Valse Hésitation autour d'un Virus
 
  "Tu ne meurs pas de ce que tu es malade , tu meurs de ce que tu es vivant  "
(Michel de Montaigne )
 

Avril 2020 (04/042020----20/04/2020)
 

www.devernon.org
 
de vernon06@gmail.com
 





                                             &&&&&&&&&
 


il faudra attendre la fin  de cet épisode  pour mesurer non seulement la mortalité  COVID -19 ,mais aussi  l'impact  sanitaire , économique , social et culturel  à  mettre en perspective avec les épidémies antérieures depuis la grande grippe  mondiale  " espagnole " de 1917/1919 .
 
En France
toutes comorbidités  confondues,
 
la grippe 2018/2019  a provoqué une  surmortalité estimée  de13.100 morts sur 8 semaines
la grippe  2016/2017 une  surmortalité  estimée de 14.358 personnes sur dix semaines
pour  les grippes  1957/58 ( grippe asiatique ) et 1968/70 ( grippe de hong kong ) ont retient un  chiffre approximatif  respectif  de+- 25.000  morts pour la première  et  de 32.000 à 36.000 morts pour la seconde
.
 
Il  n'y a pas eu alors de mesures sanitaires exceptionnelles , pas d'arrêt économique , pas d'echo médiatique 
  fort et peu de traces dans la mémoire collective .
 
à ce jour - 06/04/2020- la mortalité  liés au sars -cov - 2  v a dépassé  le seuil  des 10.000 morts en  France  mais il manque une  grande partie des retours  EPHAD +autres EMS  , de ville aussi+.La courbe  ascendante de la  létalité fait craindre un niveau au moins égal sinon supérieur  à l'épisode 1957/1958. sinon à celui de 1968/1970  ?
 
Autres chiffres  ( source Statista)
 
* +- 80% de personnes  infectées  sars - cov-2 sont asymptomatiques ou paucisymptomatiques
*+- 90% guérissent- avec ou sans sequelles -
*la proportion de cas critiques  est estimée autour de  6% avec une majorité de comorbidités graves associées
* la  létalité   approximative   actuelle tournerait   autour de 2%  dont 15% sont des personnes de  plus de 80 ans;
certaines projections finales de cet épisode la situe autour de 1.5%  ou moins
en comparaison :
    la létalité de la grippe aviare a été  de 60%
    celle d' Ebola   de 50 à 90% selon les pays africains touchés .
    celle du HIV  100% sans traitement
 
actuellement pour le Sars- Cov -19 :  Létalité faible ,mais  Contagiosité forte  et Extension mondiale  rapide  .
 
les évaluations  à ce jour pour cet épisode   sont   :
 
+- 80% de guérisons spontanées  
+ faible taux de contamination chez l'enfant avec peu de complications graves  sans explication scientifique avérée à ce jour
+- 15 % de cas de gravité moyenne à forte
+- 5% de cas sévères en majorité chez les plus de 65 ans avec co morbidités fréquents  de ces cas graves
+   séquelles non encore estimées .
+ au total on retrouve à ce jour un taux estimé de guérison de +- 90%  et d e+- 2% de létalité variable selon les pays  .
Mais il reste beaucoup d'incertitudes , cliniques , pronostiques , évolutives , séquellaires  sur cette nouvelle pandémie .
restent   aussi  à apprécier les séquelles médicales -  surtout respiratoires ,neurologiques  et psycho comportementales -
  des  "retours à la maison " avec parfois  un  tableau clinique d'état de stress post traumatique  ( ESPT)
 

Au total - toujours pour l'épisode actuel  -  il faudra rapporter la mortalité à :
- la mortalité globale  annuelle des maladies infectieuses  en France à ventiler selon les maladies respiratoires  non infectieuses  et  maladies  respiratoires infectieuses aigües lorsque les données statistiques seront disponibles  .
avec un curseur  variable selon le mois ,  la saison, le lieu géographique
-la mortalité mondiale annuelle . Celle  par maladies infectieuses respiratoires  aigües représentait   environ  3.000.000 morts en 2016 selon OMS
La  surmortalité totale  du Sars-Cov_2  en France sera à mettre en comparaison :
* avec  celle des  épisodes grippaux antérieurs , celle des grippes de 2017 ,   1968/1969 ; 1957/1958  une fois le recul nécessaire acquis , sans remonter jusqu'à la grippe espagnole
*la surmortalité mondiale qui sans doute fera apparaitre bien de disparités selon les continents .
 
et toujours  la même difficulté : morts " du "  virus   ou morts " avec " le virus  ?
 
Pour résumer :  le sars cov 2 , comme tous les coronavirus,  infecte beaucoup (CONTAGIOSITÉ ) mais tue peu (LÉTALITÉ )
tous les virus mutent  on ignore encore le devenir de celui çi ( histoire naturelle ou " génie épidémique " ) et sa capacité mutagène .
Les cas préoccupants actuels  sont les personnes Âgées de 80 ans et plus  en sachant qu'on meurt plus à 80 ans qu'a 20 ans. . Les personnes plus jeunes,  préoccupantes , sont généralement porteuses de  comorbidités  diverses ,souvent  en déficit d'activité physique régulière  et d'hygiène et conditions de vie ( alimentation , habitat , précarité ...) correctes . Il existe des cas exceptionnels où aucun facteur de risque n'est retrouvé  et pour lesquels on évoque une prédisposition génétique
les zones  surpeuplées , les populations précaires  sont logiquement les plus à risques .
on ignore  les suites  cliniques  à  moyen et long terme de cette infection  .
Enfin on ne dispose pas encore  de médicaments et de vaccins spécifiques .
 
Ce  bilan chiffré  montre -t-il  toute l'ampleur et la gravité de cette pandémie ?
 
selon les  données de mortalité mondiale  OMS   : pour un pays à revenu mondial médian /supérieur comme la France  la  mortalité par maladies infectieuses aigües   - toutes causes confondues en 2016 -  est au sixième rang  des causes de décès, loin derrière les  maladies cardiovasculaires et cancers.
Ce classement ne va sans doute pas varier significativement en 2020
Il en va tout autrement dans les pays à bas revenus .
--Mais il y a d'autres éléments à prendre en compte au delà d'un  simple constat chiffré  :
- la fulgurante extension mondiale  en trois mois ,la circulation virale est  celle de la population  planétaire ,   surtout urbaine ou périurbaine,désormais   hypermobile  et  hyperreliée .
- la sidération  provoquée par cette rapide extension et cette  grande contagiosité , abasourdissement amplifié  par le tambour médiatique continu .
-  l' importance des mesures de protection  collectives ,  coercitives ou simplement incitatives , rapportée aux récentes  épidémies antécédentes .
-  leur impact  individuel , socio économique et culturel  , avec un effondrement du système productif  national et mondial .
-le retentissement majeur en France  sur un  système de santé public  déja fragilisé par des années de sous investissement dans la partie Soins au profit de la partie Administrative   avec en particulier mise en tension maximale  du secteur  de  la   réanimation , déja pauvre en lits,  moyens  et personnels :
le passage en réanimation/ soins intensifs  est déja environ   quatre fois supérieur sur 10 jours à celui de la dernière grippe sur  deux mois .
-  Le système de Santé Public  a été pour l'essentiel sollicité , le secteur Privé peu  et secondairement .
- les  modifications comportementales de la population  avec sans doute une sensibilisation aux risques environnementaux et des changements dans les rapports sociaux quotidiens  qui ne s'apprécieront vraiment que dans un deuxième temps .
- la possibilité   de rebonds , d'épisodes pandémiques  récurrents,  sur une période encore incertaine.
mais aussi la possibilité d'une saisonnalité  de cette pandémie .
- l'inconnue du rôle environnemental sur l'évolution :  situation géoclimatique générale , situations locales etc
- l'inconnue de la dynamique propre de l'épidémie  , de son histoire naturelle
l'inconnue  selon les diverses prises charge,variables selon les pays
- Au delà de l'effondrement  économique  et culturel national ,
- le retentissement planétaire de l'actuel épisode  de cette  pandémie mondiale au delà du seul aspect sanitaire  devrait être important .
Un exemple : Pour l'Afrique de L'Ouest, la CEDAO (source OXFAM ) prévoit - en cas d'extension non maitrisée  de la pandémie -un risque d'exposition à des situations de famine pour +-50 Millions de personnes dès  l'hivernage ( août ) .
.Le secteur informel , fait de petits boulots , d'emplois précaires mal payés  de quasi absence de protection sociale  fragilise  et expose particulèrement  à ce risque sanitaire   et économique cette partie importante  de la population qui cependant contribue largement au PIB national ,  face aux difficultés d'approvisionnement  et de soins , nécessitant   des mesures  gouvernementales substitutives fortes .
 
reste l'inconnue de la résistance  de la  jeunesse - grande majorité de la population Africaine -
Elle  peut déjouer les pronostics  pessimistes
 
Reste cependant une constante :
 
l' 'impact économique  épidémique dans les pays pauvres /émergents  majore l'impact sanitaire .
 
Il  en sera sans doute de même dans les quartiers défavorisés ,surpeuplés ,  périphériques des pays dit riches
 
le bilan chiffré de la surmortalité du Sar Cov 2 ne peut donc définir  seul la gravité de cette pandémie .
 
la mémoire collective retiendra  ce chiffre mais aussi les conséquences  économiques et sociales, culturelles ,+++
 
En plus de ces éléments ,
 

cette pandémie  marque l'émergence  d'un nouveau virus , différent des diverses souches A issues de la grippe espagnole avec l'incertitude  de ses  potentielles mutations ,des conditions géoclimatiques de son extension ,   sa  possible   installation dans la durée  avec   résurgences épidémiques  , et encore beaucoup d'inconnues .
une de ses caractéristisques  est son évolution en deux phases  : une phase virale -surinfectée ou non - et une deuxième phase  immunitaire marquée par le SLC ( syndrome de liberation des cytokines ou orage cytokinique ) qui en maximise  la gravité., accompagnée de troubles vasculaires ( Embolies pulmonaires ;CIVD ) majorant le SDRA.  et sans doute de troubles neurologiques que suggèrent   les  troubles  de l'odorat  et du goût .
On ne sait encore si cette épidémie va évoluer  comme  la grippe espagnole en trois  vagues  où la deuxième  la plus meurtrière ,a touché préférentiellement la tranche  adulte jeune, déja malmenée par la guerre ,   avec  effet " moisson "  ,    ou bien en  deux vagues comme pour  la grippe de Hong Kong (1968/1970)
.ou épouser la courbe en  un seule cloche des épidémies grippales habituelles , bien que les virus  en cause soient différents.
.
les mesures sanitaires  d' aujourd'hui ressemblent  trait pour trait à celles d'hier :  lavage des mains , gestion de la toux et éternuements ,  distanciation  physique ,  isolement , quarantaine ...
 
Enfin  toutes les  grandes épidémies ont souvent  entrainé  ,au moins  pour les seuls pays occidentaux ,outre des destructions  importantes d'emplois éxistants , variables selon les secteurs ,  l'émergence de nouvelles activités ,  une redistribution  sociale  relative   - augmentation relative   des bas salaires , modération  des hauts salaires, permettant  une atténuation temporaire  des inégalités pour les professions protégées par un statut ou un contrat ,  mais au final  un accroissement global  d'inégalités  entre les plus riches et les plus pauvres qui n'ont pas accès  aux leviers économiques nécessaires .
 
Le ralentissement durable  des économies,s'accompagne d' une modification  du système productif  avec ses conséquences sur les modalités de travail , un essor de l'innovation technologique ,  de la digitalisation de l'économie.
 
Le modèle de demain  se forme pendant la crise épidémique .
 
Sur le plan  Sanitaire , ces  reflexions   sur le retentissement de l'actuelle pandémie  se placent :
 
* dans un contexte global de nombreuses inconnues  sur ce virus et son évolution  (mutations ) ,  sur l''émergence , la multiplication et l'extension  de zoonoses diverses .
 
Il sera en particulier intéressant de suivre son évolution continent par continent selon les  conditions géoclimatiques  : , chaleur ,humidité , hygrométrie,et  d'autre paramètres  comme  la pyramide des âges  , l'habitat - groupé ou isolé -, les mesures prises , les réactions des populations etc
 
*dans un contexte national ( Français ) de réduction  de moyens de l'hôpital public , marqué par plusieurs mois  antécédents de protestations du personnel médical et paramédical , de l'aide soignante au mandarin .
* dans le débordement général des systèmes d'alerte
 
Ce risque géopolitique  répertorié parmi les autres risques - cataclysmes , cyberattaques , terrorismes  -, est régulièrement négligé .
 
Quelques  points à relever :
 
/ l'inconnu  du patient zero  et de la date et lieu réels de l'émergence épidémique  faute d' éléments fiables à ce jour.
comme pour le HIV/SIDA, EBOLA ,  il est possible qu'il  ait circulé ailleurs  en Asie bien avant son émersion en RPC  .
 
/ le point de départ possible  de la pandémie à partir du commerce d’animaux vivants pourtant interdit suite à l’épidémie SARS 2002/ 2003 -interdiction transgressée,  non prolongée et vente d’espèces pourtant protégées tel  le Pangolin - dans un contexte  de rapprochements espèces " sauvages " / activités  humaines  , l'homme empiétant de plus en plus sur l'habitat  sauvage naturel ( déforestation,  lignes ferrovières , ,urbanisation accélérée,  extractions minières etc )
/ le retard  de la prise en compte réelle de la gravité  de cette pandémie ,marquée par des formes inhabituelles  de 
de pneumonies résistantes , malgré les alertes précoces (  décembre 2019)
/  son annonce   tardive au reste du monde (fin décembre 2019 ) : retard RPC et OMS
Le 25 janvier 2020  Nature et Science dans un communiqué avertissaient que " contenir le virus devenait impossible "
le 27 janvier 2020  l' OMS   confirme pourtant  la précédente   décision de non-restriction de voyages et d'échanges internationaux
( source the Conversation )
 
/ la prise de conscience lente  d'une  dissémination pourtant rapide rapide  , de sa contagiosité donc ,  des mesures à prendre , couplée avec  pénurie  de stock  d’ éléments de protection:   masques  chirurgicaux , FFP2 et de respirateurs
 
/ le retard à l'interruption des vols et transports  intercontinentaux ,
 
/ /l’absence   d’experts  de terrain - tel MSF,  véterinaires habitués des epizooties,, géographes et climatologues ...  -  dans les groupes scientifiques experts, dans les divers hauts comités et académies médicales  déja loin des réalités de terrain ,et  dont les avis en France   ne sont pas toujours  synchrones  , peut -être pas toujours adaptés à cette situation nouvelle ,   avec une vision exclusivement centrée  sur les  seuls risques  médicaux   immédiats  du coronavirus .
/ le manque de moyens de protection et de soins pour tout le personnel soignant : masques chirurgicaux et FPP2  surblouses, gants ,  gels hydroalcooliques ., respirateurs ....
 
/ le manque de kits de détection viraux et sérologiques  d'où un défaut majeur de dépistage  cas cliniques /cas contacts
et isolement secondaire .
 
tout ceci  souligne le manque d'anticipation ,  l’impréparation initiale    et explique les choix actuels
dont :
- le choix en France de l’option confinement global  indifférencié -ne serait ce que pour éviter la surcharge hospitalière-
quitte à rendre plus délicate la période de déconfinement faute de la " herd immunity "
Ce déconfinement - qui devrait  être  progressif - risque de se faire   avec des rebonds  épidémiques plus ou moins marqués,   sauf  arrêt providentiel saisonnier encore hypothétique  sans oublier le risque d'une  vraie résurgence  comme en 1918 et 1969/70
Il sera donc aléatoire et  hasardeux sans prise en compte  des retours  du premier épisode ,
 
Il y avait deux options initiales
 
IMMUNITÉ COLLECTIVE
En Europe  la Suède a choisi cette option pour l'instant  avec  restrictions modérées   recommandations  générales ,en particulier isolement des personnes âgées et fragiles ,  peu de contraintes de circulation ,  et  peu de dépistage  ..
le Gouvernement Suèdois  fait appel à la responsabilité  des citoyens  et  maintient  encore cette politique malgré le taux croissant de mortalité , espérant que le pic de l'épidémie sera rapidement atteint et dépassé .
Le  Pays Bas s'orienterait  aussi vers ce type de  confinement " intelligent "
L'évolution de la situation dans ces Pays  est à suivre attentivement .
PRTOTECTION GÉNÉRALE / SELECTIVE
 
  avec principalement   deux types  de choix :
 
DEPISTAGE  RESTREINT  +CONFINEMENT  GLOBAL INDIFFÉRENCIÉ   choix de la France
DEPISTAGE   ETENDU  + ISOLEMENT +SEMI CONFINEMENT  choix de l' Allemagne
 

En France   le dépistage  des cas suspects  + isolement des  cas + recherche de cas -contacts  ( dépistage sélectif )  a  d’abord été  entrepris.
il a  été rapidement abandonné  PLUS PAR DÉFAUT QUE PAR CHOIX :
, faute  de tests  en nombre suffisant , permettant un dépistage/ traçage efficace et un isolement suivi  des personnes  et groupes  contaminés
.faute sans doute aussi  de décision  politique claire et d'une administration réactive .
 
Ce défaut de dépistage large  interroge  et peut expliquer  en partie  :
 
le différentiel  actuel ( cas dépistés + létalité ) avec L’Allemagne :
   en RFA
semi-confinement strict - variable selon les lander -mais pas de  confinement massif  à ce jour - + distance physique  + gestes barrières +isolement avec pour l’instant un meilleur résultat .
en FRANCE
/ les gestes barrières , la distanciation physique  ont été bien diffusés et relayés .
/ les test RT-PCR  ont manqué  avec des biais :
la difficulté  technique de prélèvements  naso pharyngés profonds corrects  - surtout en  drive -expliquant une partie  du taux élevé  de " faux négatifs" par biais techniques
la possibilité  de  " faux positifs " par excès du nombre des  cycle d'amplification ( CT )
 
ces tests ne sont en plus  qu'un marqueur à un instant T
 
/ ces tests ont été réservés en priorité au personnel soignant  et ensuite dans les EPhad aux premiers cas suspects.
 
/ il n'y a pas encore  de tests sérologiques en routine certifiés , immédiatement utilisables .,
/ pas de tests rapides  non plus ( TROD ) comme pour le Palu ,leHIV/SIDA  etc pour un dépistage de masse praticable par le plus grand nombre , partout ; Certes ils sont  moins fiables mais suffisants en cas de pandémie .
 
il n'y a pas eu de  dépistage large   ,traçage ,  isolement   mais  confinement massif indifférencié .
 
Le cas est identique pour les  autres grandes Démocraties du Sud de l' Europe  ( Italie   Espagne )
 
De façon un peu binaire  ,il est tentant de  noter l'approche différente entre les pays du Sud de l' Europe de culture Catholique et les pays  du Nord de l' Europe  de culture Protestante :
,les premiers s'appuyant sur une conception centrale verticale , autoritaire , privilégiant mesures coercitives globales  et interdits  bureaucratiques
les seconds ont une conception plus horizontale  et souple privilégiant les restrictions de bon sens  et  faisant appel à la responsabilité  de chacun dans une politique commune , plus respectueuse des Libertés Publiques  .
 
/ les hôpitaux ont souffert de la réduction antérieure des moyens matériels et humains ( 5000 lits de réanimation initiaux contre 25.000 en RFA)
/ les hôpitaux ont soufferts d’un manque de lits de réanimation , de moyens  de protections et de soins nécessaires  ( masques , respirateurs ....)
/ le secteur libéral   ville , cliniques  n’a pas été intégré d’emblée  au dispositif de lutte
/ lourdeur et manque de réactivité de la Réserve Sanitaire
/ lourdeur et manque de réactivité de certaines Administrations (  ARS  incluses ) plus portées sur la Réglementation  que sur la Solution
/ multiplication des interdits plus ou moins cohérents  et restrictions des Libertés
/ manque de protection pour les personnes obligatoirement exposées hors soignants   : de l’éboueur,livreurs ,  manutentionnaires, caissières,  à la nettoyeuse hospitalière etc 
/l’attitude face au port de masques pour une  population   peu habituée à cette précaution, habituelle  aux pays asiatiques ( rhumes ,toux , allergies ,  pollution +++…)
d’abord réticent - et officiellement sceptique -  faute  en fait  d'un  stock disponible -
le   Politique louvoie  entre  négation ,  port souhaitable  , port obligatoire   et  possibilité de masques  " maison " alternatifs  :
Un  tissu ordinaire n’est pas le meilleur rempart contre un virus
*le lavage des mains , , la distanciation  physique  , la ventilation des espaces clôs , précautions majeures  , seront ils  toujours  bien respectés ?
 
* le masque enfin  sera t il correctement posé et porté ?
 
Devant l'opacité officielle , les avis divergents et contradictoires ,  La vox populi précéde et impose   la certitude  scientique ..
 
Hors certitudes scientifiques certaines à ce jour ,  Les masques  sont cependant ( Georges Gao/ CDCM chinois ,Académie de Medecine Française ), des  compléments  convenables   là où la distanciation physique est impossible :
transports en commun  ,foule , rassemblements ,  lieux fermés, partout où la distanciation  physique (+- 1m50) ne peut être respectée.
 
ils sont plébiscités  par la population qui- en l'absence d'alternative thérapeutique actuellement avérée - en  fait un élément  majeur de protection individuelle ,à rebours  de leur destination première : protection de l'entourage.
 
Elle retrouve ainsi involontairement l'origine française du masque sanitaire,lors de l'épisode de Peste à Paris en 1619  ....
mais oubliant que le seul  port du masque en Asie n'a pas été l 'unique moyen de limiter  la propagation de l'épidémie.
.
la population, déroutée par les avis médicaux et politiques  contradictoires , par les  rumeurs  aussi ( réseaux sociaux, relais audio et télévisuels ) en a donc  fait  le FETICHE dont la vertu magique doit éloigner cette pandémie :
 
Au delà de l'aspect sanitaire , Face  à la Peur ,   le Masque  reprend  sa fonction Symbolique .
La peur de l' Autre grimé en Virus fantasmagorique ,  la peur qu'on dissimule  ,la peur  qui baillonne , la peur irraisonnée qui travestit la réalité et lui donne une dimension fantasmatique   , ferment  d'erreurs d'appréciation et de décision mais aussi d'évitement social et de repli  :
 
Parangon d'un BIEN , oh combien  précieux  , la SANTE ,   érigée  EN   VALEUR SUPREME   ( Comte Sponville )
 
On peut aussi s’interroger sur ce confinement global indifférencié :
- couplé au dépistage large c’est une  réponse maximale pour une situation maitrisée .
  -sans  dépistage large  associé   c’est une  réponse minimale - mais impérieuse - pour une situation dépassée .
 
dépistage large +isolement/ suivi des positifs + restriction raisonnée   parait être le meilleur choix.
 
  l' Allemagne, la Suède en Europe , la Corée du Sud , Singapour , Taiwan  en Asie ont semble t' il  choisi cette voie :
Le suivi ultérieur   de ces  stratégies  sera instructif sur le plan sanitaire , économique et social , sans négliger les singularités  de chaque Pays , les situations géographiques  et climatiques  locales .
 
- Ce confinement global indifférencié  va surtout  sensiblement diminuer la charge hospitalière - particulièrement en réanimation  - ce qui est essentiel dans le contexte Français du déficit  de lits de réanimation   et de pénurie de moyens 
il ralentit la circulation virale , donc la chaine de contamination .mais ne l'arrête  pas comme en témoigne le chiffre élevé et croissant  d'hospitalisations .
il favorise à rebours  la contamination  intra familiale avec sans doute une surcontamination possible   surtout en l'absence  d'une aération satisfaisante  +++  locaux  pas toujours adaptés à une distanciation physique suffisante ( surcharge populatonnelle dans les habitats des quartiers  délaissés )
il ecrête l'acmé épidémique
Il touche surtout la partie jeune , active de la population  et donc met à l'arrêt l'activité économique du Pays ,
les personnes âgées non dépendantes  réduisent déja - pour une bonne part -  spontanément  leurs déplacements hors sorties familiales hebdomadaires ,sorties supermarchés  etc et ceci   avant tout confinement  .
les personnes dépendantes sont déja confinées .aux limites de leur Ephad , Ems .on est là  dans le  cas des surcontaminations familiales
Il  va  ralentir  l'indispensable l ’immunité collective
Il est donc  à double tranchant :
  et ce problème risque de  se  poser lors du déconfinement, avec un nombre insuffisant de  tests permettant un aperçu de  l’immunité réelle de la population, avec un dépistage - traçage -isolement lui aussi  insuffisant  .
D'où  le dilemme sanitaire   difficile à résoudre  : Confiner ,  Immuniser
l'Immunisation naturelle de la population  nécessite  au moins    60% d'infections donc de contacts ,
Cette double contrainte rend peu lisibles les consignes gouvernementales et déroute la population
Un mix donc difficile à doser  et qu'aucun Pays ne maitrise car :
*Il n'y a pas de certitude scientifique à ce jour  sur la capacité réellement immunisante d'une primo infection .
*il ya l' attestation historique de l'utilité d'isolement lors des longs épisodes épidémiques antérieurs .
 
-La  protection immédiate et transitoire de ce Confinement global indifférencié est certaine dans l'immédiat mais n'assure pas  le long terme et risque de  l'obérer
la suppression totale de la pandémie par ce seul moyen parait bien illusoire .
 
outre les inévitables   contaminations intra familiales , réservoirs et  sources de disséminations virales 
 
- Il peut  être cause de décompensations tout aussi potentiellement graves et de complications médicales  ultérieures  des pathologies courantes ,   aussi  difficiles et coûteuses à maitriser .
-Il peut aussi être  cause de pathologies mentales  , de violences familiales, d’accidents domestiques surajoutés
Ces pathologies , générées ,  négligées , ces décompensations secondaires  sont passées actuellement négligées   en dehors de quelques rares alertes   mais pèseront lourd plus tard :
Il faudra en tenir compte dans le décompte final
- Il aggrave les inégalités sociales
* inégalité scolaire (soutien plus difficile pour certaines catégories défavorisées )
*inégalité de conditions de confinement  (disparité de  logement, surpopulation localisée  )
* inégalité d’accès à internet (zones périphériques  et " blanches " )
  *inégalité de conditions de travail (télétravail  , travail manuel )
  * inégalité de revenus et de moyens  de subsistance
 
- Il se heurtera vite  aux nécessités de la vie du pays   , à la perte  d’un pan  important du secteur   productif , avec les  conséquences sanitaires , économiques et sociales directes et indirectes induites .
 
la robustesse du système de protection sociale en France  limite pour l'instant  les conséquences sociales de l'effondrement économique .
 
Le  confinement global indifférencié  ne peut  seul arrêter la pandémie en l'absence  de Dépistage Large initial ,  d' Isolement  des cas positifs,  de la recherche  leurs  contacts , en complément  des mesures barrières .
 
c’est donc un choix bio-politique dont la  balance bénéfices/ risques  ne s’appréciera que plus tard.
Ce n’est pas un mètre - étalon de la justesse de la réponse politique  actuelle .
 
-& confinement des personnes âgées
très vite initié par les directeurs des Ephad, avant les directives nationales ,
Cet isolement vient d’être  acté  et renforcé - au vu des premiers chiffres de mortalité connus -
cependant que le comite consultatif d’Ethique  mets  en garde contre les risques psycho comportementaux  et sociaux  de cet isolement .
il est nécessaire  d’avoir   des espaces de vie séparés  pour personnes indemnes  et  personnes contaminées dans les Ephad et Ems avec un personnel distinct dépisté.
  encore faut - il  que   les résidents symptomatiques et que  le  personnel le soient   ce qui n’est pas  toujours  le cas .
encore faut- il aussi  avoir le personnel  nécessaire protégé  et que les locaux s'y prêtent .
car  l’univers calfeutré  des Maisons de Retraite   est un facteur multiplicateur de contaminations .l'univers Carcéral aussi , et  paradoxe apparent , celui de la  Rue .
 
aua delà de l' Ethique ,  de l'impérieuse nécessité d'égalité de soins et protection pour tous ,
Sur un plan philosophique  et Humain ,
le choix de protéger à tout prix une   vie réduite  à un simple état métabolique par un confinement / encellulement  , en attendant la mort sans  "vivre " réellement  est -elle
/une option  de " Santé " au sens OMS ?
/une nécessaire 'Humanité  ?
ou bien  simplement   décision  utilitaire pour éviter :
  * d’encombrer hôpitaux , service de réanimation ,
   *d' aggraver l'épuisement du personnel médico soignant( en négligeant celui des personnels d' Ephad ).
  * d’augmenter  les statistiques  de létalité/mortalité et l'angoisse de la population .
   sans doute un mix de gestion bio-politique .
 
en clair ,pour ces personnes âgées ,confiner totalement  c'est priver du  choix entre :
 
*attendre passivement  la mort en  se limitant à repousser au plus loin possible le jour J de l'embarquement sur l'Acheron au prix de contraintes  que beaucoup  trouvent  excessives .
*vivre du mieux qu’il est possible ce qu’il  reste à priori  à vivre si possible  en  espace protégé ….
 
Pour paraphraser une formule  de la cour européenne des droits de l'homme sur la Démocratie ,  c'est le risque de
" perdre la vie  au motif de la protéger "
 
Enfin les Ephad concentre la population dépendante et c'est cette dépendance
* qui multiplie la difficulté  de gérer cette situation
* qui multiplie aussi le risque de contamination communautaire .
 
le cas est un peu différent  dans les Maisons de retraite , résidences senior ou à domicile :
-Il existe une  capacité adaptative  trop méconnue des personnes âgées non  porteuses  de comorbidités invalidantes , pratiquant  un exercice physique régulier 
Ce sont les comorbidités - outre  le seul âge  d'état civil - qui majorent  la gravité  de la pandémie et remplissent les lits de réanimation : Obésité Hta  diabete T2 , maladies cardiaques  et respiratoires chronique etc
 
" tu ne meurs pas de ce que tu es malade , tu meurs de ce que tu es vivant "  ( Michel de Montaigne )
 
Sans oublier  ce fait d'évidence :
On meurt plus à 80 ans qu'à 20 ans et cela avec ou sans coronavirus .
- la visite de personnes respectant les consignes -gestes/ barrières et  distance-  ne paraît pas plus à risque que de côtoyer  sans arrêt un personnel soignant peu protégé  dont  on ignore encore  le statut immunologique . Elle permet d'éviter le   syndrome de glissement .
Au delà  des contacts Skype , des visites de Bénévoles ,
les visites familiales encadrées sont nécessaires autant pour les personnes dépendantes que pour les autres .
Elles soulageront d'autant le travail du Personnel .
Plus généralement
 
-Une personne faisant un footing ou une marche  rapide  régulière   autour de chez elle  aura sans doute une robustesse  plus grande  que celle  de l’adepte  de l’information en continu avachi sur son canapé bières et chips en main  surtout en cas de surpoids/ obésité ,  sans le minimum de gymnastique d’entretien , d'activités physiques  de plein air. d'alimentation saine .
-Cette personne  peut  souvent - en cas de contact -rester asymptômatique,   sans encombrer les hôpitaux et participer ainsi à l’immunité collective  et si elle  s’aggrave  ce sera sans doute avec des chances  supérieures de rebondir et  des chances moindres de surcharger les salles de réanimation ….
 
& gestion de la pandémie
Certains s 'interrogent  sur  la gestion étatique , autoritaire , verticale  des temps présents avec un état d’urgence -et effacement du Parlement -  qui interpelle autant par les limitations des libertés  ( aller et venir , entreprendre , réunion )  que par la rhétorique  guerrière  affichée  , les déclarations martiales   et parfois  les arrêtés  d’autorités locales  dans une surenchère  plus  électoraliste   qu'eclairée ,
 
alors que  nous sommes dans la gestion d’une situation de crise sanitaire majeure  et non  d’un état  de guerre .
 
c'est le  " despotisme doux "( Tocqueville ) des démocraties qui choisissent l'arbitraire , le coercitif plus que la persuasion et l'appel à la participation citoyenne , au risque que se développe une défiance vis à vis de l' Autorité .
et on peut alors songer à
* à M Foucault , au pouvoir biomédical ( surveiller et punir ) 
*à  Canguilhem : de la norme individuelle de la maladie à la norme sociale et politique de la pandémie : ses représentations   sa politisation marquée par des mesures politiques au delà de la prise en charge individuelle  raisonnée   :
 
illness , sickness , disease .
 
avec un effet amplificateur médiatique anxiogène de la répétition des messages d'alerte  et des seules  images frappantes , terrorisantes  qui tournent en boucle ,  sur lesquelles le Politique  s'appuie  pour faire accepter  le train de mesures restrictives.
 
*et bien sûr à  Machiavel pour qui ” la peur des gens permet au Prince de maitriser les âmes “
les mesures d’exception prises en 2015 (terrorisme)ne sont pas toutes abolies .
Clemenceau  a dit  " notre devoir est de faire la guerre en maintenant non pas la liberté mais toutes les libertés "
Il faudra s’en souvenir lors  d’un probable traçage numérique post confinement 
" les démocraties ne savent pas rétablir les libertés qu'elles grignotent "   ajoute  Christine Taubira
 
 
-- le Contrôle politique peut  déborder et normer   la Vérité Sanitaire
 
ce que résume bien
 
* auctoritas, non veritas, facit legem ( Hobbes)
 
en temps de guerre proclamée , la Vérité est la première  à tomber .
 
-- A contrario , le Politique peut devenir  le " bouc émissaire "  ( R Girard ) des peurs irraisonnées surgies de l'inconscient collectif à l'occasion d'une pandémie  mystérieuse qui s'abat de façon imprévue ,   avec la recherche éperdue  d'une responsabilité  autre , reportée sur  l' Autorité qui gouverne et protège :
Elle   est alors   considérée  défaillante ,   interpellée , accusée .
  la multiplication des recours en justice le montre déja .
 
"Personne n'avait encore accepté réellement la maladie .La plupart était surtout  sensibles à ce qui dérangeait leurs habitudes ou atteignait leurs intérêts  (....)Leur première réaction , par exemple , fut d'incriminer l'administration "
Albert Camus   La Peste
C'est encore la phase du  déni: il est d'abord humain, trop humain  - dirait Nietzsche - de nier lorsqu'elle apparaît , une catastrophe aussi radicale qu'une pandémie . 
 
&Pour le Futur
Quoi qu’il en soit  du traitement  actuel  de cette pandémie  on retient:
 
/la nécessite de  l’anticipation,  préparation ,  management , cohérence des  décisions  dans ce risque pas si nouveau  sinon dans son expression . Donc une réelle stratégie clairement exposée et conduite .
 
/le rôle peu souligné encore  de décisions administratives inadaptées : lourdeurs ,  tergiversations , revirements ,   failles logistiques , retard d'homologation etc
 
Etat/ Gulliver ligoté par une administration lilliputienne ? ( roselyne Bachelot )
 
/la vision purement  épidémiologique ,médico sanitaire , impactant lourdement les décisions politiques déterminant la vie quotidienne , négligeant les  interactions sociales .
 
/la facilité d’acceptation de mesures coercitives par une population soumise à des injonctions  répétées , sans exposé clair des connaissances ,des incertitudes de ce nouveau virus ,des mesures raisonnables à prendre dans ce contexte ,   étonne pour qui n'a pas  en mémoire  la servitude volontaire .( La Boétie )
on peut noter aussi :
l'absence de  mise en perspective parallèle de l’incidence  des  conséquences annuelles  des  autres morbidités   : cancers , maladies métaboliques et  cardiovasculaires ,maladies pulmonaires chroniques ,  alcoolo tabagisme , violences familiales , accidents domestiques et de la voie publique  etc
 
/ d'où la nécessité d'un débat démocratique sur les Contraintes sanitaires et le respect des Libertés publiques conditionnant une acceptation citoyenne éclairée des  restrictions imposées .
 
/  la multiplication de solidarités  , d'initiatives innovantes , et de nouvelles pratiques :
l'accélération du hight tech , non  dans un  traçage  encore hypothétique , mais  dans les applications médicales, la logistique du quotidien (télétravail): le secteur numérique , start up ou pas , en se réorientant , a permis le maintien d'une certaine activité - et de l'emploi - la gestion  de certaines situations médicales et autres  , avec une souplesse et une réactivité remarquables .
Ce fait n'est pas encore correctement apprécié .
.
Dans tous les cas de figure, le pilotage d’une telle  crise  reste un art difficile ,  plein d’écueils  car
 
, au delà du dilemme sanitaire reste le trilemme social :  Santé  Economie , Droits et Libertés publiques
mélange instable difficile à doser ,   à réévaluer  sans cesse au cours  d'une évolution qui reste  imprévisible  en dépit des  modèles mathématiques .
 
Cette crise est pleine d’enseignements , avec - au delà des mesures circonstancielles -  la nécessité  de  respect  de  fondamentaux  tels :
 
- respect des habitats naturels , de la biocénose .
 
- veille épidémique mondiale  permanente et soutenue
 
- système d'alerte précoce   et étendu .
 
-contrôle  strict des voies de communication  avec les zones épidémiques d'origine , dépistage/isolement  des personnes venant de ces zones  et de leurs contacts .
 
- achat et stockage prévisionnels des moyens indispensables .
 
- dépistage /traçage des contacts /isolement des cas positifs dans la population symptomatique .
 
- rénovation  globale du  système de Santé   en particulier Hospitalier , à bout de souffle .
 
_ mise à niveau aussi  des moyens  matériels et humains  des Ephad .
 
- gestion administrative plus souple et réactive  .
 
- redistribution de l'effort financier  sur le soin et non sur la technostructure .
 
-’intégration de la médecine de ville , de l’hospitalisation privée dans la gestion de tels risques .
 
recherche de l''acceptation de la population  c'est à dire de la confiance populaire . ++
 
- une  coopération  internationale  permanente  et soutenue  de la Recherche Scientifique .
 
& Etudes , Essais
 
Etudes observationnelles et Essais randomisés  ne s’excluent pas ,pas plus que toute application  thérapeutique raisonnée ,  en se gardant  de l' effet halo "  de telle ou telle publication,  de telle  ou telle prise  de position :
l'étude  de l’hôpital St Louis ( Paris ) contradictoire  de la première étude  de l’IHU ( Marseille ) dans des conditions comparables  illustre bien  ce constat  :
 
Il n'y a pas de Panacée .
la variabilité des réactions  demande un éventail de solutions qui ne se réduit que rarement au  seul médicament , à la seule vaccination , dont la recherche - indispensable et permanente - ne doit pas occulter  l'indispensable  hygiène de vie  , nutritionnelle , physique , sociale , culturelle .
 
en 2013   MSF  en première ligne sur Ébola  était d’abord   réservé sur les essais  mais  sans s'encombrer de certitudes scientifiques  a donné  pu comparer - et écarter -  divers traitements, dont l’antipaludéen artesumate/ amodiaquine ,quitte à moduler en fonction des résultats  et d' autres mises à disposition :  antirétroviraux  , sérothérapie  etc
et dès mi -2014 avec le personnel adéquat, les essais randomisés ont pu démarrer  et se poursuivre plus tard  en RDC   avec maintenant deux anticorps monoclonaux  disponibles  et  suffisamment sûrs dont un adapté à un système de santé précaire + un vaccin approuvé par la Communauté Africaine et la CE en novembre 2019 (Ervebo) .
 
médicaments et vaccins  comportent  risques et  limites à mettre en balance avec leurs  bénéfices potentiels  :
le temps long  de l’essai méthodologiquement conduit  est aussi nécessaire  que le temps court de l'observation , de la  thérapeutique immédiate  raisonnée  , ces deux temps ne s’excluent pas , sans oublier  que :
 
Le respect de l'habitat naturel Homme/Animal , des contraintes naturelles bioclimatiques , environnementales, une bonne hygiène physique et mentale  est  la meilleure prophylaxie.
 

Il faut donc  replacer cette pandémie dans l'histoire épidémique naturelle de l'humanité  qui des temps anciens , du moyen âge aux temps actuels , a jalonné  le parcours de l' Homme  et mis à l'épreuve  sa capacité de résistance, de rebond, en mesurant désormais le poids et le retentissement   des zoonoses  maintenant installées parmi  les maux " habituels  " naturels ou provoqués .
.
 
Comme esther Duflo a " repensé " la pauvreté , il est nécessaire de  " repenser " la gestion pandémique  de virus aussi vieux que le monde mais dont le potentiel de nuisance  menace désormais  Santé et Économie  à l’ère  de l’Anthropocène mondialement connecté mais  dérégulé  où manifestement les périls premiers ne sont pas encore intégrés dans les mentalités  et les gestions de crise .
 

Alain Lemoyne De Vernon
Docteur en Médecine
06000Nice
devernon06@gmail.com
www.devernon.org
 
06/04/2020 relu 20/04/2020/
 
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CORONAVIRUS COVID-19
entre Confinement et Flottement
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