Préambule géopolitique ( 2000)
 
Un " spin off " sur le Bénin...
 
NB 2015  :  cet aperçu géopolitique subjectif  date des années  2000  et ignore  la réalité  actuelle du Bénin .
 
la partie métaphysique par contre est aussi immuable que la  dynamique de vie  q'elle tente de décrire .
 
Le Bénin ( ex Dahomey ) est un petit pays attachant coincé entre le Togo à l'ouest et son imposant voisin de l'est le Nigéria ,il borde le sud des pays sahéliens par le Fleuve Niger ( Niger - Burkina Faso -ex haute volta -) . Il en est un des débouchés naturels.
Peuplé d'environ 6 M d'habitants dont un 1/3 dans la capitale économique Cotonou , il n' a pas été épargné par les secousses de l'Indépendance
Le Bénin fût -avant le Sénegal - la première véritable démocratie Africaine ( dont la capitale administrative reste Porto Novo )
 

comme partout en Afrique sévit aussi :
- outre un  analphabétisme chronique aggravé par les PAS qui n'exclue heureusement ni bon sens ni imagination ni sens des affaires
il ya  la difficulté d'accès à un système de santé pauvre en moyens technologiques , souvent financièrement difficile d'accès pour la majorité, hors polycliniques privées- élitistes à Cotonou ) où se developpe l'imagerie privée ( echographie et scanner
Le Bénin joue un rôle politique important mais discret notamment dans les conflits de la sous region malgré quelques rares problèmes de frontières ( Niger , Burkina )
On mesure mal le rôle modérateur du Bénin dans ces troubles internes des pays voisins , beaucoup plus efficace que toutes les déclarations des grandes puissances , rôle de l'exemplarité démocratique , de la subordination du pouvoir religieux au pouvoir laïc , respect des pratiques religieuses et tolérance .
Le haut niveau intellectuel des élites Béninoises en fait toujours "le quartier latin "de l'Afrique bien que ces élites soient de plus en plus tournées vers le reste de l'Europe , le Canada , les USA : elles restent une une référence pour les pays voisins .
Le centre culturel français reste un haut lieu d'expression artistique mais l'antenne commerciale a été déplacée en Cote d'ivoire , alors que le port de Cotonou - fleuron du golfe de Guinée - est une porte d'entrée majeure de l' Afrique de l'Ouest , Nigéria inclus ( hors petrole )
Tout comme la Cote des Esclaves fût autrefois le lieu le plus actif du commerce d'Ébene : toussaint Louverture, fondateur de la première république noire libre - Haiti -serait originaire du royaume d'Abomey , d'Allada plus exactement- et comme Gbehanzin ,dernier roi de la lignée illustrée par Ghézo qui remonte à 1630 ,i ls moururent tous deux déportés : l'un dans une froide forteresse du Jura , l'autre à Blida ( Algérie ).
cruelle communauté de destin du trafiquant devenu rebelle et de l'esclave qui fit tomber ses chaines .
période que marquent la Route des Esclaves et la Porte sans Retour ( Ouidah ) intégrées au Patrimoine universel ( Unesco ), trace culturelle et indélébile d'une déportation , d'une traite transatlantique , bien plus importante qu'à l'ile de Gorée ( Sénegal ) mais beaucoup moins médiatisée
mais qui ne doit pas occulter la très longue traite caravanière mauresque , plus habituée aux longues méharées sahéliennes qu'aux transports maritimes et certains transits vers la Lybie entre autres ou les vestiges des mines d'or du Niger l'évoquent encore maintenant même si cette fois les" esclaves " sont volontaires et doivent payer leur transport.souvent aussi au prix de leur vie.....
Dans la traite transatlantique ( espagne , portugal , angleterre, france ) il y eut cependant un réel flux et reflux et bien des " Brésiliens " revinrent s'installer plus tard à Ouidah ( Chacha ) Porto Novo surtout où ils fondèrent des maisons de courtiers, de commerce local, de négoce international .- et certains - comme bien des rois africains - prétérent la main au commerce d'ébéne avant qu'il ne s'interrompe
pas mal de Béninois portent encore des noms lusitaniens ( d'Almeida , Da silva , de Souza etc ).
La Croissance actuelle tourne autour de 5% avec une inflation inférieure à 2% (1999), un service de la Dette extérieure ponctuellement servi: le Coton -loin devant l'Anacarde , le Karité etc - restant la première industrie d'export avec ses aléas et ses variations dues au cours international ,aux subentions des gros exportateurs occidentaux à leurs propres producteurs , à la mauvaise gestion aussi de cette monoculture aussi qui devrait etre travaillé sur place ( filatures ) pour un profit que le pays ne retire pas de cette richesse brute , hors les transporteurs, car le coton non travaillé n'est pas d'un grand rapport.( pas plus que la noix de Cajou qui part toujours en Inde .....)
pas mal de micro savonneries exploitent cependant le Karité qui meriterait une unité de cosmetologie aux normes internationales ( local et export )
La multiplication des cultures vivrières et industries dérivées temoignent de la vitalité et de l'activité inventive de ce pays , peu communes en Afrique .
Les industries de transformation comme dit plus haut,sont malheureusement peu présentes et peu performantes dans les secteurs clés , bien que de nombreuses coopératives - souvent sous estimées - voient le jour , croissent et se multiplient avec une vitalité obstinée et permettent une augmentation significative du revenu familial, souvent avec l'aide du micro credit local bien adapté à ce tupe d'affaires .
Malgré un effort récent et quelques exceptions ,ces effforts sont insuffisants pour s'affranchir d'un import dont le poids est trop lourd pour les industries locales, en quète de plasturgie , d ' embouteillages , d'emballages , d'appareillages de transformation etc
à noter le fulgurant decollage de la telephonie mobile , ( alors que le réseau filaire stagne ) et le fort engouement - dans les grandes villes au moins - pour Internet et la multiplication des cybercafés , tandis que peut à peu le débit du reseau s'accroit -trop lentement - au goût des internautes:
 
passage direct d 'une certaine arrièration industrielle à  l'ére du web 2.0 ?
 
l'electrification du pays pose toujours problème comme l'eau dont la gestion pourrait relever d'une action concertée plus volontariste
 
La fragilité de cette Économie tient donc aussi du facteur Humain : le succès engendre l'envie , l'appat d'un gain à court terme compromet une vision à long terme, tout comme la fragilité du tissu écomomique trop concentré fragilise cette économie - malgré la timide émergence d'une " middle class " - essentiellement commerçante ,libérale ,facteur effectif de stabilisation et d'essor essentiels de tous pays .
 
tout cela en fait un pays encore économiquement fragile dans les années à venir , un risque certain pour les investisseurs - surtout pour les moyens et petits investisseurs , seuls en fait au contact de la réalité du pays et surtout seule source de réelle richesse économique locale tangible et profitable au pays parce que ces investissements sont durables , se croisent avec le développement des entreprises locales , croissent avec elles, partageant risques , bénéfices et retombées sociales que chacun peut constater , dont chaque habitant peut profiter, à la différence des grands projets d'investissements qui une fois l'objectif atteint - ou avorté - s'en vont sans se soucier - ou le moins possible - des conséquences sociales sur le pays et la région concernés.....
Voir l'exemple de la plateforme petrolière Elf au large de Pointe Noire
Les Indicateurs Mondiaux , la Coface mesurent ce risque ( risque B )
Le coût à importer machines et technologies est donc important et le prix devient exorbitant sorti du port de Cotonou , rendu sur le lieu d'implantation.
Ce commerce devrait pourtant à terme remplacer ou limiter l'import des " voitures venues de France " dont l'etat est trop souvent déplorable et qui inondent poortant toute la sous region , sont un facteur potentiel de danger routier permanent mais encore une source de revenus importants tout comme le commerce qui transite vers le pays voisin , le Nigeria, commerce précaire à la merci comme on l'a déja vu , des décisions de ce pays qui ne s'encombre pas de sentiments pas plus que de Béninois jugés superflus s'il le juge necessaire...
 
-et le Petrole ?
il est encore trop peu présent dans le solde positif de l'économie .
 
Le Bénin est cependant divisé en champs de prospection mais l' exploitation maritime - au large du golfe de Guinée - reste la priorité des Majors.et le Bénin pour l'instant en est pratiquement exclu
hors quelques recherche " offshore " démarrées en juin 2002
 
Et le tourisme ?
160.000 touristes environ en 1998 ; 500. 000 dans les prévisions : Essentiellement pour l'instant tourisme culturel : de la côte Atlantique , du Monon , à l'Atacora, au pays Somba ,en passant par Abomey , au parc de la Pendjari - un des plus intéressants , des plus protégés et des plus petits Parcs Africains - très loin du bronze-cul Sénegalais et des safari -mécaniques Kényans sans oublier l'est du pays , Porto novo et la region de Ketu
Tourisme limité , car la " barre" freine fortement le developpement d'un tourisme de plage qu'il faut de toutes façons bien contrôler, (" tourisme sexuel " ) ,maitriser les infrastructures ,
tourisme de chasse aussi , restreinte à des aires cynégétiques bien délimitées : Les chasseurs participent à leurs frais à la régulation de la faune.
Au point de vue culturel , le Bénin n'est pas à la traine : si le cinéma manque cruellement de moyens , il n'est pas absent , les spectacles sont très nombreux (cirque ,  theatre ++) et souvent de qualité et la culture litteraire classique ( Hazoumé, Quenum etc ) laisses sa place à une nouvelle école en prise directe sur les realités ( Laye , G. Houtondji , Djinadou , Couatto-Zotti etc )
angela Kidjo ( black ivory soul ") est un peu l'emblème du renouveau de la musique Béninoise ( Bénin Passion pour les Nostalgiques ) mais qui ne résume pas loin de là tous les rythmes béninois
même si elle est devenue un peu l'emblème en devenant " ambassadrice de l' Unicef" : il existe beaucoup de groupes de passionnés  qui melent modernité et tradition
Et les artistes plasticiens sont aussi nombreux que cet art est renommé ( tel romuald Hazoumé , basile Hountan etc etc) tandis que les philosophes Béninois tiennet une place importante dans la pensée africaine 
 
Paradoxalement la Diaspora n'est pas très présente sauf peut etre sur Internet et quand elle retourne au Bénin , c'est le plus souvent chez elle , quelquefois ce sont de lointains descendants- surtout afro-americains -
 
Il ya quelques  tours organisés ,souvent  trop loin des habitants , parcourant le pays à trop vive allure sans bien voir la vie locale pour bien len apprécier la couleur , la chaleur , les difficultés et aussi le bariolage de la diversité
.
là , il y a un réel effort à poursuivre et des liens plus etroits à nouer
 
A Ouidah ,  de la place des Enchères  à la " slave road "  juqu' à la porte de non Retour, se dresse  sans conteste le plus remarquable ensemble mémoriel de l' Afrique francophone , trop peu connu et  visité en dehors des memorial tours US, alors qu'il s'agit  d'une réalisation remarquable qui saisit le visiteur  devant  cette  effroyable réalité pas si éloignée ,
 
le site du Musée Historique d'Abomey est une belle réalisation -virtuelle aussi -( internet ) qui devrait augmenter la fréquentation réelle.
 
ainsi que les beautés du Nord ( Atacora , somba ,- Djougou trop souvent vite traversée etc ) - trop souvent ignorées , sans oublier la bordure Nigerianne et Ketu
sans oublier aussi le pays Mahi et j'en passe un peu trop rapidement
 
problèmes aussi d'infrastructures routières sans desirer à tout prix un ruban goudronnier mais des pistes entretenues .....
 
un peu plus de 3000 internautes sont recensés au Bénin , le plus gros contingent étant fourni par les Ministères , Ambassades , et les ( trop ) nombreuses Ong très disparates , paravents souvent fort utiles pour des activités qui ne le sont pas forcément ...
Hors de Cotonou il est difficile de se brancher en raison de la précarité du réseau télephonique et electrique ( OPT , SBEE) et le Bénin - souvent à l'écart des grands circuits protocolaires et des sommets prestigieux -bénéficierait certainement de telles retombées - pas seulement par l'enthousiasme populaire qu'en général elles suscitent -mais par la logistique que ces Manifestations laissent derrière elle .
LE Fitheb cette année(2000) a été inauguré à Parakou : Signe encourageant quand on connait la passion de ce pays pour la beauté du Jeu et du Spectacle,de la Danse ( et du Rève ) expressions accomplies de l'Oralité ,traduction du goût pour les joutes , son mouvement , son accomplissement , sa " théatralité " qu'on retrouve dans la passion du cinéma , de la télevision , le même appétit que dans le combat quotidien contre les plaies de la Vie ....
Sans oublier - à coté des Arts Plastiques - la litterature riche ,déja évoquée, mal connue , réaliste où aucun thème actuel -dont l'exclusion , décheance physique , morale , sociale - n'est négligé ( Couatto-Zotti )à coté d'une litterature plus "classique " : vodoun , bokonon , fa etc
 
le colloque " medias , litterature et société "( Cotonou mars 99) en donne une bonne introduction .
 
Et les Femmes dans tout cela ? : âmes de la famille même plurielle , souvent véritables chefs de famille , âpres au gain , dures en affaires - en Afrique, chaque geste est un effort quotidien - infatigables voyageuses , administratrices et chevilles ouvrières de micro -entreprises ou nouvelles mama-benz , elles sont incontournables dans la vie économique et sociale dont elles initient souvent l'action :
certaines se distinguent en Politique , dans la Magistrature , beaucoup plus souvent dans l 'Économie : Rien ne dit qu'elles n'en reproduiront les errements..
 
.Mais d'elles viendra sans aucun doute en grande partie la Nouvelle Donne
.
Elles méritent un chapitre à part et tout le talent de toni Morrison.
 
Elles participent au "principe de Plaisir " qui comme le sé parcourt le Pays.
 
On ne peut cependant passer sous silence le problème de l'excision qui- malgrè les efforts du ministère de la Sante et des associations locales- n'est pas encore résolu, car il faut redonner aux exciseuses une autre possibilté de gagner leur vie autrement que par cette mutilation qui touche l'est et surtout les départements ruraux de l'Atacora et du pays Somba . et qui malheureusement peut aller de la simple " "circoncision membranaire clitoridienne " à la totale " infibulation ....
 
on ne peut oublier aussi le problème des " vidomegons " enfants des villages pauvres déplacés en ville dans des conditions parfois de serfs , déplacés aussi en dans les plantations de la C..I ; du Gabon :
la petition des Béninois de la Diaspora, l'affaire de l'Etinero;  marquent cependant la prise de conscience réelle et le début de solution d'un problème qui tout comme le code de la famille relève du droit juridique et non plus maintenant d'une pratique ancestrale et du droit coutumier , mais qui enrichit encore trop " d'intermediaires interessés" .....
Sans oublier enfin qu'au Bénin -comme partout en Afrique - les causes de mortalité principales sont actuellement dans l'ordre les maladies cardiovasculaires et métaboliques , le cancer et en troisième lieu les Maladies Infectieuses dont les BPCO liées à la pollution ambiante de Cotonou, la mégapole de ce petit pays .- l'espèrance moyenne de vie dépasse peu actuellement les 58 ans- et paradoxe apparent la population agée est loin d'etre inéxistante .... ce qui montre bien les degats de la pollution actuelle et la reprise des maladies infectieuses (, gastro enterites diverses , rougeole , poliomyélite -lèpre qui repart à la hausse - meningite ACW135 où la vaccination annuelle devrait etre à nouveau systèmatique contrairement à la politique de l'UNICEF des dernières années , Drepanocytose et ses redoutables accès ;, Paludisme bien sûr , tuberculose et Hiv/sida ert son cortege d'afffections opportunistes )
sans oublier que la Misère fait le le lit de bien des pathologies
la Ministre de la Santé n'est pas encore au chomage .....
Ce qui justifierait aussi une vraie politique de la Ville à Cotonou, i l  ya peu inéxistante , mais peut etre qu'avec la définition des nouvelles municipalités cela va changer - tout comme une véritable voierie qui sortirait Cotonou de ses dechets et de ses inondations chroniques,
En la matière la multiplicité des " voyages d'études " de parlementaires etrangers n'apporteront pas grand chose en dehors d'une volonté de Changement , sinon des frais et pertes de temps bien inutiles .
Outre la Cupidité Universelle , on peut trouver dans la pratique ancestrale des Offrandes un eclairage -ou un lien - un peu inattendu et qui paraitra choquant à bien des Béninois - de la Corruption , objet de la campagne de Moralisation en cours depuis quelques années .
La conception Africaine est différente de la pratique moderne de la protection sociale basée beaucoup plus sur l'Impot , les Cotisations , Aides et Services sociausx divers , véritable filet de protection: revenu minimal d'insertion , allocations diverses et complémentaires , bourses d'études en fonction du revenu parental et non au " mérite "seul
ce filet coûte cher et en France même ( CMU , AME ) il vient d'etre réduit au grand dam des associations humanitaires
Gros revers occidental : une solidarité anonyme , bureaucratisée, deshumanisée où les files d'attente numerotées remplacent le simple geste de solidarité .....
L'Afrique - et donc le Bénin - est ouverte à cette " modernité " , mais le filet de protection reste davantage la famille , le clan , l'appartenance politique , cercles concentriques vers le Puissant - qu'il convient d'honorer - solidarité chaleureuse , de proximité et de dons partagés ...
les tontines sont pourtant traditionnelles et il existe un début de mutualisation sans oublier   le futur essor du micro crédit
Cette solidarité " Africaine " a l'énorme avantage de protéger la structure familiale ,de maintenir les personnes agées non seulement dans la famille mais dans leur rôle de Conseillers: fonction et solidarité trop souvent ailleurs déniées , rejetées dans des structures dépersonnalisantes.
Une voie Médiane reste à trouver sans eclater les structures de base de la société .
d'où l'interet de ne pas fondre la " diversité culturelle " dans une " occidentalité " uniforme , anonyme et peu conforme , à l'origine de bien de malentendus ......
ce qui pose aussi r tout le problème de" l'économie informelle " qui permet au plus grand nombre de s'en tirer au jour le jour mais avec un bénefice journalier souvent vraiment minime
Là aussi il faudra  une solution -délicate à trouver , et surtout à ne pas imposer - pour ne pas casser ni uniformiser ce tisssu social dont la variété fait toute la richesse - au propre et au figuré -de l'âme de ce pays .
 
Les Offrandes sont au coeur de la pratique de la philosophie Fon/yoruba en prise directe actuellement au moins dans les villes avec la zakat d'un Islam tolerant en plein essor : la nouvelle mosquée de Zongo en est un exemple frappant par la rigueur de l'architecture , l'envergure et l'harmonie de la construction  - et une chrétienté affaiblie par ses pratiques et son atomisation en multiples chapelles et sectes dont on mesure mal la dangerosité - à l'aune du rève éveillé ou hélas du jeune forcé, source de bien des Visions ...qui en font l'essor et la fortune :
 
l'eglise Catholique reste cependant encore un repère solide- pour combien de temps ? dans cette Chretienté eclatée
 
on note cependant la montée en puissance des " tower watch" ( temoins de Jehovah ) et l'existence bien réelle d'une eglise d'origine Béninoise- la chretienté Celeste- vigoureuse malgré ses multiples remous ( de prerogatives , de succession ....)
Les loges maçonniques enfin sont souvent la porte indispensable du Pouvoir Politique .
et le vaudou reste le vaudou , imperméable dans son authenticité à l'etranger :
rares sont ceux - tel le français pierre " fatumbi "Verger - qui surent en trouver la clé , etre initié et en dechiffrer le Pantheon au milieu des dédales du Bois Sacré .......
Chaque année , un jour de fete est consacré au Vaudou , même s'il n'a pas tout à fait la même résonance que la Tabaski ( aïd del khebir ,, el fithra etc ) ou les fetes chretiennes
 
Mais de plus en plus comme ailleurs se developpent des " sectes " plus ou moins exotiques dont ll'intéret est souvent le seul moteur .
 
Une fois posé ce tableau interrogateur ,bien trop fragmentaire , contrasté et contestable d'un Bénin en aussi perpétuel mouvement que le Sé,mais qui, plus que certains pays touristiques africains , mérite vraiment la découverte - au moins pour ceux qu'interessent la tradition , la culture , la civilisation et la rencontre de l' Autre
quelques réferences
w Canon : voodoo death ( 71)
Freud : totem et tabous Paris payot 1957
Herskovits : Dahomean Narrative , a cross-cultural Analysis ( evanston 1958)
Hounttondji : Remarques sur la philosophie africaine contemporaine ( diogene 1970 )
Kossou : Un approche de la notion de Sé thèse lyon 1969
: Sé et Gbé , dynamique de l'éxistence chez les Fon la Pensée Universelle (1983)
Laleye : Conception de la Personne dans la pensée Yoruba ( Berne 1970)
Maupoil : Géomancie de l'ancienne Côte des Esclaves Paris 1943
Merlo : les couvents féticheurs ( ecclesia 1969)
Nottomb : un Humanisme Africain ( lumen vitae Bruxelles 1969)
père placide Tempels   la Philosophie bantoue  edition numériséee  aequatoria
Senghor : De la Negritude ( Diogene 1962 )
: fondements de Africanité ou Négritude et Arabité ( Pensée Africaine 1967)
 
dernière modification 05/05/2000
relecture  mai 2015 Cabrousse  Casamance  Sénegal
Alain Lemoyne de Vernon
docteur en médecine
06000 Nice Frtance
alain@devernon.org 
Préliminaires
 
au delà des philsophes  Béninois reconnus -  tels S S ADOTEVI , P.J HOUNTONDJI -  dont l'importance n'est pas à rappeler -
Pourquoi n'avoir pas cité davantage roger Bastide et surtout pierre Verger, né tel à Paris en 1902, mort et enterré pierre Fatumbi en 1996 à Salvador de Bahia  ?
 
peut etre pour aller à l'essentiel  -au Sé  - au delà de la description du culte Vaudou et du Candomblé à l'honneur en cette année anniversaire pour "l' invention occidentale "du Brésil.
 
mais ils restent les " photographes premiers " du culte Orisha ,des croyances Nago et Yoruba , du flux et du reflux de la traite - et de la transhumance - africaines du golfe de Guinée à Bahia et retour
 
Relire les notes de de tiburcio Dos Santos , négrier d'Ouidah et à l'image d'Oshumaré , se transfigurer ...
par le rite purificatoire du " sudidè " ou de l'immersion Océane ?
 
Oeil du Roi ( oyu-oba ) P Verger fût aussi un des babalawo ( père du secret ) les plus prestigieux du culte d'Ifa ( à ketou où il fût initié , il devint aussi un des rénovateurs du culte d'Oshossi ,dieu de la Chasse )
Il fût aussi l'auteur d' Ewe , recueil mythique ,le plus colossal des pratiques médicinales et magiques
yorubas.
mais ceci est une autre histoire
 
étonnant résumé que ne résume pas la quaduple ( sextuple etc ) fonction de l'Âme toujours Une .
 
Introduction
 
Kossou élève de l - v Thomas dans ce qu'on a pu appeler dans les années 55-62 l'école philosophique du
Cap Vert (N'krumah ,Seck , Towa , Lalèye etc ) fut un des premiers penseurs africains à mener une
reflexion originale sur les notions fondamentales de la pensée populaire Fon : le Sé et le Gbé principes
moteurs de vie et du monde et à les dégager d'une pensée africaine -qui n'existe que parcellisée sinon
totalement assimilée - dans un Négritude dont beaucoup d'intellectuels et économistes africains ont du
mal à se dégager .
En ce sens Senghor aura fait beaucoup de mal à l'Afrique tout comme Césaire aux Antilles .
Mais ceci est un autre sujet ....
Kossou a eu le mérite de mener cette étude non seulement dans le seul cadre restreint de la Sagesse
Ancestrale , mais en la mélangeant à sa reflexion philosophique propre d'auteur engagé dans le monde moderne.
La philosophie FON ( Bénin ) /YORUBA ( Nigéria ) est une philosophie puissante et originale
dont les deux courants intiméments mélés sont etroitement liés à leur origine ( Yoyo ) au Nigéria , à leur
expansion :
-à l'ouest vers Tado ( bassin du Mono et groupe Éwé du Togo )
-à l'est à Ajace ( Porto Novo )
-et surtout au Centre qui deviendra le royaume d'ABOMEY,( le Danxomé originel ) par la suite francisé en
Dahomey , actuel Bénin , en n'oubliant jamais que la véritable province du Bénin - et Bénin city -sont au
Nigéria ,berceau originel , en n'oubliant pas non plus que la véritable Université du Bénin est à Calavi
-Cotonou et non à Lomé la décadente capitale Togolaise .
Cette nouvelle dénomination - issue de la Révolution des années 72-76- trouble autant le Nigéria que pas
mal de Béninois qui sans trop le dire aimeraient retrouver l' appelation originelle tant le nom est porteur de
signification : danxomé = issu du ventre de la Mère (royale ).
Au Nigéria et au Bénin , il existe encore plusieurs Royautés qui se fondent dans le cadre législatif en
gardant quelques menues prérogatives historiques.
Cette "Philosophie " se caractérise par la notion de dualité dynamique :un TAO africain en quelque sorte : le
sé, principe universel de vie , anime le Gbé : le Monde dont l'Homme - gbété -est le signifiant
privilégié de cette cosmogonie . Les rites nombreux qui parsément son existence : rites de fécondation ,
naissance , nomination , alliance , mort sont une grille de lecture : le FA grace auquel le devin ( bokonon )
décrypte pour chaque nouveau né le tissage de sa vie jusqu'au Kù , la mort physique qui délie le "tout de
l'homme "par la maladie ,la sorcellerie ( azè ) etc ce qui nous raméne au "panthéon vodoun "
Ce Pantheon est la Représentation du Créateur suprème ( Gbédoté ), la Raison transcendantale.
Les pretres sacrificateurs , consécrateurs aux dieux innombrables , sont les médiateurs , les arbres de la
Foret Sacrée , raccourci saisissant du monde vivant et de son Créateur dans lesquels il se Personnifie .
Les Couvents - si nombreux - témoignent de l'attachement fort à ce Courant Vitaliste .
Art baroque de l'entrelacement et du dechiffrement qui rappele quelquefois etrangement le Y King et
l'Hexagrame chinois.
le Sé , lors du mouvement de Mourir, ne s'éteint pas mais reprend l'etat pur d' essence de vie .
Lorsqu'il parcourt l'homme , il gomme les aspects individuels : à la fois principe et porte du devenir
comme la Mort devient le moment venu porte de Vie .
dans une telle philosophie , pour reprendre Kossou ,chaque vie humaine doit accomplir le Sé qu'il porte ,
c'est à dire s'accomplir indéfiniment:
du courant humain au torrent originel et universel .
Nous sommes a priori loin des religions Révélées et comme dans les civilisations orientales on peut parler
d'abord de Sagesse .
Ceci explique aussi sans doute en partie au moins - outre la parenthèse marxiste -maoiste du pays -
l"adaptation facile des Asiates au Bénin et à sa "philosophie " .
mais ce va et vient perpetuel entre la nature et l'esprit (Bergson ) gymnastique un peu difficile pour
l'occidental nourri de Hume , Locke , Descartes ,Kant etc est indispensable à la connaissance de cette
ancestrale Sagesse et de ceux nombreux qui encore la pratiquent de la Cote d'Ivoire au Cameroun soit un
bassin potentiel d'environ 200 M d'habitants.
Il le rapproche aussi de l'Empyrée antique
Les piliers de la Sagesse Fon
Le Sé et le GBÉ ont besoin d'etre décryptés.
il n' y a pas de prophètes chez les Fons , seuls les ainés , les Anciens :
par l'age et l'expérience ont le pouvoir du Mexo ,le Sage, dont on doit entendre et écouter la Parole car
il posséde les qualités professionnelles dues à l'Expérience et les qualités intellectuelles dues au Savoir
qu'il tire de la connaissance des réalités présentes et qu'il est capable d'interpreter à la lumière de
l'Histoire et de Sigbes qui l'accompagnent
Cette Expérience c'est la somme des expériences tirées de la vie . Elle détermine la conscience de l'homme
façonnée selon le degré , la diversité du Savoir et l'intuition de la Source et de la Réalité du Monde .
la lecture du Présent nécessite donc la mémoire du Passé, constamment référé - revisité à la lumière des
expériences agréables , désagréables , des désillusions comme des évidences .
.Elle permet également une connaissance intuitive du futur par une projection dans l'avenir ,et là on
retrouve les Devins dont l'art divinatoire est aussi une Sagesse reproduite du Passé .
les Vieux sont seuls systématiquement reconnus Sages :
Pour avoir connu certains déroulements , ils peuvent en connaitre les mouvements dans le présent et aider
les jeunes dans leur marche en avant .
Chaque homme ayant connu des expériences différentes , la transmission de la Sagesse est plus
pragmatique que dogmatique et certains deviendront Pretres : les Couvents sont nombreux ,même si
certains sont charlatanesques :
car la Crédivité, proche de la Croyance et du Savoir, içi pas plus qu'ailleurs , n 'exclut la Crédulité .
Les expériences confondues se mélent dans le courant de l'histoire commune que seule la littérature orale
transmets encore par :
le Conte , le Proverbe , la Métaphore , mais toujours sous un voile d'ésotérisme :
Car le Savoir étant un Pouvoir , il peut etre un puissant instrument de Bien comme de Mal , d'où nécessité
d'une longue formation avant de devenir pretres ou devins, seuls maitres des Cérémonies Sacrificielles
initiées par l'Offrande où se mélent interrogations , soumissions , consécrations
Ces expressions métaphoriques , imagées , déroulent ,condensent et colorient Experience et Savoir.
D'où l'importance majeure du Théatre ( du cinéma ,télévision actuellement ) de tout ce qui les portent :
chants ,danses , musiques , arts plastiques formes épurées de l'Oralité , Médiation du Rève.
Mais l'acculturation - içi l'assimilation coloniale - a perturbé cette transmission par les inévitables
interpénétrations - et l'uniformisation  par le fait du truchement linguistique  réduisant au seul moule occidental --
d'où la difficulté à retrouver la sagesse du viel Gêdégbé d'Abomey ( Maupoil ) sinon par
une initiation encore plus poussée au delà du seul repère colonial , une reflexion sur le déroulement des faits à partir des causes originelles
, que l'homme va traduire par le destin accepté , par le nom choisi ou attribué par la collectivité ,
symbole essentiel de son rôle dans la communauté , tout comme le Proverbe demeure l'expression
condensée de la Parole , Porte, Parabole, Pont de la Relation Sociale, de la transmission du
Savoir et de la Sagesse.
Le Baptème et le Testament en quelque sorte ..
.
L'apport moderne , l'assimilation pluriculturelle , rendent difficiles une appréciation et une justification des
règles de vie ancestrales mais il en reste - au moins par le Rite - une identification sociale et un lien
communautaire .
La Sagesse Fon
repose donc sur une expérience de vie sans cesse recadrée par les Rites dans la longue histoire du Passé
qu'elle prolonge .
Elle est en quelque sorte à la fois Constructiviste et à la fois Cybernétique , circulaire ,
rebondissant entre Présent et Passé dont elle etaie les Piliers .
Cette expérience n'est ni systématisée ni dogmatisée : on pourrait dire qu'elle est factuelle et variable d'un
individu à l'autre ,elle repose sur le Rite, elle est marquée par la Cérémonie , la Consécration , quète de
Sens auprès de Signes , des Divinités , Symboles que seuls les Anciens,les Pretres savent déchiffrer
dans le tissage du Rève , du Désir , de la Réalité Imagée ...
et par l'Offrande qui n'est pas sans rappeler le Sacrifice du Fils , du Mouton....
Elle n'est pas qu' Expérience et Intelligence ,elle est Python ( un des symboles sacrés ) qui se faufile entre
les Rites , s'enroule autour des Piliers du Savoir et du Pouvoir : sapientia plus que sophia ( Kossou)
 
Ceci explique la référence constante au Monde , au temps qui passe , au temps qu'il fait ( tout comme en
Asie ) et quelque part la soumission à l'Ordre fondamental , à la Raison transcendantale qui le régissent ,le
Gbédoté Créateur .
Le Monde définit la vie et la vie anime le Monde , cette pensée orientale donne tout son sens au
Gbé , cette consubstantiation incarnée du principe de Réalité qui entoure et porte l'Homme , telle qu'il l
a perçoit et qui va déterminer la logique de son comportement , la nature de ses propres expériences en
référence au Sé transcendantal qui le parcourt et le porte .
Et pour cela Le Pretre à chaque instant important va l'aider dans ses choix , l'eclairer dans ses démarches
en se réferant " aux mânes des Ancetres "
Le Consacrer à la Divinité qui va le distinguer et l'integrer dans la Communauté ( en
tenant compte du Signe de Naissance dans lequel il est " incarné " le kpéli " ( et autrefois de la terre dans
laquelle le placenta était enfoui.)
Triple Enracinement ....ou Trinité de l'Unité ?
le Serment sur la Constitution fait explicitement référence aux mânes des Ancetres et pour l'avoir oublié le
Conseil Constitutionnel à obligé unPrésident à recommencer son acte d'Allégeance .
L'Offrande - comme la Tabaski ( aÏd el kébir ), le Sacrifice Pascal - est en quelque sorte une
obligation - une soumission - pour celui qui veut avancer, trouver l'Indulgence Supérieure et la
Connaissance.
et delà à dériver du sacré au quotidien , il n'ya qu'un pas .....
La conceptualisation - l'activité intellectuelle à traduire un mot , une représentation - n'est pas une activité
favorite du Fon non par quelque défaut d' idéation mais par défaut d'une langue appropriée où la
locution analogique recouvre tout de sa richesse : la métaphore et la description l'emportent sur le concept
et le mot , son expression condensée .
D'où la difficulté à dégager une langue consensuelle , commune, comme on le voit aussi
au Maghreb avec les difficultés de l'Arabisation , essentiellement dues içi à la richesse de
la langue , sa diversité et les divergences d'interprétation .
Mais ce qui semble le mieux exprimer le Sé au delà des expressions imagées qui le colorient ou le
défigurent , c'est ce quelque chose d'essentiel - qu'on retrouve dans toutes les civilisations - qui rapproche
le plus l'homme de ce qu'on pourrait appeler le Divin et confère à l'homme son aspect à la fois Singulier
Différent mais Unique - ce fait primitif et fondamental qui détermine la morale, les convictions,
l'action dans un Monde si riche et varié.
 
Le Fon , sagesse de vie ,croise l'Islam et retrouve la dialectique Thomiste :
omne ens est aliquid :
 
Dans le monde tel que nous le connaissons tout Étant n'est quelque chose que relativement à d'autres
Étants qui ne sont pas lui - où plus clairement tout Étant n'est quelque chose que par rapport à d'autres
Étants dont il se distingue. ( Rosemann )
Du soi à l'infini et des différences qui l'unifie.
Etrange rapprochement de Métaphysiques à priori si éloignées
De cette Introduction, on pourrait retenir :
- la dynamique de la Sagesse traduite par le Sé et le Gbé
- l'importance des Anciens
- l'Oralité de la Littérature
- Le Rite à chaque passage important de la Naissance à la Mort physiques
- le rôle de l'Offrande , de l'Intercession, de la Consécration
- l'importance des Cérémonies ( de la Représentation , du Symbole )
- la prééminence du théatre , des arts plastiques , du cinéma , musiques et chants
- de la Danse, son rapport au sol ( les sept positions du dooplé ) et à l'Envolée vers la Divinité
- des masques du Réve .
-de tout ce qui rythme la vie en pays Fon .
- Et le croisement originel de la Sagesse avec la Religion .
Le Monde et ( le Nom ) de l 'Homme
-" Si la Nature ne favorise pas la croissance de ton enfant , c'est en vain que tu le soigneras "
-Si tu ne baignes pas ton enfant avec une décoction de Plantes ,il aura une croissance insignifiante "
 
Ces deux sentences du vieux Sage résument bien le rapport de l'homme au Monde .
 
Le Monde en Pays Fon est perçu comme une cosmogonie , un ensemble de forces complexes :
 
Certaines dont il s'arrange , beaucoup - apparemment incontournables - qui le subjuguent , mais
-dont il décrit les phénomènes , ( le vent , la pluie , l'orage ...)
-dont il perçoit le noumène ( l'en soi )
-dont il se détermine à la fois comme Élément , à la fois comme Causalité
- dont il tire de tout cela la nécessité de l'éxistence d'une Raison Transcendentale.
Le Fon est profondément Humain mais il a sa propre vision du Monde :
- à la fois périssable , ce monde qui le modèle et lui donne son enveloppe charnelle ( Ù , agbasa ) et fait
donc partie de lui .
- à la fois Intemporel - ce Monde lui préexiste et lui survit -
- à la fois Supérieur par ses lignes de Force , la Raison transcendentale sous jacente dont peu à peu , à
travers son cheminement , il va deviner , etayer et affirmer la Réalité.
-a la fois aussi comme défi accompli car l'homme apprends - au prix d'un dur labeur quotidien à le
dominer , à le " manger " pour en extraire la " substantifique moelle " comme un autre Rabelais...
.
Cosmophage, dit Kossou , mais respectueux des limites infranchissables qu'il connait .
 
/Dans ce monde périssable , fini , L'homme n'est pas en effet désarmé : il sait observer , trouver
" à quoi ça sert " notion tout à fait fondamentale à qui veut comprendre cet esprit , ,motif immuable,
déterminer ce qui est bon ou mauvais, apprivoiser les forces de la nature ou au contraire s'en protéger
utiliser les ressources naturelles ( le bain , la décoction de plante ) tout cela pour son profit ou pour celui
de la chair de sa chair : la Croissance qu'il reporte sur sa repousse , sa "replique " au sens
immunotransmissible du terme.
Il a une perception , une conscience ( ai ) une intelligence ( nu yoen ) pour le plier , le modeler à ses fins ,
selon le choix retenu , le désir , le but sans rompre les lois naturelles immuables dont il s'accomode, au
risque de se rompre en cas de transgression .
Outre son aptitude physique et intellectuelle à résoudre les problèmes ponctuels ou géneraux - apparait -
trait caractéristique - son aptitude à dialoguer avec le Monde , ce qu'on appelle la Science Occulte :
les Incantations sont à la fois une interrogation , une supplique mais aussi un face à face Homme -Nature
et surtout une force potentielle de réarrangement par la puissance de la Parole , de l'Éloquence .
 
/Dans ce Monde Intemporel , l'Homme sait qu'il y a des lignes de Forces , immaterielles ,dont il lui faudra
au travers du '" pagne noir " décrypter le Code , art de l'Initié qui ne voit pas les Signes avec ses
yeux mais par le prisme de son intuition , de l'expérience et du savoir ( le Vieux Sage ).
 
Par le Fa , métaphore imagée de l'arbre sacré de la connaissance , le Devin va dérouler le
présent et le futur à la lumère - non du passé - mais de Signes Interprétés , appliqués , hors de tout
charlatanisme .
 
Le Monde n'est pas une construction factice ni une illusion , hallucination de l'imaginaire ,
il est l'Apparence , la peau du Réel , Pensé et Réflechi.
 
Il est aussi ce qui ne peux éxister de lui même , seul , isolé c'est à dire hors :
 
-de la dynamique de la Vie incarnée par l'homme et son feed back sur la Nature,
 
-de la Raison Transcendentale: Petit à petit , à travers l'archéologie de ses intuitions , l'ontologie de ses
découvertes successives , de son raisonnement construit sur ce qu'il voit , ce qu'il devine ,
l'homme va découvrir son Éxistence et sa Nécessité ,, supérieure, immanente et indissociable
de ce Monde où il vit, et dont il est un des principes de Réalité.
 
Ce Principe de Réalite se traduit par le Nom que l'homme porte , Nom qui l'exprime mais qui
est aussi source de Réarrangement , de programme , de but : ce Nom n'est pas seulement son reflet
un symbole , une signification mais Signifiant.
 
Cette notion est tout aussi fondamentale.
 
Ainsi , quand les rois d'Abomey montaient sur le Trône , ils ne se contentaient pas de choisir leur Tabouret
, symbole de puissance , ils choisissaient un Nom marquant leur volonté de donner telle inflexion , un
cours particulier à la vie sociale de leur pays .
Ce nom est choisi seul , avec l'aide du Sage , inspiré du présent ou tiré du Pantheon , nom original ou
identification à une Divinté particulière mais toujours retenu en fonction des affinités , des désirs , des
projections , du rôle choisi.
L'Acte primordial est donc de Nommer ,c'est à dire se Déterminer et poser l'acte fondateur qui va
insérer dans la lignée dela Communauté . Elle pourra ainsi "reconnaitre" l'Individu ( au sens
immunologique )
l'ancrer dans le maillage du Destin collectif et fusionner les parcours , le projet singulier dans la Somme
Universelle, reflet que l'imaginaire collectif pourra reconnaitra comme un lien.
et le distinguer du monde naturel , matériel où il vit
Vision très Jungienne.
Nous sommes loin d'une vision bornée , parcellaire et peu formalisée , très près d'une cosmogonie
moderne très élaborée .
Le concept est précis même s'il reste - à l'image du langage - plus descriptif qu'analytique , ce qui est le
propre de toutes les croyances avec leurs totems variés .
Si on reconnait bien sûr des Déterminants universels , on est frappé par la richesse et l'originalité de cette
Pensée .Au fil du Temps elle s'enrichira ou se pervertira au contact des influences extérieures :
on pense là surtout aux visions ( ou visées) missionnaires , aux tabous que chaque religion véhicule , qui
ont penetré plus tard la pensée Yoruba surtout sa correspondance économique et sociale mais
qu'on peut retrouver intacte pour qui sait chercher.
( suite au prochain numero ...) et en attendant :
Assen Gbehabzin  Dan 
 
en dépit des  symboles  Abomey ( Danxomé ) est loin de resumer ou de réduire cette diversité .....
on peut essayer de retrouver une Philosophie de Vie ,  une véritable Croyance,, une sagesse  en mouvement  qui comme l' Afrique , est dans le berceau et au coeur de  l' Humanité :, trop eclipsée par la Pensée Occidentale  qui n'en est qu'une vision partielle  abusivement élevée à l'universel et essayer d'en tirer un esquisse
SE et GBE
 

dynamique de l'existence chez les Fon
 
Basile Tousssaint Kossou ( La Pensée Universelle 1983)
 


Reflexions sur une Métaphysique ( et ses Relations )
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SÉ ET GBÉ EN PAYS FON :
UNE MÉTAPHYSIQUE AFRICAINE DYNAMIQUE
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