguier font partie de la même famille botanique: Anacardiacae utile dans DT2 et sans doute HTA par ses composants .
LIMITATION / l’observance des règles de vie , de restriction sodée , arrèt tabac+++ et alcool dont vin et biere le cas échéant .
/l’observance médicamenteuse si elle a été prescrite
CONCLUSION
cet aperçu n’est pas une étude épidémiologique et n’en a pas la rigueur :
-la glycémie capillaire n’a pas la fiabilité d’une glycémie veineuse
-le surpoid/obesite n’a pas été corrélé faute de temps et de personnel
-seules les HTA stade II ont été prises en compte
-le peu de cas d’association diabete/ hta interpelle par rapport à la littérature publiée
Il renvoie sans doute à la singularité propre au mode de vie et d'alimentation de chaque population dans un bassin géographique donné .
Ce fait souligne qu'outre une étude épidémiologique véritable , une enquête de type socio anthropologique devrait etre menée cernant alors les variations selon les regions , les villages , les quartiers :
Plus qu'un facteur ethnique , la composante géographique et culturelle avec la prise en compte des ressources locales , du mode de vie et d"alimentation ancestraux ou récemment acquis peut rendre compte d'une diversité de répartition et d'importance à l'intérieur de régions du Pays outre la différence habituelle entre zone rurale /zone urbaine où on incrimine davantage un mode de vie " occidental " , avec inactivité physique , sédentarité et alimentation déséquilibrée , et surconsommation alcoolotabagique ce qui n'est pas forcément le cas en milieu rural isolé .
Cet aperçu demande donc a être infirmé ou confirmé par une étude ultérieure avec plus de personnel qualifié pour une meilleure fiabilité .
Elle montre cependant la montée en puissance de ces pathologies lourdes en coût humain - handicap , qualité de vie et risque vital - et en coût financier .
elles sont cependant encore assez loin derrière les affections locomotrices , respiratoires bucco- dentaires
( caries+++) et digestives qui affectent ces populations prématurément usées .
SANS OUBLIER
/LA RECURRENCE DES MT (maladies transmissibles ) A NE JAMAIS PERDRE DE VUE
/ LA PERSISTANCE de MALNUTRITION CHRONIQUE, pathologie souvent négligée ++ tant chez la femme enceinte que chez l'enfant ,avec ses redoutables conséquences sur le développement cérébral et donc la vie active future
sans oublier l'obésité autant par malnutrition que par malbouffe.
Le déréglement climatique ( rareté et insuffisance de pluies alternant avec tempêtes et inondations ) l' aggravera inéluctablement la situation par le retentissement sur la production et les récoltes agricoles , sur le type de production agricole adapté à ce changement climatique .
Donc , pour rester dans le cadre des MNT , ’importance +++ de la triade dépistage/information/prévention pour une prise en charge précoce retardant et replaçant au meilleur moment la mise en route d’une thérapeutique à vie qui devient vite complexe, lourde et onéreuse , difficile à assumer et à poursuivre .pour une population sur qui repose encore en grande partie le poids de la charge financière du coût social et médical de ces MNT .
les centres de Prevention et soins Diabète/Hypertension se développent au Sénégal depuis cinq ans environ a coté du centre historique de reférence Marc Sankalé Dakar / Hopital public Abass Ndao - prf Diop .
Leur réel intérêt est la prise en charge globale des complications de ces deux pathologies .
le Problème de leur accès par la population non couverte par les différents systèmes de couverture médico sociale reste toutefois le même pour cette majeure partie de la population , scotchée dans une économie informelle d'echanges peu monétarisée .donc à pouvoir d'achat et de traitement bas
Or ces MNT se développent a un rythme tel que certains n'hésitent pas à le qualifier de risque épidémique .
D'où la nécessité pour Ces centres -qui sont urbains, sponsorisés/financés par l’industrie pharmaceutique - s'ils veulent jouer un rôle efficace dans ces pathologies , d'inclure :
un fort volet dépistage / information /prévention ,
à coté de la nécessaire prise en charge médicamenteuse quand elle devient indispensable et uniquement à ce stade.
Ces centres ne doivent pas être seulement des distributeurs automatiques de médicaments alimentant les divers sacs de médicaments qu'on peut parfois retrouver chez certains habitants , au gré des pérégrinations médicales souvent initiées par divers parents bien intentionnés , sans oublier les reventes diverses ....
Traiter c'est bien , Prévenir c'est mieux
L' iNVESTISSEMENT MASSIF DANS LA PRÉVENTION PERMETTRAIT UNE RÉDUCTION IMPORTANTE DE LA MORBIDITÉ ET DES COÛTS LIÉS : LE RÔLE DE L' ETAT EST DONC CRUCIAL DANS L'INVESTISSEMENT DE CETTE PRÉVENTION
- par le développement de la CMU
_ par l'incitation au développement des mutuelles de santé communautaires avec la participation de la population en adéquation avec ses possibilités financières .( ce qui est le cas pour beaucoup au Sénégal via la subvention de 50% de l' état )
- par l'aide au développement d'un réseau local de prévention primaire éfficient . au plus près du patient
les travaux de Dr Fatoumata Hane , repris par le Ceped Paris Descartes ,chercheuse en socio anthropologie à l'Université de Ziguinchor sont éclairants sur ces inégalités structurelles dont le poids est lourd dans le domaine de la Santé surtout dans le secteur informel
Actuellement malgré la CSU, les Mutuelles de Santé Communautaires, la prise en charge du secteur informel -le plus répandu au Sénégal , car il touche toutes les activités de commerce agriculture , pêcheries , élevage - est très faible avec de toutes façons un paquet de soins n'incluant pas les maladies chroniques, source de dépenses importantes dont les gens sont obligés de faire l'impasse :
" your Pocket is what cures you " - Ellen Foley - :
un problème de Santé chronique peut vite amener à la déscolarisation , à la déstructuration familiale ,et au désastre financier
En Afrique Subsaharienne , même si le taux brut de pauvreté baisse, le nombre de pauvres ne se réduit pas :
Si la population arrive à manger à sa faim , pas mal d'indicateurs : Santé accessible , Education de qualité ,Masse monétaire disponible par Ménage , accès à l'offre de biens disponibles , restent au rouge .
(Selon François Bourguignon ancien économiste de la Banque Mondiale )
D'autres plans éxistants comme le plan SESAME ( personnes âgées ) et la potentielle prise en charge des Indigents sont souvent méconnus ou peu utilisés .
Tout ceci se conjugue pour que persiste une " culture de la pauvreté " dans une grande partie de la population , notion qu'on peut définir içi comme une résignation - souvent transgénérationnelle - face aux difficultés d'obtenir en pratique un accés raisonnable à certains Services Essentiels pourtant en principe disponibles .
Les populations rurales ont donc difficilement accès à ces centres de soins ,alors pour que ces Centres de Référence jouent pleinement leur rôle- il faut une articulation avec les postes de santé qui assureront une prévention primaire :
Sous l’autorité du MEDECIN de DISTRICT et la conduite de l' ICP , il parait souhaitable d’avoir des formateurs ( trices)
( ASC ) ayant acquis les bases élémentaires nécessaires pour animer des causeries villageoises sur ce volet primordial ; notions sur ces pathologies et leurs risques , sur la mise en route d'une alimentation équilibrée et adaptée , d'un programme d'entrainement physique basique ,avec un objectif simple :
comment faire en pratique avec les seuls moyens locaux ?
cette information primaire, précoce répétée - avec interventions ponctuelles dans les écoles - est primordiale avant de recourir à des traitements médicamenteux rapidement lourds que de simples conseils de prévention pourraient retarder .
Ce qui amène aussi à s'intéresser en prevention et traitement primaires outre la nutrition et l'exercice physique - à quelques plantes médicinales auxquelles ont souvent recours les populations : Judicieusement choisies, abordables naturellement et financièrement, elles sont utiles à dose raisonnée - validées au moins empiriquement- en l’absence d’essais cliniques souhaitables qui manquent encore souvent cruellement alors que les études pharmacologiques des plantes se développent sous l'impulsion du Professeur E . Bassene Ucad Dakar -et des équipes régionales celle de Ziguinchor :
Pr Gassama ,(fibres de la chair de noix de coco ,action anti hyperglycémiante) t
Dr Anastasie Manga ( s icacina olivoformis )
et leurs doctorants .
une première approche avec le programme M-DIABETE est intéressante -car ne nécessite pas de connexion internet , seulement un portable que tout le monde a .
En période de Ramadan ses conseils sont précieux .
mais malheureusement il n’existe pour l’heure que dans la langue officielle , peu pratiquée couramment dans ces zones rurales.
donc ce programme tel qu'il est actuellement manque le coeur de cible : les populations analphabètes qui pourtant s'expriment et comprennent fort bien : d'où l'intéret de messages audio et vidéo éventuellement .
Cependant ce programme préfigure bien ce que pourrait apporter la mobilité numérique - déja bien présente au Sénégal - ( transfert d'argent ) dans un programme global de prévention médicale ,analogue à l'enseignement à distance de l'université virtuelle de Dakar .
Pour les populations isolées vivant en petits groupes , Il faut noter le rôle essentiel d'équipes mobiles
A Bala , Sénégal Oriental , la structure du Kaicedrat est un bon modèle . Au delà du centre médical bien équipé , la rotation régulière des équipes médicalisées de la structure :Medecin / Infirmier(e)/ Sage Femme /Asc permet
/un suivi avec une interaction active des villages grace à des volontaires locaux relais .
/ une action pérenne d'information , de prévention et de soins primaires avec rappel régulier des instructions élémentaires portant sur MT ,Grossesses, avec conseil pré et post nataux,hygiène générale etc
Les villageois y participent d'autant mieux que de spectateurs , ils deviennent acteurs de ces actions et cette synergie est synonyme d'efficacité .
Un investissement à long terme dans cette formation primaire - Dispensaire / Equipes mobiles / village - au plus près de la vie quotidienne parait donc souhaitable pour éviter à plus ou moins brève échéance une perte de qualité de vie avec handicaps, morbidité et mortalité précoces , des coûts difficiles à supporter financièrement d'abord pour le Patient sans le recours de systèmes de prévoyance et couverture efficients .
Encore faut -il que les populations concernées aient une capacité de Résilience pour s'adapter à un changement profond de comportements souvent ancestraux , si les conditions locales le permettent, mais l'exemple du Kaicedrat est là pour rappeler que ce n'est pas mission impossible si les structures étatiques s'impliquent dans cette prévention au plus près des populations .
Ceci sera plus développé dans l'étude ultérieure
BIBLIOGRAPHIE SUCCINCTE
/Diabete sucré épidémiologie et prise en charge pdf prf Said Nour Diop centre marc Sankalé Dakar
/aspect epidemiologique du diabète au Sénégal : résultats d'une enquete sur les facteurs de risque cardiovasculaires st /Louis du Sénégal
: Mbaye , Niang ,Sarr, Kanne & col decembre 2011 medecine des maladies métaboliques
/hypertension in the Ferlo ( Northen Senegal ) prévalence awareness treatment and control P Duboz &col
/valorisation medicinale d'une plante des jacheres icacina olivoformis etudes chimiques et et pharmacologiques
Anastasie Manga these de doctorat 2013
Abdoulaye GASSAMA directeur du laboratoire de chimie universite de ziguinchor
et collaborateurs
etude chimique et pharmacologique des fractions anti-hyperglycemiantes des fibres de la noix d ecoco nucifera L ' Aracaceae) de Ziguinchor Sénégal Afrique Sciences vol 14 n° 2(2018)
jl Pousset plantes medicinales d'Afrique comment les reconnaitre et les utiliser ? Edisud 2004
Fatoumata Hane Couverture Universelle en Santé au Sahel la situation au Mali et Sénégal en 2018
In CEPED Working Paper 40
Ellen Foley Your Pocket is What Cures You : The Politics of Health in Senegal Rutger University Press
Tableaux : voir plus bas